WICKHAM. Assermentée le 26 juin dernier, la nouvelle mairesse de Wickham, Luce Daneau, persiste et signe : l’entente qui lie sa municipalité à la Ville de Drummondville pour la couverture de sécurité incendie est «inéquitable».
En entrevue mardi matin, Mme Daneau insiste toutefois pour rappeler qu’elle «n’a jamais dit qu’elle était contre l’entente» durant sa campagne électorale. Elle recherchait – et recherche toujours – des solutions plus efficaces pour assurer la desserte incendie et, par ricochet, pour ménager la chèvre et le chou.
«Je ne sais pas dans quel écrit j’ai pu dire que j’étais contre l’entente. Il faut nuancer. Telle qu’elle est écrite, j’ai dit qu’elle est inéquitable et qu’il faut la rouvrir. Il faut voir s’il n’y aurait pas d’autres solutions plus avenantes pour les citoyens de Wickham et les entrepreneurs pour être mieux protégés par le service incendie. J’ai été nommée mairesse pour que je puisse continuer d’évaluer le dossier et pour rouvrir les communications», a-t-elle indiqué.
Pourtant, en avril dernier, Mme Daneau s’est ouvertement opposée à la ratification de l’entente alors qu’elle annonçait sa décision de se porter candidate à la mairie. «Actuellement, Drummondville n’est pas prête à agrandir son territoire de couverture incendie. La Ville doit d’abord s’assumer elle-même et augmenter ses effectifs avant d’ajouter des territoires. Wickham a besoin de sa sécurité; on veut d’abord maximiser et optimiser notre service», avait-elle communiqué à L’Express.
Questionnée à savoir quelle serait l’entente «idéale» pour l’ensemble des citoyens de Wickham, Mme Daneau n’a rien précisé, mais a insisté de nouveau sur l’aspect de la communication.
«Les citoyens m’ont partagé leur désir de retrouver leurs pompiers. C’est ce que j’entendais durant mon porte-à-porte. Je n’ai pas fait de promesse. Je ne suis pas le bon Dieu. C’est pour ça qu’il est important de rétablir la communication et voir quelle sera la meilleure solution», a-t-elle fait savoir.
En vigueur depuis le 1er mai dernier, l’entente assure à la Municipalité d’être couverte par un service incendie (celui de la Ville de Drummondville), répondant aux critères stricts du ministère de la Sécurité publique. C’est sa signature précipitée qui a soulevé l’ire d’une trentaine d’entrepreneurs qui ont depuis choisi d’emprunter la voie juridique pour se faire entendre.
Représentés par l’avocate Christine Jutras, ils ont déposé en mai dernier une mise en demeure à la Municipalité et l’ont exhorté à résilier l’entente. Le 21 juin dernier, un pas de plus a été fait alors qu’une demande introductive d’instance a été déposée au palais de justice. Les entrepreneurs réclament 290 000 $ à la municipalité de 2713 âmes et à la Ville de Drummondville (voir autre texte).
«Je suis tenue de ne pas commenter le dossier, mais c’est sûr qu’à l’interne, avec les conseillers, on va continuer de cheminer, de travailler et de comprendre les positions de chacun pour faire évoluer le dossier», s’est contenté d’exprimer la nouvelle mairesse, qui a d’ailleurs participé activement à une activité de mobilisation le 26 avril dernier réunissant une centaine de personnes qui s’opposaient à la signature de l’entente, dont plusieurs entrepreneurs.
Questionnée sur sa capacité à gérer la pression, Mme Daneau a répondu ceci : «Je ne vois pas ça comme une pression. Je crois que les citoyens connaissent ma position, qu’il y a quelque chose de délicat étant donné que j’arrive un peu comme un membre de l’opposition. À la base, les citoyens ont été très frustrés d’avoir été mis devant le fait accompli. Je crois qu’il faut rétablir la communication et installer de la bienveillance face à tout le monde. Mon but est de ramener l’unité au sein de la municipalité.»
Soulignons que Luce Daneau est la quatrième personne à occuper le siège de la mairie depuis le début de l’année. Après la démission de Ian Lacharité, Charles-Antoine Fauteux a assuré la relève puis a été remplacé au pied levé par Michael Côté qui a agi à titre de maire suppléant jusqu’à l’élection partielle. Des allégations d’actes d’intimidation envers les élus ont fusé de toutes parts, amenant même la MRC de Drummond à tenir un point de presse où on en a appelé au civisme. Le 9 juin dernier, le Directeur des poursuites criminelles et pénales a fait savoir qu’il n’allait porter aucune accusation dans ce dossier, les preuves étant insuffisantes.
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