CULTURE. L’artiste française Karine Bonneval est en résidence de création à la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement. Lors des prochaines semaines, elle ira à la rencontre des citoyens dans le but de brosser un portrait à la fois sonore et visuel du territoire. Le ruisseau Marconi, où les élèves du GARAF sont chargés de planter des arbres, représente son premier arrêt.
Vendredi matin, Karine Bonneval s’est rendue dans le quartier de la Commune à Drummondville afin de rejoindre les élèves du programme GARAF (Groupe d’aide pour la recherche de l’aménagement de la faune) de l’école secondaire Jean-Raimbault. La Ville leur a donné le mandat de planter plus de 1000 arbres le long du ruisseau Marconi.
L’artiste a invité les jeunes à vivre une expérience unique, celle «d’écouter la terre» grâce à ses outils bioacoustiques. Collembole, verre de terre, larve, cloporte, nématode : toutes sortes d’espèces vivent dans le sol. «La terre est l’origine de la vie terrestre et c’est aussi ce qui produit notre nourriture. Comme on se tient au-dessus, on n’en a pas vraiment conscience. J’essaie par différentes approches, notamment par le son, de rendre compte de la vie qui se passe sous nos pieds», a-t-elle expliqué.
Pour ce faire, Karine Bonneval a creusé un trou à l’aide d’une cuillère, en y plantant un micro. Le but? Entendre les différentes vibrations. «Un sol en bonne santé est un sol bruyant», a souligné l’artiste, en encourageant les jeunes à s’approcher d’elle.
Un à la suite de l’autre, les élèves ont enfilé le casque d’écoute. Leurs regards se sont émerveillés lorsqu’ils ont capté des crépitements. «On entend les invertébrés creuser dans la terre. C’est vraiment impressionnant», a lancé Emy Gervais Succès, du haut de ses 15 ans.
Cette dernière a rapidement donné l’appareil à son amie Gisèle Blondin. La surprise se lisait sur son visage. «Avant ce matin, je ne pensais pas que c’était possible de faire ça. C’est une première pour moi», a-t-elle commenté.
Ensuite, les deux élèves ont prélevé un échantillon de terre. Une fois la tâche complétée, elles ont remis le sac de plastique à l’artiste. Selon un procédé d’ingénierie agronome, la terre sera ensuite utilisée afin de faire des portraits de sols, pour ultimement créer une cartographie sensible du territoire.
Karine Bonneval a profité de l’occasion pour échanger avec les jeunes à propos de la résidence de création qu’elle mène pendant tout le mois de juillet. Dans le cadre de son projet, l’artiste se promène à travers le territoire pour aller à la rencontre des gens de tous les âges et de tous les horizons.
Quelques rendez-vous figurent déjà à son agenda. Par exemple, elle visitera les propriétaires de la ferme maraîchère La Cache verte ainsi que ceux des jardins de Pandora. Les jeunes du camp de jour du Centre communautaire Drummondville-Sud auront aussi un tête-à-tête avec l’artiste. Entre autres, ils feront don d’une poignée de terre provenant d’un lieu signifiant pour eux.
Un appel à la population a d’ailleurs été lancé. Ceux qui désirent contribuer au projet peuvent contacter Vivianne Vincent à l’adresse suivante : éducation@fondationgrantham.org.
Pour les curieux, le fruit du travail de Karine Bonneval sera présenté à l’occasion d’une exposition à la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement.