SANTÉ. Depuis plus d’un an, aucun service de dépistage n’a pu être offert au Bureau de lutte aux infections transmises sexuellement et par le sang (BLITSS) à Drummondville, par manque de personnel infirmier au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec. Devant cette problématique et celle vécue au CLSC de Drummond, l’organisme réclame plus de financement pour être en mesure d’embaucher de façon autonome une professionnelle à temps plein.
La directrice du BLITSS, Mylène St-Pierre, confirme que les besoins sont grands et que les ressources financières ne suffissent pas afin de répondre à la demande en matière de dépistage.
«Les intervenants du BLITSS sont confrontés aux larmes, à la colère et au découragement des personnes qui tentent par tous les moyens d’obtenir un rendez-vous», fait-elle savoir.
«Sans surprise, nous savons que le système de santé est débordé, et malheureusement, les services en santé sexuelle sont trop souvent pénalisés. Pendant la pandémie, l’accès au dépistage a été grandement affecté et cette réalité persiste. L’accès au dépistage est indispensable, d’autant plus que les ITSS sont majoritairement asymptomatiques», insiste-t-elle.
Du côté du bureau de Victoriaville, en 2022-2023, le BLITSS a reçu plus de 150 demandes de dépistage pour seulement une soixantaine de rendez-vous possible. Ce service est offert par une infirmière du CIUSSS MCQ et ne peut pas être bonifié.
«Les cliniques de dépistage dans les organismes communautaires sont offertes pour les populations clés. Cependant, afin de les rejoindre, un service adapté doit être privilégié, c’est-à-dire avoir des rendez-vous facilement et rapidement», soutient la directrice tout en exprimant sa crainte d’assister à une augmentation significative des ITSS.
La solution pour le BLITSS est évidente : retenir les services d’une infirmière en santé sexuelle dans son organisme. Ceci permettrait d’offrir les dépistages lors des ateliers dans les différents milieux en plus d’augmenter leur nombre.
«Cependant, un partenariat financier avec les différentes instances de santé serait nécessaire afin de permettre ce service», avise-t-elle.
«Le BLITSS à l’expertise nécessaire afin de poursuivre sa lutte contre les ITSS, mais n’attend que les ressources financières pour y parvenir. Il est grand temps de reconnaître que les organismes communautaires peuvent contribuer à l’accès aux soins. N’attendons pas une augmentation des cas d’ITSS avant d’investir dans la santé sexuelle, qui rappelons-le, nous concerne tous et toutes!» conclut Mme St-Pierre.
Depuis plus de 30 ans, le BLITSS est un organisme reconnu au Centre-du-Québec pour prévenir et réduire la transmission des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS).