LOGEMENTS. Avant même que le 1er juillet, journée traditionnelle des déménagements, ne soit arrivé, 99 ménages sont toujours à la recherche d’un logement. L’Office d’habitation Drummond (OHD) travaille d’arrache-pied pour les aider.
Depuis le 1er janvier, ce sont 884 personnes qui ont fait appel aux services de l’OHD en vue de se loger. De ce nombre, 99 ménages sont encore à la recherche d’un loyer. Dans le cas de 19 d’entre eux, un hébergement temporaire a été trouvé, que ce soit chez des parents, des amis, dans des organismes communautaires ou même en camping.
Le directeur général de l’OHD, David Bélanger, s’attend à des situations de crise dans les prochains jours. Par exemple, quelqu’un pourrait arriver à son nouvel appartement pour se rendre compte que l’ancien locataire refuse de quitter les lieux parce qu’il ne s’est pas trouvé de logement. «Ces gens-là, ce n’était pas parce qu’ils n’étaient pas organisés, ils avaient prévu déménager, mais ils se heurtent à un logement qui n’est pas libéré. Notre rôle c’est de s’assurer que tout le monde ait un toit et travailler avec eux pour trouver des solutions», explique-t-il.
Certains, dans les derniers jours avant le 1er juillet, assouplissent leurs critères de recherche pour un loyer, ce qui peut les amener à signer un bail à une mensualité au-dessus de leurs moyens. «Il faut continuer les actions pour augmenter la disponibilité de logements abordables. Il faut également continuer à en construire de nouveaux pour les gens à revenus plus modestes», insiste M. Bélanger.
Plus de détresse
L’équipe de travail de l’OHD constate une plus grande détresse cette année. «La difficulté à trouver des logements est plus grande et les gens nous apparaissent plus éprouvés par la situation», observe David Bélanger. Cependant, depuis deux ans, conjointement avec la Ville de Drummondville, l’organisme mène des actions concrètes pour faire face à la crise du logement, notamment par l’acquisition d’immeubles sur le marché privé, afin de ralentir l’érosion du parc de logements locatifs pour les personnes à revenus plus modestes. Ces immeubles sont bien utiles pour ceux qui ont du mal à se loger à cause d’un mauvais crédit, par exemple.
Selon David Bélanger, il y a cette année plus de gens dans le besoin, avec des situations un peu plus complexes, mais l’OHD est mieux outillé pour y faire face. «Maintenant, on a deux employés dédiés à la recherche de logements à temps plein, et un cadre qui chapeaute les efforts de l’équipe». Les semaines entourant le 1er juillet, c’est l’ensemble des employés qui contribue à régler les urgences.
Le directeur général de l’OHD se dit préoccupé par le nombre de personnes sans logement. «C’est inquiétant d’avoir des chiffres aussi élevés. Je suis quand même confiant qu’on n’aura personne à la rue. Les mécanismes sont tous en place. Il n’y a personne qui devra coucher dans son auto cette semaine. La prise en charge va se faire».
Plusieurs stratégies
L’OHD travaille notamment avec un réseau de propriétaires de logements. «Il y a des propriétaires qui passent systématiquement par nous pour louer leurs appartements. Quand les gens nous appellent d’avance, on est capable de faire ce genre de pairage là. On peut parfois leur offrir des logements qui ne sont même pas sur le marché. On a aussi un bottin, on fait un recensement de l’ensemble des loyers disponibles sur le territoire. C’est publié deux fois par semaine. C’est facilitant pour des personnes qui peuvent avoir certaines limitations, que ce soit par rapport à l’informatique, des problèmes visuels, l’analphabétisme… » lance M. Bélanger.
D’autre part, des transactions sont en cours pour acquérir d’autres immeubles à logements. L’objectif de 150 unités est toujours d’actualité. Le projet de construction sur la rue Émilia devrait quant à lui faire l’objet d’un appel d’offres cet été.
Rappelons que la mission de l’OHD est d’intervenir dans l’habitation pour procurer aux ménages à faible revenu des logements de qualité dont le loyer, les conditions et l’environnement tiennent compte de leur réalité socio-économique.