COMPOST. Les enseignants et les élèves en adaptation scolaire de l’école secondaire Marie-Rivier voient grand. Ils sont déterminés plus que jamais à réduire leur production de déchets, c’est pourquoi ils se lancent dans le compostage.
Tous les jours, les élèves en adaptation scolaire fréquentent la cuisine. Accompagnés de leur enseignante, ils apprennent à préparer une foule de mets. Les ingrédients sont placés sur leur plan de travail. Ils suivent avec attention les étapes de la recette du jour. Ensuite, les élèves peuvent déguster le fruit de leur travail. «On a un total de 12 groupes qui vont en atelier. Ça les aide à se projeter dans la vie. Ce sont des plats simples qu’ils peuvent faire en appartement. Ça les rend automne», fait savoir l’enseignante Louise Boivin.
Les résidus alimentaires s’accumulent, prenant le chemin de la poubelle. C’est face à cette observation que le projet de compostage est né. «Avec la cuisine, on voyait l’opportunité de le faire. On voit toutes les matières résiduelles qui passent. Ça nous brise le cœur de ne pas pouvoir les revaloriser», soutient l’enseignante Kathleen Côté.
Ces dernières ont uni leurs forces pour mettre sur pied une initiative environnementale, avec l’appui de Didier Marion Vanasse, enseignant en sciences et technologies. Les matières organiques seront collectées pour être compostées sur le terrain de l’école. «On aurait pu remplir les bacs et les envoyer à la Ville. Le transport émet des gaz à effets de serre, d’ici au site de compostage. On voulait réduire l’impact environnemental. C’est pour cette raison qu’on le fait ici», souligne-t-il.
Le composte produit par les élèves sera distribué dans les résidences pour personnes âgées. Jardins communautaires, platebandes ou pot à fleurs, les possibilités d’utilisation sont multiples.
Mise en œuvre
La construction d’un enclos est nécessaire pour la réalisation du projet. «On va mettre nos bacs à compost à l’intérieur. C’est une manière pour éviter d’avoir des intrus. C’était tout un défi puisqu’il fallait trouver l’endroit de l’enclos, déterminer les dimensions et avoir les autorisations auprès du centre de services scolaire et de la ville», mentionne Louise Boivin, en précisant que la clôture sera installée au courant de la semaine.
Composteurs, brouettes, bacs, pelles, fourches, gants et arrosoirs : les participants auront à leur disposition divers équipements, acquis grâce au Programme de soutien aux initiatives environnementales de la Ville de Drummondville.
La première phase du projet verra le jour à l’automne. Concrètement, les résidus alimentaires seront amassés dans les classes en adaptation scolaire, tout comme la cuisine. Les enseignants et les élèves seront également sensibilisés quant aux bonnes pratiques à adopter. Certains d’entre eux auront des tâches précises à réaliser. «Nos élèves vont aller chercher les bacs pour les apporter au composteur. On veut les mettre en action», indique Kathleen Côté.
Engagement social
Au courant de l’année scolaire, les enseignantes ont intégré un volet environnemental à leurs cours. Elles ont abordé plusieurs sujets comme l’effet de serre et l’empreinte écologique. «En français, on a lu des textes en lien avec l’environnement. Ils ont aussi écrit un texte d’opinion à propos de la consommation des Occidentaux versus ceux des pays sous-développés. Les élèves ont aussi fait un podcast avec Didier au Fab Lab.»
Jacob Bergeron et Mohaned Elhemdi ont été interpellés par la cause. Ils ont voulu s’impliquer, question de faire une différence à leur façon. Les élèves ont participé à la collecte de données, effectuée du mois d’avril à juin, afin de connaître la production de déchets actuelle. «On utilisait une balance. Il fallait mettre le crochet sur l’un des bords de la poubelle. Ensuite, on la soulevait. Il fallait attendre que les chiffres arrêtent. L’adulte qui était avec moi note le chiffre. Je faisais la poubelle et la récupération», explique Jacob Bergeron.
Les jeunes garçons ont hâte de pouvoir mettre la main à la pâte dès la prochaine année scolaire. Didier Marion Vanasse se réjouit de constater que les élèves s’approprient le projet. «Dans tous les cas, on est gagnant au sens où les élèves vont être sensibilisés. Ils vont adopter un nouveau comportement à la maison. Plus tard, quand ils vont être adultes, ils vont composter.»
Ce n’est pas tout. Éventuellement, l’équipe souhaite que l’initiative se déploie dans l’ensemble de l’école. «C’est notre vision. On aimerait se rendre là», lance Louise Boivin, avec conviction.