FÊTE NATIONALE. Il fera chaud ce soir au parc Woodyatt. Patrice Michaud y amorcera sa tournée estivale et promet «d’être affamé» pour offrir une fête nationale mémorable. «Le but, ce sera de ne plus savoir où est stationné le char en sortant». À bon entendeur… bon spectacle!
Faisant partie de la scène culturelle québécoise depuis déjà quelques années, Patrice Michaud a cette capacité à jongler avec les mots et à entraîner son public dans diverses textures sonores allant du rock bien assumé à un rythme qui amène à l’introspection. L’artiste, fou de la scène, incarne la liberté et chante l’amour fou.
À son actif, quatre albums, huit Félix, dont deux à titre d’interprète masculin de l’année, et récemment, on lui a décerné un Billet d’argent pour sa tournée «Grand voyage désorganisé» en plus d’un Disque d’or pour le pertinent album «Almanach».
L’enfant de Cap-Chat a écumé la plupart des grandes salles de spectacle au Québec au cours des dix-huit derniers mois. Il se prépare maintenant à aller à la rencontre du public, avide de prestations en plein air.
«On va être all in à Drummondville. Ce sera notre premier show à l’extérieur de l’été et on a très hâte. Ce sera une toute nouvelle proposition puisque je ne peux pas élaborer un narratif comme je le fais en salle. Je vais couper quelques moments plus tranquilles au profit de tounes qui bougent plus et pigées dans mes albums précédents. J’ajoute une musicienne au band. Ce sera la fête. Je veux que les gens chantent et dansent, car nous, sur scène, on a 14 ans!», exprime un Patrice Michaud enthousiaste au bout du fil.
Durant son tour de chant à Drummondville, l’artiste se fera plaisir en y incorporant un classique de la chanson québécoise, un cadeau qu’il tient à offrir spécialement pour la Fête nationale.
«Je n’ai pas encore décidé quelle sera la chanson. Je souhaite que les gens la connaissent, mais je tiens aussi à ce que ce soit un choix personnel, que ce soit surprenant. Cela dit, je suis content de venir à Drummondville. Ce sera la première fois que j’y donnerai un spectacle à l’extérieur. C’est l’un des endroits au Québec où le public est vraiment au rendez-vous. C’est un no-brainer. Les artistes aiment y donner des spectacles. On sait que ça va bien se passer», soutient l’auteur-compositeur-interprète de 42 ans.
Les répétitions ont débuté à Montréal au début du mois de juin. «On va faire en sorte que ça coule bien pour qu’on soit all set et affamés sur la scène», insiste-t-il.
Dès les premières notes, l’auteur de Mécaniques générales se donne la mission d’amener le public dans son univers où paroles savamment rédigées et musicalité ne feront qu’un à travers le bleu décor de la Fête nationale.
«Le but, c’est qu’on vive un moment haut en couleur, haut en émotion à un point tel que les gens ne sauront plus où ils auront parké leur char, lance-t-il. Les gens sont avertis : mon équipe et moi, on devient fous sur scène. On est tellement conscient du privilège qu’on a de faire ce métier-là et d’être ensemble. Outre ma blonde et mes enfants, ce sont les gens avec qui je passe le plus de temps. Je travaille avec une équipe que j’aime et qui m’aime. Chaque spectacle qu’on donne, on devient fous balais comme des ados de 14 ans. On vit une belle symbiose.»
Français
Puisqu’il sera la tête d’affiche de la Fête nationale localement, l’occasion est tout indiquée de questionner Patrice Michaud sur le déclin du français au Québec, comme ce message porté par un faucon pèlerin à la fois sick et chill.
«Le déclin du français est une inquiétude latente au Québec, indique l’auteur du roman jeunesse «La soupe aux allumettes». Il ne faut pas se leurrer : elle ne disparaîtra jamais. Tu ne peux pas être dans un contexte sociopolitique et géographique entouré de communautés anglophones et penser que tout va toujours bien aller. Le village d’Astérix encerclé de Romains est une belle histoire, mais elle ne tient pas la route. Je ne me sens pas inquiet, mais je crois qu’il faut être vigilant. C’est difficile d’être dans l’ouverture, d’accueillir des gens qui viennent d’ailleurs et d’être dans la protection de notre langue, qui est un patrimoine extrêmement important pour notre identité. Il n’y aura jamais d’opération magique. Personnellement, ma manière de contribuer, c’est de travailler tous les jours à partir de cette langue-là, que ce soit pour des projets de chansons ou de littérature.»
À la tombée du rideau du spectacle de Drummondville, Patrice Michaud prendra la route de quelques festivals en province. Entre autres, il sera sur la grande scène Loto-Québec du Festival d’été de Québec le 16 juillet prochain.
Puis, à l’équinoxe d’automne, il reprendra peut-être la plume pour écrire de nouvelles mélodies. Peut-être… ou pas.
«Mon été est passablement rempli. Comme mon ami Richard Séguin, je suis incapable d’écrire en tournée. Je ne suis pas branché sur le bon channel en ce moment. Je ne veux pas pousser l’affaire. Un moment donné, l’urgence et l’envie d’écrire vont s’installer. J’ai d’autres projets en tête. J’aimerais m’offrir une période d’écriture pour autre chose que la chanson. Je me mets disponible pour des surprises de la vie. Je me dis parfois qu’au Québec, il vaudrait peut-être mieux faire moins de musique, mais de mieux la faire. Il y a tellement de pression dans le domaine de la création que j’ai envie de prendre le pari que les gens accepteront d’attendre que j’aie quelque chose de pertinent à chanter avant de sortir un nouvel album. À ce jour, mon horloge interne me dit qu’il n’y a pas d’urgence.»
Patrice Michaud montera sur la grande scène du parc Woodyatt sur le coup de 21 heures.
Entrez dans la danse
Ayant pour thème Entrez dans la danse, la Fête nationale mettra en lumière plusieurs artistes outre Patrice Michaud. Sur la scène, le public aura droit à un spectacle de Jordan Lévesque, qui sera accompagné par Audrey-Louise Beauséjour, Frédérique Mousseau et cinq musiciens. Ils présenteront des classiques allant d’Offenbach à Marjo, d’Harmonium à Beau Dommage en passant par les inoubliables mélodies des Colocs et de Plume Latraverse.