Les élèves du GARAF prennent en main le ruisseau Cacouna

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Par Emmanuelle LeBlond
Les élèves du GARAF prennent en main le ruisseau Cacouna
D’importants travaux ont été menés pour la revitalisation du ruisseau Cacouna.    (Photo : Emmanuelle LeBlond)

BIODIVERSITÉ. Des milliers d’élèves du programme GARAF (Groupe d’aide pour la recherche de l’aménagement de la faune) de l’école secondaire Jean-Raimbault ont contribué à la revitalisation du ruisseau Cacouna. Leurs efforts ont permis de stabiliser la bande riveraine, améliorer la qualité de l’eau et réintroduire la truite mouchetée, ce qui représente une réussite environnementale.

Pablo Desfossés, enseignant responsable du GARAF, a pris part à chacune des étapes du projet. Depuis plus de 15 ans, il accompagne les jeunes qui réalisent des travaux dans le secteur du boisé Messier, entre le boulevard Saint-Joseph et la rivière Saint-François. Au fil de temps, le cours d’eau s’est transformé sous ses yeux.

Ensablement du ruisseau, empiétement de la bande riveraine, érosion des berges, colonisation par des plantes envahissantes, réchauffement de la température de l’eau, perte d’habitat de la truite mouchetée : le ruisseau Cacouna était aux prises avec de multiples problématiques en 2006.

L’enseignant responsable du GARAF, Pablo Desfossés, en compagnie des enseignantes en adaptation scolaire Sophie Richer et Caroline Yargeau, coordonnatrices du volet aménagement de la bande riveraine. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Avec l’encadrement des enseignants, les élèves sont allés à la rencontre des riverains afin de les sensibiliser sur l’état du cours d’eau, tout en ayant l’autorisation de reboiser le secteur. Les citoyens ont donné le feu vert au projet.

Les participants ont procédé à l’aménagement de la bande riveraine. Environ 5000 arbres et arbustes ont été plantés. «On voulait que le ruisseau ait une température adéquate pour la truite, ce qui veut dire que l’été, il ne faut pas que ça dépasse 22 degrés. Il fallait absolument augmenter la masse d’ombre», explique Pablo Desfossés.

Des groupes en adaptation scolaire ont été impliqués dans le projet. «Selon les mandats qu’on avait, on préparait les élèves en classe. On avait aussi monté des trousses d’apprentissage pour qu’ils apprennent les techniques de stabilisation de berges. On pratiquait en classe avant d’aller sur le terrain», mentionne l’enseignante Caroline Yargeau.

«Les élèves étaient motivés. On avait de beaux résultats. Même s’ils n’étaient pas assis sur des bancs d’école, ils ont fait plusieurs apprentissages par rapport à l’environnement. Ils étaient conscients de l’empreinte qu’ils laissaient», poursuit-elle.

Une importante opération de nettoyage a été effectuée pour améliorer la qualité de l’eau. Quatre tonnes de déchets ont été extraites du ruisseau Cacouna, informe Pablo Desfossés.

Le retour de la truite

La mission principale du GARAF était de réintroduire la truite mouchetée dans le cours d’eau. En ce sens, plusieurs actions ont été menées au cours des dernières années. «Depuis 2010, il y a des élèves du primaire qui élèvent des truites et qui viennent les libérer dans le ruisseau. Il y a l’équivalent de 15 000 truites qui ont été ensemencées depuis ce temps-là», souligne Pablo Desfossés.

Des frayères artificielles ont été installées par les élèves de l’école Jean-Raimbault. «En novembre dernier, on a eu une pénurie d’approvisionnement en œufs. On a décidé de créer nos œufs fécondés nous-mêmes. Ça faisait deux ans qu’on n’avait pas ensemencé et qu’on n’avait pas fait de suivi de la frayère.»

Le groupe de 5e secondaire du GARAF a implanté 5000 œufs de truites dans le ruisseau Cacouna à l’aide de frayères artificielles. (Photo : Louis-Philippe Samson)

«On a déposé nos œufs dans le cours d’eau. On a fait le suivi en avril, en sortant nos caissettes. On a compté ceux qui étaient pourris, c’est-à-dire les œufs qui n’ont pas éclot. On a eu un succès qui variait entre 70 % et 85 % d’éclosion. Ça veut dire que la qualité de l’eau est adéquate pour le développement des œufs, ce qu’on n’avait pas avant. Auparavant, notre taux de succès était entre 40 et 50 %», poursuit-il, en précisant que les participants du projet réaliseront des suivis afin de s’assurer que l’espèce se reproduit par elle-même.

Des échantillons d’eau ont été prélevé dans le ruisseau Cacouna afin de déterminer l’indice de qualité bactériologique et physico-chimique (IQBP). En 2006, le ruisseau avait obtenu la cote D, alors qu’aujourd’hui les résultats varient entre les catégories A et B.

Selon Pablo Desfossés, il s’agit d’un succès sur toute la ligne. La revitalisation du ruisseau Cacouna représente un projet majeur pour le GARAF. «Ça nous a permis de voir notre pouvoir d’action, soutient-il. Maintenant, on a des exemples concrets à montrer aux élèves de l’impact qu’on peut avoir.»

Cette initiative a été réalisée avec le soutien financier de la Fondation de la faune du Québec par l’intermédiaire du Fonds Naya pour les cours d’eau, de la Caisse Desjardins de Drummondville et de Waste Management, totalisant près de 170 000 $.

 

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