SOINS PALLIATIFS. C’est au son des marteaux que les dirigeants et employés des Organismes René-Verrier, en compagnie d’une vingtaine de partenaires, ont procédé mardi matin à la pelletée de terre symbolique du futur centre de jour spécialisé en soins palliatifs.
La construction du Havre d’Élizabeth, situé au coin du boulevard des Chutes et de la rue Fradet à Drummondville, s’est enclenchée il y a un peu plus d’un mois et devrait prendre fin à la mi-décembre. Le chantier est à l’étape des fondations. Si tout se déroule sans encombre, l’ouverture du centre de jour, le tout premier de ce genre au Centre-du-Québec, est prévue en janvier 2024.
«Tous les partenaires mettent la main à la pâte et réfléchissent pour que la construction se fasse le plus économiquement possible et le mieux possible pour qu’ultimement, nos sous soient les mieux investis possible», a fait savoir la directrice générale des Organismes René-Verrier, Marie-Julie Tschiember, précisant qu’il s’agit d’un projet d’environ 4,5 M$.
Celle-ci en a profité pour annoncer que jusqu’ici, plus de 700 000 $ en contribution de biens et services ont déjà été confirmés par les divers professionnels du monde de la construction qui se sont ralliés, majoritairement bénévolement, pour la réalisation du Havre d’Élizabeth.
Rappelons que la campagne de financement silencieuse s’est soldée à plus de 4 millions de dollars, grâce à une vingtaine de donateurs financiers.
Un amalgame de soins
Comme annoncé en novembre dernier, le nouveau centre de jour sera opérationnel du lundi au vendredi pour accueillir patients et proches aidants à raison d’une journée par semaine. La direction vise à accueillir, pour la première année, entre 180 et 200 usagers hebdomadairement.
Les invités du Havre d’Élizabeth viendront y chercher gratuitement des soins palliatifs de longue durée : clinique de soins infirmiers pour la gestion des symptômes et de la douleur, groupes d’entraide, soutien psychologique, physiothérapie, massothérapie, aide à l’hygiène, ateliers de nutrition, séances d’art thérapie, et bien d’autres encore.
Les soins du centre de jour seront dédiés aux patients vivant à domicile et ayant reçu un diagnostic de maladie incurable, mais dont la phase terminale n’est pas encore enclenchée.
«Les soins palliatifs, à tort, on pense que c’est juste pour les derniers jours, dernières semaines. En réalité, les soins palliatifs peuvent durer six mois, voire deux ans, avant que le stade de fin de vie d’une maladie ne s’amorce. À la Maison René-Verrier, nous accueillons uniquement les gens ayant un maximum de deux ou trois mois d’espérance de vie et ces derniers restent avec nous en moyenne trois semaines avant le décès. Avec le Havre d’Élizabeth, nous pourrons aider beaucoup plus de gens et surtout, faire une réelle différence dans la vie de leurs proches aidants. L’objectif est que la personne demeure plus longtemps chez elle», a clarifié Mme Tschiember.
Aide médicale à mourir
La particularité qui distingue le Havre d’Élizabeth des six autres centres de jour spécialisés en soins palliatifs existants au Québec, c’est qu’il sera le premier à contenir une pièce dédiée à l’accès de l’aide médicale à mourir (AMM) pour accueillir les patients qui souhaitent obtenir ce soin si particulier, mais qui ne désirent pas le faire à leur domicile ou encore à l’hôpital.
«La Maison René-Verrier donne déjà accès à l’AMM aux patients qui résident en ses murs, mais nous ne faisons pas d’admission uniquement dans cet objectif. Cela dit, avec les années qui passent, force est de constater que les besoins liés à l’AMM sont grandissants. Il nous arrive très fréquemment de recevoir des demandes en ce sens. De plus, les médecins et soignants des équipes à domicile de notre territoire nous confirment aussi à quel point c’est un besoin plus que réel. Or, étant donné que nous avons apprivoisé ce soin depuis longtemps déjà, nous n’avons pas hésité à élargir son accessibilité», a expliqué la directrice générale.
Le futur centre de jour se situera au 545, boulevard des Chutes, non loin de la Maison René-Verrier.