HOCKEY. S’il y a une seule organisation qui pouvait convaincre Yanick Lemay de quitter la Ligue nationale de hockey (LNH) pour se joindre à la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), ce sont bien les Voltigeurs.
Né à Drummondville, le nouveau directeur général des Rouges a grandi à quelques kilomètres du centre Marcel-Dionne, à Saint-Liboire. Résidant aujourd’hui à Saint-Hyacinthe, il revient constamment dans la région pour y visiter les membres de sa famille.
«Durant ma jeunesse, je passais mes journées au centre Marcel-Dionne pendant le Tournoi midget, a raconté Yanick Lemay en marge d’une conférence de presse officialisant sa nomination, mardi. C’est un aréna spécial pour moi. Pendant des décennies, mon grand-père a aussi eu des billets de saison des Voltigeurs. Je venais voir des matchs. J’en garde de beaux souvenirs. Chaque fois que je rentre ici, je vois le siège de mon grand-père et j’ai une pensée pour lui.»
Père de deux garçons de 15 et 17 ans, Yanick Lemay a vu ses enfants naître à l’hôpital Sainte-Croix. Sa conjointe est également originaire de la région. «J’ai toujours eu un attachement envers cette ville et cette organisation. Tout ça mis ensemble, c’était un fit parfait. Aujourd’hui, je suis extrêmement fier de travailler pour les Voltigeurs. C’est une journée spéciale pour ma famille et moi», a exprimé l’homme de 49 ans, qui a apposé son nom au bas d’un contrat de cinq saisons.
Recruteur de longue date chez les Jets de Winnipeg, Yanick Lemay a mûrement réfléchi avant d’annoncer son départ aux dirigeants du club manitobain. «J’ai passé 12 merveilleuses années là-bas. C’est une organisation de première classe qui m’a traité incroyablement bien. Pour moi, c’était un rêve de travailler dans la LNH. Je suis vraiment fier de l’avoir fait. Ça a été une expérience formidable. Je ne regrette rien», a-t-il affirmé.
«Sortir de nos pantoufles»
Plongeant dans l’aventure des Voltigeurs avec excitation, le successeur de Philippe Boucher estime que ce nouveau défi lui permettra de sortir de sa zone de confort.
«Pour s’améliorer comme personne et comme gars de hockey, il faut se rendre vulnérable. Il faut sortir de nos pantoufles. J’ai toujours voulu faire le métier de dg un jour, mais je ne savais pas quand ça arriverait. Le défi des Voltigeurs m’appelait. J’ai décidé de le relever. Ça n’a pas été une décision facile, parce que j’ai tellement été bien traité par les Jets, mais j’ai le sentiment d’arriver dans le même genre d’organisation.»
Ancien recruteur chez les Screaming Eagles du Cap-Breton et le Junior de Montréal, Yanick Lemay a travaillé dans la LHJMQ pendant 15 saisons avant de faire le saut dans la LNH.
«Quand je suis arrivé au Cap-Breton, j’étais tout vert. Je n’avais pas d’expérience, mais j’ai eu la chance de rencontrer des personnes extraordinaires qui m’ont fait confiance. La liste est longue. Durant mon parcours de 27 ans dans le hockey, ces gens ont fait de moi une meilleure personne et un meilleur gars de hockey», a-t-il dit en évoquant le nom de Pascal Vincent, actuel entraîneur-associé chez les Blue Jackets de Columbus, et celui du regretté Gary Lesage, ancien directeur des opérations hockey chez les Screaming Eagles.
«Entre moi et Pascal, ç’a vite cliqué. On a grandi ensemble avant de se retrouver chez les Jets. Quant à Gary, il a été tout simplement incroyable pour moi. J’ai été vraiment chanceux.»
Bâtir «une équipe championne»
Chez les Voltigeurs, Yanick Lemay renouera notamment avec le recruteur-chef Jean-Sébastien Perron, qu’il a connu au Cap-Breton. Au cours des prochains jours, le 14e dg dans l’histoire des Voltigeurs rencontrera chaque membre de l’organisation. Partisan du travail d’équipe, il souhaite d’abord apprendre à connaître l’entraîneur-chef Éric Bélanger. Celui dont le contrat est valide pour les deux prochaines saisons était d’ailleurs présent lors de l’annonce de mardi.
«Je veux m’entourer de gens passionnés, travaillants et dédiés, qui ont à cœur les succès de l’équipe autant que moi, a précisé Yanick Lemay. Je cherche des gens qui sont prêts à travailler en équipe, à ne pas compter les heures et à y mettre tout leur cœur et leurs tripes sur la table pour aider l’équipe à connaître du succès.»
«Ce ne sera pas le travail d’un seul homme, a-t-il ajouté. Je veux que tout le monde sente qu’il fasse partie de l’équipe.»
Souhaitant faire des Voltigeurs «une équipe championne» le plus rapidement possible, Yanick Lemay veut également que l’équipe devienne «une référence» à tous les niveaux dans la LHJMQ.
«On veut aider les joueurs à progresser, mais aussi les entraîneurs et le personnel. On veut les aider à réaliser leurs rêves, que ce soit la Ligue nationale, la Ligue américaine, l’Europe ou le hockey universitaire. Chacun a ses objectifs. On veut les guider et les aider à cheminer là-dedans.»
Au-delà du hockey, l’ex-enseignant en éducation physique accordera une importance particulière au volet scolaire. «On veut offrir un encadrement hors glace exceptionnel, pour que les gars puissent s’épanouir tant comme joueur que comme personne. Ils ne vont pas tous travailler dans le hockey plus tard. L’encadrement qu’on va leur donner va leur permettre de devenir de bons citoyens.»
Faisant remarquer que les joueurs de l’équipe ont su relever d’importants défis au cours de la dernière saison, Yanick Lemay entend définir l’identité d’un Voltigeur et s’y conformer pour modeler son alignement. Il dit rechercher des athlètes qui joueront pour le logo devant leur chandail plutôt que pour le nom derrière.
«J’aime les équipes dynamiques, qui jouent rapidement et intelligemment et qui démontrent du caractère. L’accent sera mis là-dessus. On veut offrir aux partisans une équipe qui aura une chance de gagner chaque match. Naturellement, il va y avoir des hauts et des bas, mais on va travailler fort pour offrir un bon spectacle et un championnat aux partisans.»
«Améliorer l’équipe»
Alors que le noyau des Voltigeurs sera à maturité au cours des deux prochaines saisons, le marché des transactions permettra à Yanick Lemay de compléter le portrait de l’équipe. À 12 jours du repêchage de la LHJMQ qui aura lieu à Sherbrooke, il s’attaquera à cette tâche immédiatement.
«On va travailler à améliorer l’équipe. On a du pain sur la planche. Les prochains jours vont être assez occupés. C’est excitant!»
Depuis quelques semaines, une rumeur amène d’ailleurs le Drummondvillois Ethan Gauthier chez les Voltigeurs. Le séjour à Sherbrooke de l’attaquant de 18 ans tirerait à sa fin. Sans surprise, Yanick Lemay a préféré demeurer discret lorsque questionné à ce sujet. «On cherche de bons joueurs de hockey. Ethan en est un, mais il y en a d’autres dans la ligue. On va regarder ce qui est le mieux pour les Voltigeurs», s’est-il limité à dire.
Présenté à la fois comme «le prochain architecte et ingénieur» des Voltigeurs, Yanick Lemay a déjà entretenu des discussions avec le président Éric Verrier ces dernières années, quand l’organisation cherchait à combler le départ de Dominic Ricard, Dominique Ducharme et Stéphane Desroches.
«Yanick a un parcours éloquent dans le hockey, a affirmé Éric Verrier. Il a occupé tous les postes possibles au sein d’une organisation. Avant tout, c’est un gars de terrain. C’est un excellent détecteur et projeteur de talent, ce qui est un must dans le hockey d’aujourd’hui.»