NATIONAL. Les réseaux sociaux Facebook et Instagram bloqueront l’accès des contenus informatifs au Canada si la Loi C-18 est adoptée dans sa forme actuelle par la Chambre des communes, a indiqué dans une déclaration Nick Clegg, président des affaires mondiales de la société mère Meta, plus tôt dans la journée. Pour la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), il s’agit d’un «chantage économique».Â
Cette législation a pour but d’obliger les géants du web à conclure des ententes avec les médias canadiens pour le partage de leurs contenus informatifs sur les plateformes des superpuissances numériques.
«Ce n’est ni plus ni moins que du chantage économique, s’est offensé le vice-président de la FPJQ, Éric-Pierre Champagne. Les grandes entreprises comme Meta et Google profitent de leurs positions ultras dominantes pour chercher à imposer par la force leurs vues face à des décisions prises par des gouvernements élus démocratiquement. Le postulat fondamental ici, c’est plutôt l’intérêt public et les moyens nécessaires à mettre en place afin que le public puisse être bien informé par des journalistes partout au Canada.»
Michaël Nguyen, président de la Fédération, était également irrité en apprenant la position de Meta. «En plus de contribuer abondamment à la prolifération de fausses nouvelles, ces géants du web empochent des profits faramineux qu’ils ne veulent pas partager. Ça devient indécent.»
Le vice-président a renchéri sur la problématique, soulignant que «ces plateformes contribuent largement à la désinformation sur plusieurs enjeux de société qui sont cruciaux, pendant que les médias, eux, se font vampiriser leurs revenus dans leurs efforts pour informer les Canadiens et lutter contre la désinformation. Ce que veut Meta, c’est jouer selon ses propres règles qui favorisent principalement ses intérêts économiques.»
Selon les dirigeants de la compagnie américaine, ce sont les médias qui tirent un avantage de l’utilisation de Facebook et d’Instagram. Les contenus informatifs n’ont «pas de valeur particulière» pour Meta et estiment qu’il s’agit plutôt d’un «marketing gratuit» de 230 millions de dollars qui profitent aux médias d’information.