ENTREPRISE. Le BockAle traverse actuellement une importante phase de restructuration. Alors que le nombre d’employés a été réduit à son minimum, la microbrasserie a décidé de transférer sa production vers un fournisseur externe.Â
Le propriétaire Michael Jean ne s’en cache pas. L’inflation pèse lourd sur ses épaules. Depuis la dernière année, le Drummondvillois doit jongler avec la hausse du coût des ingrédients et du transport routier. Pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre, le salaire des employés a aussi augmenté.
En quelque sorte, la pression financière est forte. «Un des dommages collatéraux de l’inflation, c’est la montée des taux d’intérêt. Sur les PME comme la nôtre, ça a créé un poids et un fardeau financier supplémentaire qu’il faut gérer.»
Pour s’ajuster au contexte économique, Michael Jean a procédé à une restructuration de l’entreprise. «La business est arrivée à un certain stade. On est les pionniers du sans alcool au Québec. On a un volume très important au Québec. On arrive à un moment où on va avoir une croissance de vente. On regarde comment on peut contrer l’inflation. Ça nous a amené à prendre une décision importante. J’avais deux options, soit d’investir ou de relocaliser la production», explique-t-il.
Après mûre réflexion, l’entrepreneur a fait le choix d’automatiser la production de ses produits en se tournant vers un fournisseur externe. Ainsi, les bières ne seront plus brassées sur la rue Canadien à Drummondville.
Michael Jean y voit plusieurs avantages. «Le coût de fabrication est plus bas. La gestion est moins difficile. Il y a beaucoup d’interactions à gérer une production. C’est beaucoup de logistique. En ayant une usine qui effectue le travail pour nous, ça allège le processus interne. On se permet d’aller chercher une capacité de volume excédentaire rapidement. On amène des nouvelles possibilités de produits. Il y a des machines là -bas qu’il n’y a pas ici», informe-t-il en refusant de préciser le lieu où seront brassées les produits brassicoles.
En contrepartie, le BockAle a dû procéder à une mise à pied significative au début du mois d’avril. «Ça a été une décision vraiment difficile à prendre. Ce sont des gens qui ont bâti l’entreprise avec moi», indique-t-il. Entre autres, un plan de soutien a été mis en place pour ceux qui ont perdu leur emploi. Michael Jean a préféré ne pas se prononcer sur le nombre de postes coupés.
Parallèlement, la microbrasserie a plusieurs projets sur la table. Elle mise entre autres sur le développement et la mise en marché de nouveaux produits. La conquête du marché anglais est toujours d’actualité.
D’ailleurs, le BockAle peut compter sur l’expertise de Nicolas Duvernois. En 2021, Michael Jean a décroché l’offre la plus généreuse proposée dans l’émission télévisée Dans l’œil du dragon. Six mois plus tard, le dragon Nicolas Duvernois a fait l’acquisition de la moitié de l’entreprise drummondvilloise.
D’après Michael Jean, la signature de cette entente a été gagnante au niveau des pratiques d’affaires, de l’analyse de marché, du marketing et de la vente. «On a beaucoup préparé le futur», ajoute-t-il.
Rappelons que l’entreprise a été fondée en 2015. Elle offre des bières de microbrasserie sans alcool dans les commerces à travers le Québec.