CULTURE. Impression laser, collage sur papier, peinture et crayon de feutre. Près de 250 jeunes de la région se sont intéressés à la notion de réciprocité par le biais de différents médiums, à l’occasion de la troisième édition de l’exposition Les jeunes s’exposent à la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement.
Cette année, les élèves du niveau primaire, secondaire et collégial se sont inspirés des œuvres figurant dans l’exposition collective Exercices de réciprocité, présentée à la Fondation à l’automne dernier. Les artistes d’ici et d’ailleurs ont exploré les dynamiques de partage et de don, d’accueil et de confiance au cœur de la notion de réciprocité, tout en interrogeant les relations entre le geste artistique, le souci du monde et les écosystèmes du vivant.
Par l’entremise d’un programme éducatif, la Fondation a accompagné les différents milieux scolaires. Les élèves de l’école Jésus-Adolescents de Saint-Germain-de-Grantham se sont intéressés au travail de Cynthia Girard-Renard, une artiste qui s’est penchée sur la dégradation des populations de chauve-souris.
Les jeunes ont laissé libre cours à leur imagination en créant des étampes, reproduisant les pattes du mammifère. «J’ai aimé les tremper dans la peinture. J’ai utilisé toutes les couleurs. J’ai même décidé de faire mes propres mélanges, en utilisant le rouge et le bleu et le jaune et le rouge. Ensuite, j’ai tracé des motifs avec des crayons de feutre», explique l’élève de troisième année, Enorah Remezo, avec enthousiasme.
Leurs réalisations individuelles ont été réunies pour former une œuvre collective colorée, exposée dans l’une des pièces du pavillon de la Fondation. Juste à côté, les visiteurs peuvent admirer le projet des élèves du Collège Saint-Bernard de Drummondville.
Intitulée De nature digitale, l’œuvre brouille la frontière entre le numérique et le végétal, à la manière de Jérôme Nadeau. «J’ai pris plusieurs photos de plantes et d’appareils technologiques. C’était le fun de découper les images et faire un collage en noir et blanc», mentionne l’élève de deuxième secondaire, Nathaniel Poirier.
Pour sa part, Daphne Lafrance a accompli un défi personnel. «Je ne voulais pas que mon œuvre soit abstraite. J’ai dessiné un visage par rapport aux ombrages. J’ai trouvé ça intéressant à faire. Je suis contente du résultat», souligne celle qui est âgée de 14 ans.
Les étudiants du programme d’arts visuels du Cégep de Drummondville ont eu la chance de participer à un workshop en présence de l’artiste Jérôme Nadeau. «Il a commencé à faire une présentation de sa pratique. Il a montré quelques exemples. On a été en profondeur dans sa démarche. Les étudiants connaissaient déjà son œuvre parce qu’ils étaient venus voir l’exposition à l’automne», soutient Claudel Lauzière Vanasse, commissaire et chargé de projets à la Fondation.
«Il a proposé un projet aux étudiants. Les étudiants se sont rapidement mis à l’action. C’était un bel exercice où ils pouvaient explorer et essayer des choses, sans avoir peur de se tromper», poursuit celui qui enseigne le cours d’art numérique au cégep.
Leur création, intitulée Une même matière, est affichée à l’entrée de l’exposition. Quelques-uns des travaux individuels des élèves ont été exposés dans la pièce voisine. Ils ont abordé différentes questions environnementales en utilisant le dessin ainsi que des outils de création numériques comme des numériseurs et le logiciel Photoshop.
Chaque proposition est différente. «J’ai décidé d’explorer le concept d’une encyclopédie illustrée. J’ai fait des dessins d’animaux marins. Je les ai perfectionnés avec les outils dans Photoshop. J’ai été chercher de l’information sur le site du gouvernement du Canada. J’ai rempli avec du texte. J’ai profité du médium de l’art numérique pour faire quelque chose que je ne ferais pas à main levée», fait savoir Laure-Charlotte Côté, âgée de 18 ans.
D’après Claudel Lauzière Vanasse, il s’agit d’une exposition significative pour la Fondation. «Notre mission est de soutenir des propositions artistiques d’excellence. Nous voulons aussi mettre de l’avant la collectivité. L’environnement, c’est quelque chose qui nous préoccupe tous. Un événement comme Les jeunes s’exposent, ça instaure un dialogue par rapport à l’art et à l’environnement. Le lien aux nouvelles générations est super important.»
L’exposition est présentée jusqu’au 23 avril. La Fondation Grantham est située à Saint-Edmond-de-Grantham. Elle est ouverte du jeudi au dimanche, de 11 h à 17 h. L’entrée est gratuite. Il est nécessaire de réserver via la plateforme Eventbrite.
Rappelons que l’école Jésus-Adolescent a brillé à l’échelle de la province en remportant le Grand Prix national lors de la remise des prix de reconnaissance Essor, en décembre dernier. Les élèves se sont démarqués grâce à leur participation à la deuxième édition de l’exposition Les jeunes s’exposent.