DÉMISSION. Il n’a fallu que quelques jours de mandat par intérim, voire quelques heures, pour que l’ex-maire suppléant de Wickham, Charles-Antoine Fauteux, soit à son tour la cible d’intimidation.
Plutôt que s’attaquer directement à l’élu, les intimidateurs ont rapidement commencé à le dénigrer auprès de son employeur.
«J’ai été victime d’intimidation de façon indirecte. Ils ont fait pression sur mon employeur pour tenter de m’intimider. C’est par cette voie-là qu’on m’a atteint. Ils ont porté plainte et ont menacé la santé financière de l’entreprise. Je trouve ça dommage de s’attaquer ainsi à une portion de la vie d’un individu pour le faire céder», détaille avec désolation Charles-Antoine Fauteux qui a remis sa démission le 13 avril, 21 jours après sa nomination.
C’est pour préserver la réputation de son employeur que l’ex-élu wickhamois a préféré se retirer du milieu municipal, lui qui était également conseiller.
«Ce n’est pas la solution souhaitée. J’aurais aimé mieux rester et combattre, mais mon employeur n’a pas à subir les conséquences de mes choix politiques. Ma carrière, c’est quelque chose qui est important, donc c’est pour ça que je n’ai pas voulu la mettre en jeu», affirme-t-il sur un ton posé.
Sans donner trop de détails en raison des plaintes déposées à la Sûreté du Québec, M. Fauteux confirme que les pressions viennent du même groupe d’individus ayant intimidé l’ex-maire Ian Lacharité et ses proches. Ces menaces et gestes de violence se sont manifestés dans la foulée de l’entente entre Wickham et Drummondville pour la desserte complète en matière d’incendie. Une poignée de citoyens demandant le statu quo, la tension entre ceux-ci et les élus s’est accentuée.
D’ailleurs, l’entente était sur le point d’être signée avant que Charles-Antoine Fauteux ne remette sa démission.
«C’est maintenant entre les mains des conseillers.»
Notons que selon M. Fauteux, aucun autre élu de Wickham n’a subi de l’intimidation jusqu’à présent.
S’il vit bien avec cette décision, l’ex-politicien trouve néanmoins regrettable que cette situation ait un impact sur la municipalité et les citoyens.
«Je trouve ça dommage de ne pas pouvoir finir mon mandat et de terminer mon implication dans la vie municipale, parce que je trouve qu’il y a beaucoup de choses à gagner et à mettre en place. Wickham, c’est un beau village avec de belles opportunités de développement. Les vrais perdants dans cette histoire, ce sont les citoyens», déplore-t-il.
Le jeune trentenaire souhaite maintenant que le gouvernement pose des actions concrètes pour protéger les élus.
«L’intimidation, ça n’a pas sa place, il faut que ça cesse», insiste-t-il.
Comme il a été annoncé par la Municipalité, des élections partielles se tiendront le 18 juin pour la mairie, ainsi que pour le poste de conseiller laissé vacant.