SERVICE INCENDIE. À la suite d’une séance d’information mouvementée à laquelle 200 citoyens ont participé, le conseil municipal de Wickham a adopté, lundi soir, le règlement qui confirme son intégration au Service de sécurité incendie et sécurité civile de Drummondville (SSISCD).
Dès la proposition du règlement, plusieurs citoyens se sont levés de leur siège lançant plusieurs injures aux conseillers municipaux. Une citoyenne, Luce Daneau, a aidé les membres du conseil municipal à rétablir l’ordre afin que le vote soit effectué.
Une fois le calme rétabli, les conseillers ont voté à l’unanimité en faveur de l’entente de délégation complète en matière de service de sécurité incendie à Drummondville. Il n’en fallait pas plus pour que les injures recommencent. De nombreux citoyens se sont dirigés vers la table du conseil municipal, qui avait fait appel à un service d’agents de sécurité pour l’occasion, afin de faire entendre leur mécontentement. Plusieurs pompiers de la municipalité ont jeté leur chemise et badge devant le siège du maire Ian Lacharité.
Lors de la séance d’information tenue plus tôt en soirée, les citoyens ont vivement dénoncé les façons de faire de la municipalité. La salle du conseil municipal était pleine à ras bord alors que 200 personnes étaient présentes. Plusieurs reprochaient que la séance d’information se tienne tout juste avant celle du conseil municipal. Ils ont dénoncé le fait que la Municipalité ne les ait pas préalablement informés ni consultés.
Statu quo demandé
Un groupe de citoyens a même fait circuler une pétition au sein de la municipalité et sur le web au cours de la semaine dernière. Celle-ci demandait au conseil municipal d’adopter le statu quo jusqu’à la fin de l’année afin d’évaluer d’autres pistes de solutions. Au moment de publier, plus de 800 signatures avaient été recueillies.
«On veut être consulté. Je suis un industriel, je suis prêt à mettre de l’argent sur la table, mais, pour ça, il faut s’asseoir, discuter et se mettre en mode solution. On n’a eu aucune discussion, on l’a appris dans les journaux. Ce n’est pas correct. On veut être respecté comme payeurs de taxes», a commenté Pascal Houle, président et propriétaire d’Agrimetal, qui a remis la pétition au maire durant la séance d’information.
Des citoyens craignent de se retrouver plus à risques une fois la fusion avec le service drummondvillois en vigueur et voir leurs frais d’assurances augmenter considérablement. Un groupe de citoyens souhaite même la tenue d’un référendum sur la question.
«Nous sommes un groupe d’une vingtaine d’entrepreneurs qui avons envoyé une mise en demeure, lundi après-midi. Elle demande le statu quo à la Municipalité. Si le vote passe ce soir, ça ira plus loin que ça. Si Drummondville continue de pousser, ils auront de petites surprises qu’ils n’apprécieront pas», a ajouté M. Houle, lors de la pause qui précédait la séance du conseil municipal, faisant référence à des moyens légaux.
«Ce que l’on demande comme citoyens est un statu quo et une date pour pouvoir en parler, avoir de l’information. On demande de pouvoir exercer nos droits de citoyens. En ce moment, on a l’impression que la décision est déjà prise. C’est ce qu’on n’accepte pas et qu’on n’acceptera jamais. Si les gens disent oui à la fusion parce qu’il y a de bonnes justifications, ce sera ça», a souligné Bernard Pulfer lors de la période de questions de la séance d’information.
Le chef du service des incendies de Wickham Mario Vaillancourt a refusé de livrer ses commentaires à L’Express lundi soir.
Force de frappe inadéquate, selon le maire
Le maire Ian Lacharité a soutenu que le statu quo ne pouvait être maintenu plus longtemps. Selon les données recueillies lors de l’analyse du service des incendies, la force de frappe s’est avérée inadéquate lors de près de la moitié des interventions réalisés au cours des deux dernières années.
«Si l’on avait adopté le règlement un autre soir, le résultat aurait été le même. C’est un sujet qui rend les citoyens émotifs et ça se comprend, mais le conseil se doit d’assurer leur sécurité. Notre force de frappe a diminué depuis cinq ans. Sachant ça, on ne pouvait pas reculer. Il y a aussi le maintien des compétences des pompiers qui n’était pas effectué selon les exigences du ministère depuis cinq ans. À force de vérifier toutes ces données, on ne pouvait pas ne rien faire», a communiqué M. Lacharité, mardi matin. Il a également précisé que, d’un point de vue légal, «le conseil municipal était en droit de prendre cette décision comme cela a été fait».