INCENDIE. La Municipalité de Wickham bouclera le plan de desserte incendie de la Ville de Drummondville, si elle accepte l’entente de délégation complète, laquelle pourrait entrer en vigueur le 1er mai.
Depuis quelques mois, les pompiers de Drummondville desservent entièrement L’Avenir et Saint-Majorique-de-Grantham, en conformité avec le nouveau schéma de couverture de risques de la MRC de Drummond. S’ajoutent à cela les volets de prévention et formation. Comme annoncé il y a quelques semaines, Wickham pourrait être la troisième et dernière municipalité à déléguer ce service à la Ville.
«Il s’agit d’une offre qui s’adresse seulement à ces trois municipalités, car le plan est basé sur des critères précis. Avant de la proposer, on s’est assuré de ne pas venir affecter le service aux citoyens de Drummondville, de ne pas augmenter les taxes et d’être en mesure d’assurer le même niveau de service aux municipalités concernées. Advenant le cas où d’autres maires feraient appel à nos services, il faudrait refaire une analyse», informe Yves Beaurivage, directeur du service de sécurité incendie et sécurité civile de Drummondville (SSISCD).
Dix-neuf pompiers oeuvrent actuellement à Wickham. Si l’entente se concrétise, ceux qui le souhaitent, rappelons-le, pourront demander à joindre les rangs des équipes drummondvilloises, sous certaines conditions.
«Dans les trois offres que nous avons faites, il est prévu que la Ville s’engage à soutenir et accompagner les pompiers déjà à l’emploi tout au long du processus d’embauche, et ce, en regard de la Loi sur la sécurité incendie, notamment», précise M. Beaurivage.
Pour sa part, la Municipalité concernée s’engage à payer les heures de formation à ceux qui désirent suivre la formation «Pompier 2».
Une analyse pour répondre à des besoins exprimés
Lundi matin, la Ville de Drummondville a convoqué les médias à un breffage technique. L’objectif était de vulgariser les ententes, exposer les enjeux en matière de sécurité incendie et d’expliquer les éléments sur lesquels l’organisation municipale et le SSISCD se sont basés pour élaborer leur plan de délégation complète. Il a d’ailleurs été permis d’apprendre que ce sont Wickham, Saint-Majorique et L’Avenir qui ont cogné à la porte pour obtenir de l’aide.
«En novembre 2019, les Municipalités de Saint-Bonaventure, Saint-Germain, Saint-Majorique et Wickham ont confié à la firme Raymond Chabot Grant Thornton une étude pour analyser l’avenir de leur modèle d’affaires. Parmi les grandes recommandations qui y sont ressorties, il y avait celle des scénarios de desserte par Drummondville ou des regroupements entre municipalités. Ça ne date pas d’hier. Dès que les trois municipalités concernées ont interpellé la Ville, celle-ci s’est tout de suite montrée disponible», a fait savoir Francis Villeneuve, directeur général adjoint au service à la vie citoyenne.
Pour s’assurer de répondre pleinement aux exigences du schéma de couverture de risques, basé sur les orientations du ministère de la Sécurité publique, l’organisation municipale et le SSISCD ont mené une analyse en se basant sur les statistiques du service drummondvillois des cinq dernières années tout en se fiant à des villes comparables.
«De 2018 à 2022, la moyenne annuelle des appels d’urgence se situait à 1085 pour une moyenne de 2,97 par jour. En tout temps, dix pompiers (cinq à la caserne de la rue Cockburn et autant à Saint-Nicéphore) sont en devoir et quatre autres sont de garde. Avec la desserte complète des trois municipalités, ça va monter à 3,27 quotidiennement, mais il est prévu dans notre planification stratégique de hausser très prochainement à 12 le nombre de pompiers disponibles en caserne 24 heures sur 24, sept jours sur sept», a détaillé Yves Beaurivage.
À titre d’exemple, à Repentigny, le service reçoit en moyenne annuellement 1641 appels pour 12 pompiers en devoir quotidiennement.
M. Beaurivage a également assuré que les délais de réponse seraient respectés conformément aux normes.
«Ce qu’on nous demande avec le schéma de couverture de risques pour Drummondville, c’est d’avoir dix pompiers en caserne et être sur les lieux en dix minutes. Pour les municipalités desservies, la norme est de huit pompiers en 15 minutes lorsque le risque est faible. Pour les risques moyen et élevé, on demande une force de frappe supérieure et c’est ce qu’on va respecter», a-t-il avisé.
«En dehors du rayon de 15 minutes, on doit faire appel au service incendie limitrophe le plus près, comme on le fait déjà pour Saint-Joachim. En fait, si une alarme se déclenche à une adresse concernée, automatiquement, c’est Saint-Cyrille ou la Régie incendie du Lac Saint-Pierre qui est alertée», a-t-il ajouté.
Enfin, les intervenants sur place ont également énuméré les principaux éléments qui exercent une pression croissante sur les municipalités de petite taille. On a qu’à penser au maintien des compétences des pompiers, aux dépenses en constante augmentation pour l’achat de camions et d’équipements et aux investissements liés à la mise aux normes, dont tout ce qui entoure la décontamination pour diminuer le risque de maladies professionnelles reconnues. Sans compter que l’attraction et la rétention de main-d’œuvre demeurent un enjeu de taille dans des endroits où le temps partiel et le volontariat sont préconisés.
Une rencontre d’information pour les citoyens avait lieu ce soir à Wickham. Surveillez L’Express pour plus de détails.