TRAINS. La Ville de Drummondville entretient l’ambition d’implanter un hub ferroviaire sur son territoire qui deviendrait le point central du transport de passagers sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. Pour ce faire, elle a mandaté, l’été dernier, la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID) qui est devenue la porte-parole de l’ensemble de la région.
Afin de concentrer les actions et les stratégies à travers un seul interlocuteur, la CCID représente ainsi les chambres de commerce de Saint-Hyacinthe (CCGRSH) et de la Rive-Sud (CCIRS), notamment, lors des discussions avec les acteurs au dossier. Les chambres de commerce ont signé des lettres d’appui qui légitiment les démarches.
«On a un très large appui de la rive sud du fleuve, que ce soit différentes chambres de commerce ou des municipalités. Ces lettres viennent nous légitimer dans nos démarches pour un projet qui va au-delà de notre région», a indiqué Tommy Jodoin, président de la CCID.
Pour la CCID, il s’agit d’un dossier complexe, car le projet du hub se retrouve à travers un plan pancanadien. Plusieurs acteurs politiques et des investissements majeurs sont impliqués dans la réalisation de celui-ci. Au Québec, l’artère principale se retrouvera sur la rive nord du Saint-Laurent avec le train à grande fréquence (TGF) qui empruntera la ligne entre Québec et Montréal passant par Trois-Rivières.
«Le projet est entre les mains du gouvernement fédéral. Il se doit maintenant de trouver un fournisseur de services pour la construction des infrastructures à l’aide d’un appel d’offres public de longue haleine. En ce moment, il faut demeurer patient et laisser les acteurs fédéraux faire leur travail. Lorsque ce fournisseur sera trouvé, les conversations se poursuivront de façon plus concrète quant à Drummondville», a fait savoir M. Jodoin.
Ce dernier précise que la CCID demeure en contact avec les interlocuteurs responsables du dossier. «On ne doit pas relâcher la pression pour ne pas être oublié. Drummondville est un peu la pierre angulaire de cette saga du transport par train au Québec. Que ce soit la CCID, la Ville ou les députés régionaux, tout le monde prête main forte. Il s’agit de constamment rappeler que Drummondville existe», a ajouté le président de la CCID.
Parmi les interlocuteurs, le député de Drummond à Ottawa, Martin Champoux, est l’un de ceux qui se disent motivés par le projet. Cependant, il concède avoir peu de contrôle sur la rapidité d’exécution de celui-ci puisque le gouvernement se concentre sur le développement du TGF.
«Le hub est plutôt tributaire du développement du projet majeur qui va se faire sur la rive nord. Notre travail pendant ce temps est de rappeler qu’on a aussi besoin de services à Drummondville pour le transport de passagers par train. On ne veut pas être et on ne sera pas oublié», a souligné M. Champoux qui assure que des rencontres ont lieu périodiquement avec les intervenants au dossier et VIA Rail.
Géographie avantageuse
La CCID vante la position géographique très avantageuse de Drummondville pour un projet comme le hub ferroviaire. Celle-ci propose de développer un centre de logistique par lequel transiteraient les trains de passagers au sud du fleuve. Ainsi, en implantant un tel centre de coordination des activités des trains de passagers localement, la Chambre estime que cela favorisera le développement économique, social et environnemental de la province grâce à un plus grand achalandage de passagers.
«La logistique des trains de passagers sur la rive sud pourra très facilement être installée à Drummondville. La ville est à environ une heure trente de route de 80 % de la population québécoise. D’autres centres urbains, comme Granby, Saint-Hyacinthe, Sherbrooke et Trois-Rivières, se retrouvent dans un axe nord-sud ou est-ouest de chez nous. Il y a un attrait géographique des plus importants pour l’ensemble du Québec. C’est logique que Drummondville devienne un hub ferroviaire d’importance», a soutenu M. Jodoin, qui croit qu’à plus long terme une ligne pourrait relier directement Sherbrooke, Drummondville et Trois-Rivières.
Il est encore trop tôt cependant pour déterminer où ce hub pourrait être installé. Bien que le site de l’actuelle gare de VIA Rail et ses terrains voisins au centre-ville ait souvent été mentionné dans les discussions, la CCID estime que chacune des possibilités doit être étudiée sérieusement. Il est prématuré de procéder à une analyse poussée et plusieurs facteurs entreront en compte le moment venu.
«Il y a des avantages et désavantages à chaque lieu que ce soit au centre-ville ou en bordure des autoroutes. Chaque option doit être analysée et chaque acteur concerné doit être consulté, que ce soit la Ville, les députés ou la communauté d’affaires. À la conclusion de tout ça, on espère que le meilleur scénario sera trouvé», a dit M. Jodoin.
L’une des variables qui sont étudiées est la présence du transport de marchandises. Les locomotives de passagers empruntent les infrastructures du Canadien National (CN). Selon la CCID, cet élément représentera un enjeu quant à la fiabilité du service.