HOCKEY. Il y a quelques semaines à peine, les Voltigeurs pouvaient encore espérer décrocher l’avantage de la patinoire en séries éliminatoires. Aujourd’hui, le bataillon drummondvillois se retrouve à quatre points d’être exclu du tournoi printanier.
À ses 17 dernières sorties, soit depuis le 8 décembre, la troupe de l’entraîneur-chef Éric Bélanger n’a savouré que trois victoires, n’amassant que 11 points sur une possibilité de 34. Au-delà de ces chiffres, c’est la tenue décousue et inconstante de l’équipe qui inquiète les partisans.
Malgré la tournure des événements, le directeur général Philippe Boucher n’a pas l’intention d’appuyer sur le bouton de panique. L’homme de hockey demeure fidèle au plan établi par l’organisation, qui souhaite aspirer aux grands honneurs au cours des deux prochaines saisons.
«C’est sûr qu’on aimerait mieux jouer qu’en ce moment, a laissé tomber Philippe Boucher dans une entrevue accordée à L’Express. Ce que je trouve le plus difficile, c’est que pendant les pratiques, tout est drillé au quart de tour. L’attitude des joueurs est bonne. On fait les bonnes choses et on semble progresser. Puis, quand on arrive dans les matchs, on n’a pas les résultats qu’on veut.»
Les Voltigeurs ont peut-être atteint le fond du baril dimanche, devant leurs partisans, en étant limités à 12 lancers au but dans un humiliant revers de 7-0 contre le Phoenix. Deux jours plus tôt, l’équipe avait égalé un record de médiocrité en ne dirigeant aucun lancer en première période face à l’Océanic.
«À Rimouski, on a connu un faux départ, mais après, on a joué nos deux meilleures périodes de l’année. On méritait mieux que ça, a affirmé Philippe Boucher. Dimanche, on affrontait une puissance dans notre ligue. On a rivalisé avec eux, mais pas longtemps. À la minute qu’une ou deux rondelles rentrent dans notre filet, on semble avoir de la misère à s’en remettre.»
«C’est un peu le thème de notre saison, a poursuivi l’ex-défenseur de la Ligue nationale. On dirait que ça vient nous chercher quand on accorde des buts en début de match. Présentement, on n’a pas la confiance ni la force de caractère pour revenir de l’arrière, même si on l’a fait contre Rimouski.»
Aux yeux de certains observateurs, le départ de Xavier Simoneau, avant le début de la saison 2021-2022, a laissé un vide au chapitre du leadership qui n’a jamais vraiment été comblé chez les Voltigeurs. Philippe Boucher convient que l’ex-capitaine des Rouges est un athlète dans une classe à part, comparant même sa prestance à celle de son ex-coéquipier Martin Lapointe à l’époque du Titan de Laval.
«Xavier, c’est un joueur particulier et une personne particulière. On le voit dans la Ligue américaine, où il joue déjà un rôle très important. Des grands leaders, il n’y en a pas tant dans le hockey, même chez les professionnels. Il y a des clubs de la Ligue nationale qui ont une carence du côté du leadership. Pour Xavier, c’était naturel. Les gars le suivaient», a-t-il souligné, en admettant qu’un tel meneur d’hommes demeure difficile à remplacer.
«On n’a pas un autre Xavier Simoneau dans notre équipe, mais on a un très bon leader en Luke Woodworth. Ce n’est pas pour rien qu’il a été identifié assez rapidement par notre groupe d’entraîneurs pour devenir capitaine.»
La patience est de mise
Parmi les autres facteurs pouvant expliquer les difficultés des Voltigeurs, le dg identifie le retour au jeu de quatre éléments de premier plan après une longue absence. À divers degrés, Riley Mercer, Maveric Lamoureux, Justin Côté et Manix Landry peinent à trouver leur rythme après avoir subi une opération majeure.
«Ce n’est pas une défaite : c’est une réalité. L’idée en début de saison, c’était qu’on voulait se garder la tête en dehors de l’eau en attendant que ces gars-là reviennent. On voulait leur donner du temps pour reprendre leur rythme, puis qu’on soit forts compétitifs en fin de saison et en séries. Présentement, ce n’est pas ce qui arrive. On se bat encore pour garder la tête hors de l’eau.»
«Les gars connaissent de bons et de moins bons moments, a ajouté Philippe Boucher. C’est normal après une longue blessure, mais honnêtement, je pensais qu’on serait capable de faire mieux que ça.»
En dépit de cette crise, le dg des Voltigeurs demeure convaincu d’avoir pris la bonne décision en choisissant Éric Bélanger pour succéder à Steve Hartley, le 23 novembre dernier. Depuis l’entraînement punitif et les réunions d’équipe ayant eu lieu il y a deux semaines, le club a subi quatre défaites préoccupantes.
«Je ne pensais pas qu’on se retrouverait dans cette situation-là, mais j’ai entièrement confiance en Éric et en notre groupe d’entraîneurs. Je vois tout le travail qu’ils font. Je vois toutes les heures qu’ils mettent dans les pratiques, les vidéos et la préparation de l’équipe. Je suis aussi confiant que les joueurs vont se regarder dans le miroir et qu’on va être capable de mieux jouer que ça», a-t-il exprimé, en se disant également persuadé de voir les gardiens Riley Mercer et Jacob Goobie retrouver leurs moyens rapidement.
«Ça va commencer par avoir des arrêts aux moments opportuns, mieux jouer défensivement et être capable de produire dans les moments clés. C’est cette combinaison-là qu’on n’a pas présentement, a ajouté l’homme de hockey de 49 ans. Ce qu’on voit dans les pratiques, ce que les joueurs travaillent avec les coachs, il faut que ça se transpose dans les matchs. Tôt ou tard, il faudra gagner des matchs. Il faut essayer de rentrer en séries confiants.»
Avec encore 23 matchs à disputer, les Voltigeurs chercheront à améliorer leur position au classement afin d’éviter un rendez-vous avec l’une des trois puissances de l’association de l’Ouest en première ronde (Sherbrooke, Gatineau et Victoriaville). Si les séries commençaient aujourd’hui, l’équipe affronterait les Tigres.
«On savait qu’on ne serait pas un club de tête cette année. On voulait être dans le groupe juste après, avec Rimouski, Rouyn-Noranda et Moncton. Avec une bonne séquence, on va revenir là.»
Réaffirmant que le plan initial de l’organisation tient toujours la route, Philippe Boucher invite les partisans à faire preuve de patience.
«Présentement, la pilule est difficile à avaler, mais il faut regarder le portrait d’ensemble. À pareille date l’année passée, on jouait du gros hockey. Tout allait bien avant qu’on perde nos sept derniers matchs, puis qu’on soit éliminés dès le premier tour. C’est passé d’une saison à connotation positive à une saison d’enfer. On fera donc le bilan de notre saison à la fin de la saison», a-t-il exposé.
Au cours des prochains mois, l’organisation drummondvilloise devrait donc chercher à foncer dans l’espoir de se hisser parmi les prétendants au championnat pour la première fois en cinq ans.
«La majorité de nos joueurs seront de retour durant les deux prochaines saisons. En temps et lieu, on va être actifs du côté des transactions. On va regarder quels vétérans peuvent venir nous aider, toutes positions confondues», a laissé entendre Philippe Boucher en guise de conclusion.