LOGEMENTS. S’il s’attend à devoir venir en aide à autant de ménages que l’été dernier lors de la période des déménagements, le directeur général de l’Office d’habitation Drummond (OHD), David Bélanger, croit que la recherche de solutions sera facilitée par diverses stratégies ciblées par l’organisme.
Dans le rapport de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) publié hier, les données dévoilaient que le taux d’inoccupation demeurait critique et stable à Drummondville, s’établissant à 0,4 %.
«C’est du pareil au même. Je m’attends à une situation similaire à celle de l’été dernier», laisse entendre M. Bélanger.
Au lendemain du 1er juillet 2022, 135 ménages s’étaient retrouvés sans domicile à Drummondville. Un mois plus tard, 80 cherchaient toujours. Heureusement, aux dires de M. Bélanger, toutes ces personnes ont réussi à trouver un endroit temporaire où se loger, que ce soit chez de la famille ou des amis.
«Il n’y a aucun ménage qui a nécessité un hébergement d’urgence ou qui s’est retrouvé sans ressource, dans la rue. Toutefois, ces gens-là auront encore besoin d’un logement en juillet prochain», soulève-t-il.
M. Bélanger fonde néanmoins beaucoup d’espoir sur les différents projets mis en place dans l’objectif de faciliter l’accès au logement.
«Même si on devra accompagner autant voire plus de personnes en juillet prochain, je m’attends à ce que ce soit un peu plus facile de leur trouver des solutions gagnantes, car on aura en main un peu plus d’outils pour intervenir», expose-t-il.
À titre, d’exemple, une ressource entièrement dédiée au service d’aide à la recherche de logement travaille depuis peu au sein de l’OHD.
L’organisme planche depuis des mois sur un projet d’acquisition d’immeubles à logement en collaboration avec la Ville de Drummondville.
«Ces immeubles seront transformés en logement social. C’est une stratégie qui freinera l’élan de certains investisseurs et qui permettra d’assurer un meilleur contrôle des prix de loyer», explique-t-il, sans s’avancer davantage alors qu’une conférence de presse à ce propos est prévue dans les prochaines semaines.
En devenant propriétaire de ces logements, l’OHD en profitera aussi pour assouplir les critères d’admissibilité, notamment en ne procédant pas systématiquement à une enquête de crédit.
«Il faut arrêter de croire qu’une mauvaise cote de crédit est signe d’un mauvais payeur. Prenons l’exemple d’une famille qui doit déménager parce qu’elle s’agrandit. Les deux parents ont un revenu convenable, mais ne parviennent pas au bout de cinq mois à trouver un logement qui respecte leur budget. Ils se résignent à en louer un plus cher, mais au fil des mois, les dépenses commencent à dépasser les revenus. Un an plus tard, ils souhaitent quitter, mais n’y parviennent pas, car leur dossier de crédit est impacté. C’est à ce moment que le cercle vicieux s’enclenche. C’est justement ça que l’on souhaite éviter», soutient M. Bélanger.
Si 2023 s’annonce aussi pénible que l’an dernier pour le droit au logement, le directeur général entrevoit déjà une meilleure situation en 2024.
«On remarque un certain ralentissement des logements plus dispendieux, car ils demeurent un peu plus longtemps sur le marché. Est-ce le début d’un ralentissement du marché? C’est ce qu’on souhaite, mais il faut tout de même rester prudent, car en contrepartie, il y a encore beaucoup d’acquisitions de logements multiplex, ce qui fait grimper les prix. Quoiqu’il en soit, l’année prochaine sera meilleure, même s’il faudra attendre des années avant de voir des résultats probants», termine-t-il.