ÉCONOMIE. Cohésion au niveau du développement économique, investissements dans les équipements, proactivité en matière de dépôt de brevet, initiatives uniques pour accompagner les entreprises : le Centre-du-Québec se démarque en matière d’innovation.
L’innovateur en chef du Québec et directeur général du Conseil de l’innovation, Luc Sirois, était de passage au Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI) mardi afin de s’adresser à la communauté entrepreneuriale de la région, dans le cadre de la première édition de l’événement Innove comme un.e champion.ne.
Le Centre-du-Québec est un exemple à suivre en matière d’innovation, a-t-il affirmé. «D’abord, il y a une forte cohésion au niveau du développement économique. Les acteurs du milieu travaillent bien ensemble. Les entreprises ont la capacité à aller chercher des ressources et des programmes de financement. Je trouve ça très encourageant.»
Proportionnellement à la taille de son économie, le Centre-du-Québec brevette 54 % plus que la moyenne québécoise, a informé Luc Sirois. La région se positionne au quatrième rang à l’échelle de la province. À ses yeux, il s’agit d’une bonne nouvelle. «Quand une entreprise invente quelque chose et prend la peine de le breveter, c’est un bon indicateur qu’il y a de l’innovation. Ça veut dire que les gens pensent à commercialiser. Ça démontre la vitalité des entreprises. Elles ont une pensée stratégique.»
La région fait partie des piliers économiques du Québec, a mentionné l’innovateur en chef. Entre autres, les secteurs de la fabrication ainsi que celui du commerce de gros et de détail sont des spécialités régionales influentes. «Ça montre qu’on est capable de produire chez nous les produits et de compétitionner contre l’Asie», a-t-il indiqué, en précisant que le positionnement géographique du Centre-du-Québec représente un atout. De plus, les entreprises investissent dans les équipements de façon intelligente, ce qui a pour effet d’augmenter la productivité et la croissance des revenus par employé.
Par exemple, il y a plusieurs entreprises innovantes à Drummondville comme Humanware, Soucy et Soprema, a-t-il énuméré. «C’est aussi le cas de Cascades. Ils ont une stratégie d’innovation, c’est-à-dire qu’ils ont des plans à long terme sur ce qu’ils veulent développer. À la base, c’est un producteur de carton et de papier recyclé. Ils ont décliné les usages.»
Au niveau de la région, Rovibec offre des solutions technologiques d’alimentation robotisée pour améliorer l’efficacité des éleveurs de bétail. «Il s’agit d’une entreprise familiale agricole basée à Nicolet. La nouvelle génération développe des produits basés sur l’automatisation dans le but d’amener ça dans le secteur manufacturier.»
Depuis les dernières années, le Centre-du-Québec fait face à un défi majeur, celui de la pénurie de main-d’œuvre. D’après les données du baromètre de l’innovation du Québec, environ 10 % des postes restent vacants dans le secteur de la fabrication. «C’est dramatique, a commenté Luc Sirois. Quand on regarde les tendances de la population active, on constate que ça va aller en s’empirant.»
Mentionnons que le Conseil de l’innovation du Québec a également remarqué une lacune au niveau de la transformation numérique au sein des entreprises, alors qu’un essoufflement a été observé en 2019.
En ce sens, l’Association régionale de développement économique du Centre-du-Québec (ARDECQ) a mis sur pied une initiative unique afin d’accompagner les entrepreneurs et de répondre à leurs besoins. Trois escouades ont vu le jour, soit celles sur la performance industrielle, l’innovation et la main-d’œuvre. D’ailleurs, la population peut nouvellement bénéficier des services de deux conseillères en innovation au sein de l’ARDECQ.
Luc Sirois a profité de sa tribune pour encourager les dirigeants d’entreprise à poursuivre leurs efforts en matière d’innovation. «On fait ça pour l’avenir du Québec. Quand on innove, on crée de la richesse, ce qui nous permet d’avoir des communautés qui se développent», a-t-il conclu.