IMMOBILIER. Le marché de la revente est au ralenti à Drummondville. Le peu de propriétés à vendre sur le territoire, couplé aux acheteurs qui sont désormais plus prudents, freine l’activité immobilière qui était en ébullition il y a quelques mois à peine.
Selon Nathalie Bisson, vice-présidente de la Chambre immobilière de l’Estrie, de la Mauricie et du Centre-du-Québec, il y a un peu plus de 400 propriétés à vendre dans l’agglomération de Drummondville actuellement, ce qui est très peu.
«Toutes proportions gardées, il y a moins d’acheteurs, mais il y a aussi moins de maisons à vendre. À Drummondville, la difficulté qu’on a concerne les maisons qui oscillent entre 225 000 $ et 300 000 $», informe-t-elle. Elles sont trop peu nombreuses sur le marché alors que le besoin est grand.
Selon le baromètre résidentiel du 4e trimestre, un document émis par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), le prix médian de la maison à Drummondville est fixé à 310 625 $, en hausse de 15 % par rapport à la même période l’an dernier.
Fait à souligner : depuis le mois de décembre dernier, on remarque un fléchissement des prix. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir la mention «baisse de prix» sous une inscription d’un courtier immobilier.
«Les mises en vente à un prix excessif, c’est terminé. En fait, ç’a pris fin avec la hausse des taux d’intérêt. La tendance n’est plus de payer le prix que ça vaut. Maintenant, les gens se demandent combien ils doivent payer pour obtenir ce qu’ils veulent», informe Mme Bisson. Elle ajoute : «Les prix sont davantage réalistes maintenant. Le marché est toujours favorable aux vendeurs, mais il tend vers l’équilibre au fil des semaines.»
En raison notamment de la hausse des taux d’intérêt, elle observe qu’un acheteur qui se qualifiait pour acquérir une maison de 310 000 $ choisit maintenant de retarder son achat le temps que la «bonne maison» soit disponible, même si les propriétés dans cette fourchette de prix sont rarissimes sur le marché.
Malgré ce pied enfoncé sur la pédale de frein, il n’en demeure pas moins que les maisons dans la région de Drummondville ont pris beaucoup de valeur depuis deux ans. À la même période en 2021, le baromètre établissait à 270 000 $ le prix médian des maisons unifamiliales.
Au chapitre des ventes de maisons résidentielles, l’APCIQ fait état d’une baisse de 21 % dans son plus récent rapport. «Le marché n’a pas baissé, met en perspective Nathalie Bisson. En réalité, il a bel et bien baissé de 21 %, mais par rapport au marché qui était excessif de 2021.»
Quant au délai de vente, il est passé de 57 à 61 jours en moyenne, toujours par rapport au quatrième trimestre de 2021.
Enfin, pour l’année 2023, Mme Bisson anticipe une autre hausse des taux d’intérêt au premier trimestre, mais aussi à une hausse de l’inventaire.
«Les acheteurs ont pris une grosse pause avec la hausse des taux d’intérêt. Ç’a bousculé beaucoup de gens. Il y a une catégorie d’acheteurs qui attendent et il y en a une autre qui ont besoin d’une maison et qui chercheront à augmenter leur budget. Des personnes vont aussi faire le choix de vendre leur maison parce qu’ils seront trop serrés. Je crois enfin que tranquillement pas vite, on va revenir dans une mentalité où on va négocier un peu plus. Tout sera moins précipité», conclut Mme Bisson.