ENVIRONNEMENT. La quantité de matières rejetées par le centre de tri de Récupéraction Centre-du-Québec a doublé au cours des dernières années. Ordinateurs, pots de peinture, jouets, matelas, chaises de parterre, pneus : les objets indésirables s’accumulent, ce qui a pour effet de ralentir la production.
Selon le Plan de gestion des matières résiduelles 2023-2030, le taux de rejet a «considérablement augmenté» passant de 9,3 % en 2013 à 18 % en 2019 au centre de tri situé sur la rue Saint-Roch à Drummonville.
Résultat : les employés doivent jongler au quotidien avec toutes sortes d’objets indésirables qui se retrouvent dans le bac de récupération. Autrefois, ils triaient les erreurs des gens qui déposaient un contenant de plastique non recyclable; aujourd’hui, plusieurs nouveaux items ont fait leur apparition. «Imprimé, emballage, contenant : c’est ce qu’un centre de tri est censé recevoir. La problématique, c’est que les gens mettent tout dans le bac de récupération», indique Nancy Doyon, directrice du développement chez Récupéraction Centre-du-Québec.
Selon cette dernière, l’augmentation du taux de rejet coïncide avec la réduction des collectes de déchets résidentiels dans les municipalités. Par exemple, la Ville de Drummondville récupère les matières résiduelles aux trois semaines. «Le but était de diminuer les frais de collecte, tout en espérant que cela encouragerait les gens à récupérer plus. La réalité est tout autre. Quand le bac à déchets est plein, les gens utilisent le bac de récupération pour le surplus de déchets», explique-t-elle.
D’après Nancy Doyon, l’engouement pour la cause environnementale pourrait être une autre explication. L’implantation de nombreux écocentres à travers la province a contribué à l’augmentation des matières pouvant être recyclées ou réutilisées, ce qui peut créer une confusion auprès des citoyens qui veulent réduire leur production de déchets. «Je suis heureuse de constater que l’intention est bel et bien là , mais il ne faut pas confondre centre de tri et écocentre. Je me suis mis à recevoir de la peinture, des lampes et des grille-pains.»
Dans tous les cas, l’augmentation du taux de rejet a un impact direct sur la production. «Si on perd le contrôle sur les matières, il faut arrêter la table de tri. On prend le temps d’enlever les choses. On ne va jamais laisser passer du matériel de mauvaise qualité. En conséquence, il faut ralentir la production. Les arrêts arrivent de plus en plus souvent», souligne-t-elle.
Les contenants et emballages de plastique identifiés par les numéros 1, 2, 3, 4, 5 et 7 peuvent être déposés dans le bac de récupération. Concernant les sacs et les emballages en plastique, Nancy Doyon recommande aux citoyens de les regrouper pour former une «boulette».
Rappelons que Récupéraction Centre-du-Québec prend en charge les matières recyclables provenant de la collecte du secteur résidentiel et du secteur des industries, des commerces et des institutions (ICI). Le secteur résidentiel est le plus important, représentant 85 % du tonnage total reçu. En 2019, le centre de tri a traité 30 000 tonnes métriques sur une capacité de traitement de 60 000 tonnes métriques par année.
Le rôle de l’installation est de trier les matières recyclables comme le papier, le carton, le plastique, le verre et le métal et de les revendre ensuite à divers recycleurs, principalement situés à l’extérieur du territoire de la MRC, à l’exception du recycleur de métal.