PATRIMOINE. À la suite de la publication de l’article intitulé Hydro-Québec lance un appel à tous, la Ville de Drummondville souhaite apporter une précision quant à son implication dans le dossier de la maison située sur le site de la centrale hydroélectrique Hemming.
«La Ville a été mise au courant de la volonté d’Hydro-Québec de déconstruire l’ancienne maison des opérateurs de la centrale au cours de l’été 2021. Hydro-Québec a évoqué la possibilité de céder la maison à la Ville en janvier 2022. Cette proposition a été retirée parce qu’il y a des contraintes liées au périmètre de sécurité du barrage», explique Anne-Élisabeth Benjamin, conseillère en relations publiques à la Ville de Drummondville.
Après vérifications, les équipes d’Hydro-Québec déconseillaient de céder le bâtiment patrimonial pour sa conservation et sa mise en valeur, alors qu’il est situé à l’intérieur du périmètre de protection de la centrale. Les installations demeurent en fonction, ce qui apporte son lot de contraintes. En ce sens, la société d’État a mis fin aux démarches, souligne Anne-Élisabeth Benjamin.
En entrevue avec L’Express, le porte-parole d’Hydro-Québec Francis Labbé a confirmé que la mission première était de préserver le bâtiment en lui donnant une seconde vie. La société d’État recherche un organisme local pour reprendre la maison qui a été construite en 1926. Les prochaines semaines seront consacrées à identifier des partenaires potentiels afin de sonder leur intérêt. La Ville de Drummondville salue cette initiative.
La «déconstruction» du bâtiment patrimonial représente une solution de dernier recours. «Si on en arrive là, on va prendre les mesures administratives pour être sûr d’être conforme avec les réglementations en vigueur», avait affirmé Francis Labbé.
Dans le cadre du dossier, la Ville de Drummondville veillera au respect des exigences établies par la Loi sur le patrimoine culturel. Toute demande de démolition pour un bâtiment construit avant 1940 doit être déposée au ministère de la Culture et des Communications du Québec afin d’obtenir un avis de sa part avant que la Ville puisse délivrer un permis de démolition.
Jusqu’à présent, la Ville de Drummondville n’a pas été sollicitée à ce sujet. Anne-Élisabeth Benjamin rappelle qu’initialement Hydro-Québec invoquait la possibilité de procéder à la «déconstruction» en vertu d’une immunité légale.
Dans tous les cas, la Société d’histoire de Drummond insiste sur l’importance de préserver de tels bâtiments. La maison, située sur le site de la centrale Hemming, est témoin du patrimoine ouvrier de la région, alors que les opérateurs y ont logé pendant plusieurs années. La construction de bois a été érigée par la Southern Canada Power, une entreprise autrefois influente à Drummondville.
«C’est grâce au patrimoine bâti qu’on peut avoir des exemples concrets du passé. Si on veut laisser des traces aux prochaines générations, c’est hyper important de conserver ces maisons. L’histoire s’écrit au présent», avait soutenu la directrice de l’organisme, Geneviève Béliveau.