MAGAZINE. La peintre Johanne Morel-Tremblay voulait faire différent. Sortir des sentiers battus. L’esprit des Fêtes a guidé ses pinceaux sur une feuille de contreplaqué afin de rendre hommage et faire revivre les chiens de son entourage en les peignant habillés aux couleurs de Noël.
«La passion de Noël, c’est de famille chez nous. Mon père était très habile de ses mains et il avait créé une grosse crèche installée sur le terrain de ma maison d’enfance, à Baie-Comeau. Tout le monde faisait le détour pour venir voir ça. Alors, la création, j’ai ça dans le sang. Depuis l’âge de neuf ans que je dessine pour m’amuser», a expliqué Mme Morel-Tremblay.
Après avoir travaillé pendant 30 ans comme psychothérapeute et intervenante en situation de crise dans le Grand-Nord, elle est déménagée à Drummondville il y a une quinzaine d’années.
«La peinture me servait d’exutoire, car parfois j’avais des journées de travail assez difficiles. Quand j’allais dormir, je fermais les yeux sur ce que je venais de peindre. Je dormais mieux», a ajouté la peintre de 68 ans.
Même si elle habitait la région, elle continuait à exercer son métier de psychothérapeute à raison d’une fois par mois, sur la Côte-Nord. «Quand j’ai décidé de tout arrêter, je n’étais pas prête pour la retraite, donc j’ai commencé à donner des cours de peinture dans un centre communautaire et je travaillais aussi dans une boutique d’art. Un moment donné, je suis devenue autonome et les ateliers se donnaient dans mon sous-sol. C’est comme ça que je me suis fait connaître», a-t-elle précisé.
La chorale canine
C’est l’été et la canicule du mois d’août est installée. Johanne Morel-Tremblay, accompagnée de son amie Fernande Pontbriand, amorce le projet de peindre neuf chiens qui font ou ont fait partie de sa vie. «Ce fut un travail colossal! Au moins 200 heures ont été consacrées à la réalisation de la chorale de chiens. C’est quand même une planche de 1,21m sur 2,44m (4pi x 8pi). Il a fallu tout découper ça à la scie sauteuse. Il faisait chaud dans le garage et il y avait des guêpes», se remémore la peintre drummondvilloise en riant.
Une fois le découpage effectué, le traçage a donné du fil à retordre aux deux peintres. «Les couleurs ne fonctionnaient pas, on a essayé plusieurs combinaisons avant d’en arriver au résultat voulu. Par la suite, à partir de photos, on a donné vie aux chiens. Comme ils sont tous différents, c’est comme si nous avions fait neuf œuvres différentes. Les yeux des chiens ont été tout un défi, mais aujourd’hui, on en ressort grandies», ont lancé les deux amies.
Les jours ont passé et le froid s’est installé. L’imposant panneau a été transporté vers l’atelier dans la maison où la touche finale a été donnée au projet. «On ne pensait pas arriver à Noël en même temps que tout le monde! Mais le tableau prenait vie au fur et à mesure que nous ajoutions les couleurs, les nuances, les textures. Ça nous encourageait. Une fois terminé, on a pu savourer notre réussite. Nous sommes très fières du résultat. Mais, si vous nous demandez si on le referait… on répondrait certainement non!», ont exprimé les peintres drummondvilloises.
La passion de l’enseignement
Outre le projet personnel de la chorale de chiens, Johanne Morel-Tremblay enseigne l’art de la peinture à ses étudiants.
«On fait des boules de Noël cette année. Je reçois de petits groupes et on travaille tous en symbiose. Ça crée un bel esprit artistique», a-t-elle expliqué.
Les œuvres sont réalisées, entre autres, sur du tissu, de la porcelaine, des toiles (acrylique ou peinture à vitrail). Même la cendre et le mortier sont utilisés dans la création des œuvres.
«Tant que j’aurai la passion et la capacité, je vais donner des cours. La retraite complète n’est pas envisageable pour le moment», a terminé la peintre Morel-Tremblay.