PATRIMOINE. Le président de la fabrique de la paroisse Saint-Luc, Normand Dupuis, est prêt à tout pour conserver l’église de Saint-Cyrille-de-Wendover. Ingénieur, architecte, maçon : il s’est entouré d’experts pour élaborer un plan d’action, afin d’éviter que la devanture de pierres de la tour droite s’effondre. Les travaux sont prévus au printemps.
Des fissures apparues à travers les pierres ont alerté le personnel de l’église et de la fabrique de la paroisse Saint-Luc l’hiver dernier. D’après Normand Dupuis, une pierre s’est détachée de l’édifice pendant l’été. Ce dernier a décidé d’entreprendre des démarches afin de dresser un portrait de la situation. À l’automne, une rencontre s’est déroulée en présence de la firme d’ingénierie Larocque-Cournoyer, l’architecte Marie-Josée Deschênes et des experts en maçonnerie. «On a analysé tout ça. On a ouvert un mur. On a regardé», indique-t-il.
Le constat? Les fissures sont la conséquence d’infiltrations d’eau entre la pierre de la structure intérieure et celle de la devanture. «Dans ce temps-là , la maçonnerie était faite avec de la chaux qui était très poreuse. Elle s’est décomposée avec le temps. De l’eau s’est infiltré. Quand ça gèle et ça dégèle, ça pousse le mur», explique le Cyrillois. La tour droite de l’église est celle qui est le plus mal en point.
Au moment d’écrire ces lignes, la fabrique de la paroisse Saint-Luc attend de recevoir les rapports en lien avec les travaux de restauration, question d’établir un échéancier détaillé. Dans tous les cas, la réparation de la tour droite doit être effectuée au printemps. D’après les experts, la structure est solide et elle peut passer à travers l’hiver.
Dans le cadre des travaux, trois phases sont prévues afin de diviser les coûts. «Il faut enlever la pierre, nettoyer l’intérieur et reposer la pierre. On va faire ça jusqu’à la première partie de la tour, c’est-à -dire jusqu’à la bordure. La première étape est la plus urgente puisqu’il faut défaire l’ensemble des pierres. Les travaux sont estimés à 450 000 $. Par la suite, on va monter jusqu’à la toiture, pour finalement vérifier les fenêtres.» Éventuellement, la façade de l’édifice et la tour gauche devront aussi être restaurés.
Mentionnons que les dommages de la tour ont empêché la tenue des funérailles et des mariages à l’église pendant un certain temps. Seules les messes pouvaient avoir lieu, mais encore, l’accès à la nef devait se faire par les portes de côté. L’entrée principale était bloquée par des clôtures. Les activités ont maintenant repris leur cours, alors qu’un abri en bois a été aménagé afin de protéger les paroissiens.
Le gouvernement du Québec a octroyé une somme de 42 000 $ à l’église de Saint-Cyrille-de-Wendover pour la restauration de la maçonnerie. Normand Dupuis espère pouvoir toucher à d’autres subventions afin de couvrir l’ensemble des coûts des travaux. «L’architecte est en train de pondre un document pour présenter au Conseil du patrimoine religieux du Québec. Selon elle, on devrait être capable d’aller chercher d’autres montants additionnels.»
Quoi qu’il en soit, le président de la fabrique est déjà en train de mettre sur pieds une levée de fonds à Saint-Cyrille-de-Wendover, tout en sollicitant différents commanditaires locaux.
Normand Dupuis est habité par une détermination sans faille. «Je vais être tenace. Je veux la conserver. C’est l’une des plus belles églises du diocèse.»