BUDGET. Ayant amorcé une «profonde remise en question» de l’ensemble des services offerts à la population incluant les coûts de ceux-ci, la mairesse de Drummondville y est allée d’un véritable cri du cœur lors du dépôt de l’exercice budgétaire 2023. Elle exhorte le gouvernement du Québec de revoir «ses calculs archaïques».
«Nous ne pouvons pas être les seuls à fournir des efforts. Dans le contexte où l’inflation frappe les municipalités de plein fouet, tout comme les ménages québécois, elle apporte pour certains paliers de gouvernement son lot de bonnes nouvelles, par exemple, avec des revenus fiscaux tout aussi importants que l’est l’inflation», communique Stéphanie Lacoste, en faisant référence à la lecture du Rapport préélectoral sur l’état des finances publiques du gouvernement du Québec. «Nous apprenions qu’il devait empocher finalement plus de 19 milliards $ de revenus supplémentaires au cours des trois prochains exercices financiers, dont 6,1 milliards $ pour 2023-2024. C’est donc face à cette réalité que j’adresse un message de solidarité à mes collègues élus à Québec. Il est plus que temps que les municipalités puissent avoir accès à cette manne de manière plus égalitaire», exprime-t-elle.
Considérant que ces revenus se réalisent à même les territoires des villes et des municipalités, la mairesse soutient que Québec doit trouver des solutions pérennes et à l’avantage de tous, et ce, pour permettre aux municipalités de continuer à «remplir leur mission sans avoir recours toujours plus à la taxation foncière qui est contreproductive et d’un autre âge», souligne-t-on.
«Nos infrastructures ne sont-elles pas sollicitées pour permettre l’organisation de festivals, la création de nouvelles entreprises ou la tenue d’événements sportifs qui se traduisent par des recettes fiscales auxquelles nous n’avons pas accès?», soulève Stéphanie Lacoste.
Celle-ci souligne par ailleurs que les villes ont bénéficié de l’équivalent d’un point de la TVQ, ce qui demeure insuffisant à l’heure actuelle. «Il y aura bientôt une négociation entourant le pacte fiscal et, avec l’Union des municipalités du Québec (UMQ), on aimerait bien aller plus loin avec ce genre de pratique», fait savoir Mme Lacoste, qui informe que des actions sont prévues du côté de l’UMQ, mais aussi de la Fédération québécoise des municipalités pour convaincre le gouvernement de revoir l’ensemble de ses contributions versées aux villes québécoises.
De son côté, le directeur général de la Ville de Drummondville, Francis Adam, rappelle que 77,6 % des revenus budgétés de la ville en 2023 proviendront de l’impôt foncier et des tarifications de services pour un total de 115,8 M$ sur un budget global de 149,2 M$. Tout comme la mairesse, il estime qu’il est grand-temps que le modèle change.
«Les impôts fonciers viennent d’une autre époque. On est supposé se servir de ça pour faire des rues, des égouts et des aqueducs. Aujourd’hui, on fait bien plus que ça. On offre des services sociaux. On doit prendre en charge les itinérants et voir à construire des logements sociaux. Bref, ce modèle-là n’est plus adapté au portefeuille de services qu’on a à offrir à nos communautés», insiste-t-il en guise de conclusion.
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