AFFAIRES. Après avoir connu des années plus difficiles, Bluberi est de retour sur les rails.
L’entreprise spécialisée dans la conception de jeux de machines à sous pour casinos réussit à faire sa place parmi les plus grandes entreprises du domaine. En effet, la compagnie fondée à Drummondville a vu son jeu «Devil’s Lock» atteindre le premier rang du classement des firmes Eilers & Krejcik Gaming et Fantini Research du mois de novembre 2022. Ce classement s’intéresse aux revenus générés par les jeux par rapport aux coûts d’exploitation pour les établissements.
Pour Benoît Lapolice, vice-président recherche et développement, et Carl Nadeau, vice-président au développement des jeux, il s’agit d’un exploit qu’a accompli Bluberi contre de biens plus grandes entreprises qui occupent la plus grande part du marché.
«Le développement de ce jeu a été un travail d’équipe. Pendant un an et demi, on s’est constamment demandé si l’on pouvait l’améliorer ou aller plus loin», a commenté Carl Nadeau.
«Toute l’entreprise a eu son mot à dire. Il y a des gens de la conception graphique, de la programmation, de l’enregistrement de sons, des mathématiques et la conception du cabinet qui sont impliqués. Les cabinets sont fabriqués à Las Vegas, mais l’implantation de la technologie et son design se font à Drummondville», a ajouté Benoît Lapolice.
D’ailleurs, signe que l’entreprise a repris du poil de la bête, ce même rapport des firmes Eilers et Fantini classe Bluberi au premier rang des fournisseurs émergents tout juste derrière les grandes entreprises du milieu. D’ailleurs, on souhaite intégrer cette catégorie supérieure rapidement.
Au Québec
L’entreprise drummondvilloise entend bâtir sur ses récents succès en prévision d’une année 2023 importante pour la continuité. Bluberi a tout juste obtenu ses licences de Loto-Québec qui lui permettront de déployer ses machines à sous dans la province au courant de l’été prochain selon les plans.
«Cette licence va permettre à nos gens, qui travaillent au Québec, de montrer à leurs familles et amis le fruit de leur travail et d’en retirer une certaine fierté. En ce moment, une grande partie de nos cabinets sont installés dans des casinos amérindiens des États-Unis. On est présent dans environ 50 % des possibilités de licences qui s’offrent à nous. Notre objectif est d’acquérir celles pour l’Ontario et pour le Nevada, qui est la plus grosse, à court ou moyen terme», a indiqué le vice-président à la recherche et au développement.
«Il y a un prix associé aux licences. Si nous ne sommes pas en mesure de déployer assez de jeux dans ces territoires, ça ne vaut pas le coût», a renchéri M. Nadeau.
Comptant actuellement sur environ 2 300 machines en fonction, en Amérique du Nord, Bluberi souhaite faire passer ce nombre à 10 000, si les conditions le permettent, d’ici les trois prochaines années. Dans un contexte où sa notoriété est en pleine progression, la compagnie peine à fournir à la demande pour ses cabinets de jeu.
«Un jeu comme “Devil’s Lock” nous propulse beaucoup en avant. On répond plus difficilement à la demande parce qu’il y a encore des problèmes de chaîne d’approvisionnement. Ce n’est pas toujours évident d’avoir toutes les pièces nécessaires», a souligné M. Lapolice.
Ajouts d’expérience
Durant sa restructuration, Bluberi a ajouté à son équipe des gens d’expérience depuis janvier 2020. Un bureau, faisant office de nouvelle maison-mère et où les secteurs administratifs et des ventes sont implantés, a ouvert ses portes dans la capitale du vice à ce moment.
«Entre 2017 et 2020, Bluberi était encore une entreprise entièrement canadienne. Au début de 2020, Catalyst Capital Group, qui détiennent Bluberi, ont amené Andrew Burke comme chef de la direction. C’est un homme qui possède beaucoup d’expérience dans l’industrie. Depuis son arrivée, Bluberi a ajouté plus de gens qui connaissent l’industrie à son équipe. L’ajout de cette expérience et de ces réseaux de contacts fait en sorte qu’on peut faire croitre l’entreprise avec confiance», a affirmé M. Lapolice.
Les bureaux drummondvillois sont donc devenus les hôtes d’un hub de recherche et développement. Les employés se concentrent à créer, concevoir et tester les jeux et les cabinets.
«Ce que le bureau de Las Vegas nous permet de faire est de prendre le temps de faire de bons jeux; ce qu’on n’était pas capable de faire lorsqu’on a connu des difficultés. On avait les connaissances pour faire le travail administratif, mais on manquait de temps pour tout faire correctement. On était à bout de souffle et c’était la qualité du jeu qui écopait. La nouvelle direction a misé sur nos forces et a pris en charge les autres tâches», a décrit Carl Nadeau, qui travaille pour l’entreprise depuis 2002.
De plus, un déménagement est actuellement en discussion afin de relocaliser l’entreprise dans un lieu plus adapté et mieux situé que leur bâtiment actuel sur la rue Letendre.
«Bluberi veut être plus présent dans son patelin au Québec et montrer qu’on est encore bien vivant», a dit Benoît Lapolice.
Ainsi, Bluberi prévoit embaucher entre 10 et 15 personnes, dans la prochaine année, à Drummondville pour épauler leur croissance. L’équipe drummondvilloise passerait donc à plus de 70 employés. À Las Vegas, ils sont présentement une soixantaine à travailler pour Bluberi. Au pire de sa crise, l’entreprise comptait sur une douzaine de salariés qui devaient, ensemble, gérer la totalité des tâches administratives et de conception.