SOCIÉTÉ. L’Ensoleilvent se sent d’attaque pour affronter la saison hivernale. Plusieurs services ont été mis en place afin de répondre aux besoins des personnes vivant en situation d’itinérance, comme l’installation d’abris temporaires, la création d’une halte-chaleur et l’aménagement d’un gazebo chauffé.
Vendredi matin, l’équipe de l’Ensoleilvent attendait avec impatience la livraison des abris temporaires pour les personnes itinérantes. Une fois le camion déchargé, les deux «minimaisons» ont été installées sur le terrain de l’organisme situé sur la rue Brock. Le coordonnateur clinique de l’Ensoleilvent, François Gosselin, était sur place. Il affichait un air satisfait. «On est prêt pour l’hiver», a-t-il lancé, avec aplomb.
L’Ensoleilvent a reçu en février cinq abris de la part de l’humoriste Mike Ward. L’organisme a déterminé la localisation des habitations temporaires, soit à l’Ensoleilvent et au stationnement municipal P13.
Le projet-pilote s’est révélé concluant, alors que les «minimaisons» ont eu un achalandage constant au cours de la saison hivernale. «Les abris répondent réellement à un besoin auprès de notre ressource. Il s’agit d’un service de dernier recours pour une clientèle spécifique. Par exemple, ceux qui vivent avec un problème de santé mentale ou ceux qui sont propriétaires d’animaux de compagnie. Ça leur permet d’avoir accès à un lieu sécuritaire», a expliqué François Gosselin, en précisant que la durée moyenne d’un séjour était de quatre à six jours.
En août dernier, la Ville de Drummondville a annoncé que les abris ne seront pas de retour au stationnement municipal pour un deuxième hiver, afin de mettre des efforts sur l’implantation de solutions durables à l’enjeu de l’itinérance.
Pour sa part, l’Ensoleilvent a décidé de reconduire l’initiative en installant deux «minimaisons» sur son terrain. François Gosselin compte donner les trois autres à une municipalité. «Je suis en contact avec la Ville de Saguenay. On a aussi eu d’autres demandes à Saint-Jean-sur-Richelieu et Granby. Il y a plusieurs villes qui cherchent des solutions en lien avec l’itinérance et elles sont dans l’urgence. Les ressources n’ont pas nécessairement des refuges adaptés à la situation», a-t-il mentionné.
L’organisme drummondvillois possède une dizaine d’abris qui n’ont pas été assemblés. Jeudi, trois d’entre eux ont été livrés en pièce détachée à Trois-Rivières. L’Ensoleilvent a été avisé qu’il y avait de la pourriture sur le bois. «Je ne pense pas qu’on va être capable de faire grand-chose. Il aurait fallu les monter l’an dernier en ajoutant un recouvrement.»
Rappelons que cinq «minimaisons» ont également pris la route de Victoriaville, il y a quelques mois. Les habitations temporaires, qui ont été revampées, sont encore à la disposition de la population.
Variété de services
Alors que la saison froide représente un enjeu pour les personnes sans domicile fixe, François Gosselin se sent confiant. D’après lui, Drummondville a fait preuve de prévoyance. «Dans les deux dernières années, on a été capable d’offrir une trajectoire de services pour permettre de toucher une clientèle variée. Nous avons le refuge Robert-Lafrenière, l’unité de débordement, les abris temporaires, un îlot de chaleur avec le gazebo et la halte-chaleur.»
«Avec tous les services que nous avons mis en place, en collaboration avec les partenaires du territoire, je vois l’hiver d’un point de vue rassurant. On a plusieurs options. On va avancer là -dedans et on va offrir le meilleur de ce qu’on peut à la clientèle», a-t-il ajouté.
Une halte-chaleur a récemment été aménagée dans les locaux de la Halte St-Joseph situés sur la rue Saint-Jean. Cette nouvelle initiative permet aux personnes vivant en situation d’itinérance de se réchauffer. Le service est disponible pendant toute la semaine de 23 h 15 à 6 h 45 jusqu’au 15 mars. L’endroit a une capacité de 4 à 8 personnes. Des agents d’intervention sont sur place. La halte-chaleur est rendue possible grâce à la paroisse Bon-Pasteur, la Ville de Drummondville et le CIUSSS de la Mauricie-et-Centre-du-Québec.
Accès au logement
François Gosselin soutient que la mission de l’Ensoleilvent est d’héberger les personnes dans le besoin, tout en les aidant à trouver un appartement pour qu’elles y restent. «On travaille très fort pour que les gens ne passent pas plus de 30 jours dans nos installations. Ce n’est pas simple avec la pénurie de logements. La solution est d’être attrayant au niveau des propriétaires. Il y a un an et demi, on a joint le programme Clinique logement. On fait une avance des trois premiers mois de loyer. On offre des services et on assure des suivis avec la personne pour qu’elle soit le plus stable possible.»
Jusqu’à présent, plus de 75 personnes ont participé au programme et une cinquantaine d’entre elles habitent encore dans leur appartement.
Dans tous les cas, l’organisme n’a jamais été aussi sollicité. Entre autres, les demandes d’adhésion de l’unité de débordement ont doublé dans la dernière année.