CULTURE. Si aujourd’hui pour demain on connaissait le nom de nos voisins? Les artistes multidisciplinaires Angèle Courville et Philippe-Emmanuel David se sont penchés sur la question en sillonnant les rangées du marché public de Drummondville, appareil photo et enregistreur à la main.
Une exposition immersive de photos sonores a fait son apparition à la bibliothèque publique. Une vingtaine d’œuvres ont été posées sur des chevalets. On y retrouve des photographies en noir et blanc, accompagnées d’un code QR. Les visiteurs sont invités à se rendre sur le lien numérique, afin de plonger dans l’univers des artistes, tout en apprenant davantage sur leur démarche.
Angèle Courville et Philippe-Emmanuel David se sont lancés dans cette aventure en 2020, alors que la pandémie battait son plein. «On a pris un pas de recul pour réfléchir à l’avenir. Pour guider notre réflexion, on a créé une banque de questions commençant par ‘’Si aujourd’hui pour demain’’. On en a composé 80. On les a filtrées et regroupées en trois grandes thématiques : territoire, culture et écocitoyenneté», raconte Angèle Courville.
Le duo s’est tourné vers le médium de la photo sonore, c’est-à-dire une photographie fixe habillée d’une toile de sons. «Ça faisait longtemps qu’on avait envie de faire de la musique avec des sons d’objets ou d’environnements, plutôt que d’utiliser notre pratique instrumentale», souligne-t-elle.
Les artistes de Sainte-Thérèse ont eu un réel coup de cœur pour cette approche artistique, c’est pourquoi ils ont décidé de contacter les municipalités du Québec afin de les inclure dans le mouvement. Pas moins de 22 d’entre elles ont embarqué dans le projet.
Chaque ville avait le mandat de sélectionner une question. Ensuite, Angèle Courville et Philippe-Emmanuel David ont parcouru les quatre coins du Québec, en récoltant les sons et les images des différents milieux.
Drummondville a fait partie de leurs destinations. «La question était ‘’Si aujourd’hui pour demain on connaissait le nom de nos voisins?’’. On a choisi le marché public de Drummondville. On a capté des sons d’ambiance. On a aussi fait un vox pop en demandant aux gens de nommer le prénom de leurs voisins. Dans le cadre du projet, la création sonore varie d’un endroit à l’autre. À Drummondville, elle est plutôt verbale», explique Angèle Courville.
Dans le vif de l’action, ils ont photographié trois dames en train d’échanger entre elles, le sourire aux lèvres. De retour en studio, les artistes ont procédé à la création des photos sonores, en utilisant exclusivement les sons qui ont été enregistrés dans les communautés.
Trois ans plus tard, le duo est prêt à partager le fruit de son travail dans le cadre d’une exposition multimédia.
Les citoyens peuvent admirer les œuvres à la bibliothèque de Drummondville jusqu’au 14 décembre. Ils sont même invités à contribuer au projet en répondant à des questions grâce aux liens web. Angèle Courville et Philippe-Emmanuel David souhaitent que la population s’exprime sur les questions d’avenir pour engager un dialogue commun.
Mentionnons que l’exposition sera présentée à travers la province lors des prochains mois. Drummondville représente le huitième arrêt.