ÉDUCATION. Cinq étudiants du Cégep de Drummondville se sont lancés dans un projet d’envergure afin de comprendre les réalités vécues par les minorités. Après avoir épluché les études et réalisé des entrevues, ils ont dévoilé le fruit de leurs recherches aux médias, lors d’une conférence de presse.
La fébrilité était palpable, mardi en fin d’après-midi, alors que Franck Dupont, Amir Aït-Barka, Raphaël Boudreau et Mélina Trahan étaient réunis dans une classe du Cégep de Drummondville. Ce moment revêtait d’une importance particulière à leurs yeux, car il marquait l’aboutissement de dix semaines de travail.
Ils ont mené une recherche dans le cadre du cours Démarche d’intégration en sciences humaines, marquant la fin de leur parcours collégial. Les étudiants se sont intéressés à la situation des minorités, dans l’optique d’en apprendre plus sur les discriminations vécues par ces groupes.
«On a entendu parler de plusieurs cas dans les médias. On avait envie de connaître la réalité des minorités pour avoir notre propre perception sur cet enjeu. Au début de notre recherche, on ne savait pas qu’il y avait autant de minorités. On ne pouvait pas toutes les faire. On s’est concentré sur les minorités visibles, sexuelles, ethnoculturelles, les personnes handicapées et les Premières Nations», explique Franck Dupont, en précisant que leur collègue Eve Fortier a aussi participé au projet.
De prime à bord, les jeunes adultes ont établi un cadre théorique, en réunissant les études et les articles qui concernaient chacun des groupes. Par la suite, ils ont réalisé des entrevues avec des personnes du milieu. «Ça nous a permis d’avoir une vision différente, axée sur l’humain. On s’est intéressé à la sphère économique, sociale et scolaire. Au fil des discussions, les participants nous ont raconté des histoires personnelles liées à la discrimination. C’était parfois bouleversant», soutient Franck Dupont.
À la suite des entrevues, l’équipe a compilé les réponses. Quatre-vingt-dix pour cent des répondants ont avoué avoir été sujet à la discrimination dans leur vie. Les étudiants ne s’attendaient pas à un pourcentage aussi haut. «On pensait que le résultat allait être plus nuancé, car chacun des répondants vient d’un milieu différent. Ça fait réagir en tant que citoyen. On a constaté qu’il y a encore des inégalités qui ne sont pas encore résolues», indique Franck Dupont.
Pour sa part, Raphaël Boudreau s’est penché sur le cas des Autochtones. Il a découvert que de nombreuses compagnies d’assurance refusent des soumissions dans des réserves autochtones. «Ceux qui décident de les assurer, le coût est extrêmement élevé comparé aux personnes qui habitent en dehors de la réserve», appuie-t-il.
Plusieurs discriminations ont été observées en milieu scolaire. «À l’école, tout le monde est ensemble. Il y a des groupes qui se forment. Les communautés se mélangent. Ces gens ont des visions différentes. Plus il y a de monde, plus il y a de risques d’altercation», amène Franck Dupont.
Dans le cadre du projet, les étudiants ont usé de plusieurs connaissances et aptitudes qu’ils ont développés au courant de leur parcours collégial. Les domaines de l’anthropologie, la psychologie, la sociologie, l’histoire et la méthodologie ont été utiles.
En somme, les jeunes adultes ont eu plusieurs prises de conscience à travers le processus et ils ont grandi à travers cette recherche. «En 2022, tout le monde mérite d’être traité de la même façon. Au final, on est tous des êtres humains. On est pareils», mentionne Raphaël Boudreau.
Mentionnons qu’en plus de la conférence de presse, l’équipe réalisera des présentations dans trois écoles secondaires de la région.