HOCKEY. Sur la scène du hockey international, il a affronté Sidney Crosby, Alex Ovechkin et Zdeno Chara, pour ne nommer que ceux-là. Aujourd’hui devenu entraîneur, l’ex-attaquant de l’équipe de France partage sa vaste expérience avec les joueurs des Voltigeurs de Drummondville. Retour sur le parcours unique de Julien Desrosiers.
Ayant défendu les couleurs des Voltigeurs au tournant des années 2000, Julien Desrosiers est de retour dans l’entourage de l’équipe cette saison afin de seconder l’entraîneur-chef Steve Hartley. L’homme de hockey de 41 ans conserve de précieux souvenirs de ses deux campagnes dans l’uniforme des Rouges, où il s’est hissé parmi les meilleurs pointeurs de l’équipe, notamment aux côtés des Slovaques Miroslav Zalesak et Zoltan Batovsky.
«J’ai vécu de beaux moments ici. On avait un bon groupe de joueurs avec un bon esprit d’équipe, s’est remémoré Julien Desrosiers, qui a évolué avec l’Océanic de Rimouski pendant deux saisons avant d’être échangé aux Voltigeurs. La première année, on avait d’ailleurs connu un beau parcours en séries. On avait atteint la finale de conférence, où on avait perdu contre Hull.»
À l’issue de sa carrière dans la LHJMQ, Julien Desrosiers a immédiatement fait le saut en France. Entre 2001 et 2019, celui qui est natif de Saint-Anaclet-de-Lessard, au Bas-Saint-Laurent, a évolué à Strasbourg, Tours, Briançon, Rouen et Bordeaux, principalement en Ligue Magnus. Le joueur de centre de 5 pieds, 10 pouces et 183 livres s’est constamment retrouvé parmi les meilleurs pointeurs de son équipe.
«À l’époque, les petits joueurs n’avaient pas la cote. Les recruteurs de la LNH ne regardaient même pas ceux qui faisaient moins de 6 pieds. Je n’avais pas un gros gabarit. J’aimais beaucoup jouer au hockey, mais ça ne me tentait pas d’aller dans les ligues mineures aux États-Unis, où je me serais probablement retrouvé sur la quatrième ligne. J’avais envie d’avoir un impact immédiat dans une équipe. L’Europe, et la France en particulier, m’a proposé ça», a expliqué Julien Desrosiers.
Une équipe nationale fière
Après avoir dominé en division 1 dès sa première saison de l’autre côté de l’Atlantique, Julien Desrosiers a rapidement fait le saut en Ligue Magnus. Devenu citoyen français, il est aussitôt recruté au sein de l’équipe nationale, où il évoluera entre 2005 et 2016. En plus de participer à deux tournois de qualification olympique, l’ex-Voltigeur représente son pays d’adoption au championnat du monde à dix reprises, dont sept fois dans la division élite.
«Notre niveau de jeu dans le championnat en France ne nous permettait pas d’avoir une compétitivité avec les plus grosses nations au monde. On n’était pas aussi talentueux que nos adversaires, mais l’une de nos forces, c’est qu’on travaillait très fort», a relaté Julien Desrosiers.
Aux côtés d’Antoine Roussel, Pierre-Édouard Bellemare et Cristobal Huet, Julien Desrosiers a donc l’opportunité d’affronter des vedettes de la LNH de la trempe d’Ilya Kovalchuk, Claude Giroux ou Nathan MacKinnon aux quatre coins de l’Europe. Au fil des ans, les Français ont d’ailleurs causé quelques surprises, dont cette victoire de 3-2 en tirs de barrage sur les Canadiens en 2014, en Biélorussie.
«On travaillait vraiment plus fort que les autres. C’est ce qui nous a sauvés. C’est ce qui a permis à l’équipe de demeurer au plus haut niveau mondial pendant plusieurs années. C’est une fierté pour tout le monde au sein du groupe d’avoir permis à l’équipe de France d’avoir cette visibilité-là», a affirmé Julien Desrosiers.
Principalement reconnu pour ses prouesses offensives en Ligue Magnus, Julien Desrosiers s’est aussi démarqué par son intelligence et sa capacité d’adaptation sur la scène internationale.
«Avec l’équipe nationale, on ne pouvait pas se permettre d’oublier la défensive. Mon talent offensif était nettement diminué parce que le niveau était plus fort, mais j’avais la chance de jouer sur l’un des premiers trios. Face à des joueurs de la Ligue nationale, il fallait être bon défensivement. Je me suis rapidement adapté.»
Un coach proche de ses joueurs
Ayant accroché ses patins en 2019 à la suite d’une importante blessure, Julien Desrosiers a aussitôt amorcé une carrière d’entraîneur au sein de l’organisation de Bordeaux. Installé en France pendant près de 22 ans, il a choisi de rentrer au pays l’été dernier lorsque les Voltigeurs lui ont offert un poste d’entraîneur-adjoint.
«Je voulais faire du coaching, mais il n’y a que 12 équipes en Ligue Magnus. J’avais donc mis ma carrière d’entraîneur en suspens avant d’être contacté par les Voltigeurs. J’ai décidé de faire le pas parce que j’aimerais me rendre le plus loin que je peux dans ce métier. C’est la raison pour laquelle je suis ici», a expliqué celui dont la conjointe et ses deux filles sont demeurées en France pour cette première année.
Ayant passé plus de temps dans l’Hexagone qu’au Québec durant sa vie, Julien Desrosiers s’est adapté somme toute rapidement à son nouvel environnement. Après avoir logé chez son ex-coéquipier Frédéric Faucher, il s’est récemment installé chez son ancienne famille de pension, celle d’Anne et Claude Proulx.
«Pour moi, c’est une grosse adaptation, mais je suis entouré par de bonnes personnes. Ça rend mon adaptation plus facile. Le hockey nord-américain est très différent du hockey européen, mais ça reste du hockey. Le sport se joue partout plus ou moins de la même façon», a exprimé Julien Desrosiers.
Se décrivant comme un entraîneur proche de ses joueurs, ce dernier accorde une grande importance à l’aspect de la communication. «Sans être un grand frère, j’aime connaître les joueurs et avoir du feedback de leur part, que ce soit sur le jeu ou sur les façons dont je travaille. Si je peux m’améliorer, je suis ouvert à ça. Je suis un jeune entraîneur. J’ai ma façon de voir les choses, mais je peux aussi m’adapter», a dit celui qui chapeaute le développement des attaquants tandis que Mathieu Gravel est responsable du groupe de défenseurs.
Alors que les attentes sont plus élevées tant à l’interne que chez les partisans, les Voltigeurs connaissent des hauts et des bas depuis le début de la saison. Aux yeux de Julien Desrosiers, l’équipe se dirige néanmoins dans la bonne direction.
«On a des joueurs avec beaucoup de potentiel. Ils sont encore relativement jeunes, mais ils doivent passer un cap cette année. On forme une équipe qui peut aller très loin, mais il faut être disciplinés, tant défensivement qu’offensivement», a-t-il souligné.
«On a des joueurs avec beaucoup de talent et de technique individuelle, mais c’est le jeu sans la rondelle qui nous fait défaut. On travaille là-dessus et déjà, on a des résultats qui payent. On donne moins d’occasions de marquer que dans les premiers matchs», a conclu le nouvel adjoint de Steve Hartley.