ÉLECTIONS. «Je disais que les gens allaient avoir une surprise. Il y a eu une surprise, mais ce n’est pas celle que j’attendais», lance la candidate conservatrice dans Johnson, Luce Daneau, au terme de la soirée électorale.
Celle qui portait pour la première fois les couleurs du Parti conservateur du Québec (PCQ)se préparait à aller rejoindre ses supporters à la Microbrasserie Le BockAle lorsqu’elle a appris la réélection du député caquiste André Lamontagne. «Je suis surprise que ça ait été aussi vite», mentionne-t-elle dès les premières minutes de son entrevue avec L’Express.
La veille, elle avait partagé un communiqué de presse avec les médias, soulignant qu’elle croyait que les couleurs de la circonscription changeraient au terme de la soirée du 3 octobre.
Son arrivée au BockAle l’a revigorée. «Quand je suis entrée, les partisans m’ont applaudie, c’était touchant, j’étais très émue. Je dis souvent que je suis une femme de cœur, les gens l’ont senti et ils me l’ont rendu», raconte-t-elle avec émotions.
Comme sa collègue Myriam Cournoyer dans Drummond-Bois-Francs, Mme Daneau ne comprend pas l’écart entre le résultat de l’urne et les engagements qu’elle a eus lors de son porte-à-porte.
La candidate défaite dans Johnson est d’autant plus déçue de la situation pour «la collectivité qui n’aura pas de voix à l’Assemblée nationale et qui ne sera jamais représentée pendant quatre ans».
Un pas de «géant» pour le PCQ
À l’échelle provinciale, Mme Daneau est malgré tout optimiste. «Notre parti ne semble pas rayonner, mais c’est un pas de géant qu’on a fait. On est passé de 500 supporteurs à travers la province à 62 000, dont 1000 membres dans Johnson. Soyons fiers d’où on est, on est allé chercher de gros résultats», indique-t-elle confiante.
Selon elle, la prochaine campagne en 2026 sera aussi bien différente. «On va avoir une meilleure organisation forcément parce qu’on va avoir le temps de se restructurer», affirme Mme Daneau, soulignant que le PCQ s’est organisé très vite à partir de la pandémie.
Celle qui a auparavant porté les couleurs de Québec solidaire ajoute que le financement qu’apporteront les voix à l’égard du PCQ les aidera également.
Questionnée sur son avenir politique, Luce Daneau sait qu’il sera avec les conservateurs. «Je ne suis pas certaine de revenir comme candidate, mais je vais assurément continuer d’aider le parti dans l’ombre», conclut-elle avec assurance, ajoutant que dans quatre ans, son parti «sera sur la map».
Ses souhaits pour Johnson
Luce Daneau invite André Lamontagne à être présent partout dans le comté. «Dans mes porte-à-porte, certains ne savaient même pas qui était le député sortant. Ce n’est pas aux quatre ans qu’il faut sortir! Malgré ses engagements, je crois qu’il doit relever le défi», insiste-t-elle.
Du côté du gouvernement, elle espère que davantage de promesses électorales seront concrétisées et que le mode de scrutin changera. «J’ai peur que les gens arrêtent d’aller voter s’ils ne sont pas représentés.»