Julie Létourneau n’a pas peur des défis

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Par Marilyne Demers
Julie Létourneau n’a pas peur des défis
En plus de son poste de conseillère municipale, Julie Létourneau œuvre dans le domaine de l’immobilier. (Photo : Ghyslain Bergeron)

NDLR : Huit élus municipaux de Drummondville ont entamé leur premier mandat en novembre dernier. L’Express va à la rencontre de ces nouveaux visages, de tous âges et de tous horizons, dans leur univers respectif. 

POLITIQUE. Julie Létourneau est du genre à se lancer dans le vide, à foncer sans regarder en arrière.

C’est exactement ce qu’elle a fait lorsqu’elle s’est présentée aux élections municipales. «Des gens autour de moi me disaient qu’ils me voyaient en politique. Sur le coup, je me disais que non. Finalement, ç’a mijoté dans ma tête. Puis, en un éclair, j’ai annoncé que je me présentais», indique la conseillère municipale du district 9.

«Heureusement, parce que si j’y avais pensé trop longtemps, probablement que j’aurais eu la chienne et que je ne l’aurais pas fait, lance-t-elle. C’est la deuxième fois que je prends une décision comme ça dans ma vie et que je me dis “advienne que pourra”.»

La première fois, c’est lorsqu’elle est allée vivre à Vancouver, à l’âge de 26 ans. «Un jour, je me suis levée, et je me suis dit que j’allais là-bas apprendre l’anglais. J’ai laissé mon travail; j’ai sous-loué mon appartement; j’ai vendu ma voiture; j’ai pris un billet aller simple. Il fallait que je le fasse sur un coup de tête, sinon je ne l’aurais pas fait», raconte-t-elle.

«J’y suis restée pendant trois ans. J’ai rencontré le père de ma fille, qui est un Drummondvillois. Ma fille Jasmine est née là-bas. On est revenu vivre à Drummondville lorsqu’elle avait deux ans et demi», poursuit-elle.

Ce déménagement l’a amenée à vivre dans le quartier qu’elle représente aujourd’hui. Elle n’aurait pas pu se douter qu’elle serait, des années plus tard, conseillère municipale de ce district.

«À cette époque, j’ai posé des gestes qui faisaient en sorte que je ne pouvais plus revenir en arrière. C’est un peu ce que j’ai fait quand je me suis lancée en politique municipale. En l’annonçant tôt, je ne pouvais pas reculer. J’ai foncé. Ç’a donné un bon résultat», sourit-elle.

Changement de cap
Julie Létourneau a été propriétaire de Logex, conseiller en logement, pendant quelques années. «Je travaillais sept jours sur sept. Mes deux enfants étaient petits. Je me sentais épuisée. Je me suis dit que je ne ferais pas ça toute ma vie. Étudier en droit était un rêve que j’avais depuis toujours. J’avais essayé trois fois auparavant d’entrer à l’Université Laval. J’avais mis une croix là-dessus en me disant que le destin m’amènerait ailleurs. C’est peu de temps après que je suis partie à Vancouver. Mais, le droit était toujours resté dans mes pensées», mentionne-t-elle.

À l’aube de ses 40 ans, elle est retournée aux études. «J’ai appliqué à Sherbrooke et j’ai été acceptée», dit fièrement la détentrice d’un baccalauréat en droit de l’Université de Sherbrooke et d’un diplôme de 2e cycle en droit notarial.

Conciliant le travail, la vie familiale et les études, Julie Létourneau a mis les bouchées doubles pour réussir à décrocher son diplôme. «La première année, ç’a été difficile. J’ai fait mon cours à temps partiel, ce qui me retardait sur ma cohorte. Je me suis repris avec les étés. Durant une session, j’ai suivi six cours au lieu de cinq. J’ai finalement gradué en même temps que tout le monde. Ça n’a pas été facile, mais ç’a été quatre belles années», affirme-t-elle.

Après ses études universitaires, Julie Létourneau a été notaire pendant environ quatre ans. «Je suis une personne passionnée. Il faut que je me lève le matin et que j’aie envie d’aller travailler. Il faut que ça bouge. Je me suis aperçue que j’allais travailler un peu à reculons. Je suis allée consulter un orienteur professionnel. Je ne regrette tout de même pas d’avoir étudié en droit. C’était mon rêve», soutient-elle.

Elle a ensuite travaillé à la Caisse Desjardins de Drummondville, comme conseillère en financement hypothécaire spécialisé. «Je me disais qu’à défaut de réaliser mes propres projets, je réalisais ceux des autres. Pour certains, c’étaient des rêves qui se réalisaient», indique la femme de 57 ans.

Julie Létourneau (Photo : Ghyslain Bergeron)

Parallèlement, elle a été gestionnaire d’un parc immobilier de 100 portes résidentielles et commerciales. Son intérêt pour le domaine de l’immobilier a grandi.

«J’ai commencé à faire de la rénovation. L’immobilier, c’est vraiment mon dada. J’achète des maisons qui ont besoin d’amour et je leur redonne une deuxième vie. Je fais un peu du home staging. J’aime beaucoup tout ce qui touche l’habitation et l’immobilier», fait savoir la conseillère municipale.

Même si elle a quitté son poste de notaire et celui de conseillère en financement hypothécaire spécialisé, Julie Létourneau continue d’accompagner des citoyens dans leurs projets, mais cette fois-ci, à titre de conseillère municipale.

«J’ai toujours ce rôle-là. Quand les gens m’appellent et me disent qu’ils aimeraient me rencontrer pour me parler d’une idée, j’aime vraiment ça! Quand tu contribues à réaliser les projets des autres, tu as l’impression d’en faire partie», conclut-elle.


Trois priorités pour son district

  • Poursuivre les démarches, dont l’étude de faisabilité, visant à aménager une traverse pour les piétons et les cyclistes entre les rues de la Commune et Saint-Onge afin de relier le quartier du Vigneron au quartier industriel.
  • La modernisation du boulevard Lemire.
  • Améliorer la sécurité routière.
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