(Note de la rédaction : Huit élus municipaux de Drummondville ont entamé leur premier mandat en novembre dernier. L’Express va à la rencontre de ces nouveaux visages, de tous âges et de tous horizons, dans leur univers respectif.)
POLITIQUE. Jean-Philippe Tessier n’a pas peur de sortir de sa zone de confort. Il carbure aux défis. C’est pourquoi il s’est lancé dans la création d’œuvres artistiques; un projet personnel qui lui permet de repousser ses propres limites.
Dès que Jean-Philippe Tessier a un moment de libre, il le passe dans son atelier. Chez lui, une pièce est dédiée à la création et c’est là qu’il laisse libre cours à son imagination.
Par son travail, l’artiste redonne vie à des personnages qui l’inspirent au quotidien, comme Charlie Chaplin, Kobe Bryant, Jackie Robinson, Travis Scott ou Kendall Jenner. Malgré leurs différences, ils ont tous un point commun. «Ce sont des personnes qui ont été marginales à leur façon. Elles se sont démarquées pour tracer leur chemin», soutient-il.
Le Drummondvillois a développé un style qui lui est propre. Il a fait ses premiers pas en peinture il y a quatre ans, pour finalement se diriger vers le collage. Jean-Philippe Tessier a un plaisir fou à éplucher les bandes dessinées et les affiches à la recherche d’illustrations et de mots clés. Chaque élément est sélectionné avec soin. «Quand je commence une œuvre, je fais beaucoup de recherche sur le personnage. Je glisse plusieurs références cachées dans la toile, en lien avec son parcours. J’aime aussi inclure des citations», explique-t-il.
Lorsque le canevas de base est complété, l’artiste le numérise pour conserver la version originale. Il se permet d’ajouter de la couleur. Ses œuvres sont à la fois calculées et spontanées.
Tout au long du processus, le Drummondvillois préconise une pratique écoresponsable, alors qu’il sélectionne du papier recyclé pour ses collages et qu’il revalorise des cadres usagers pour leur donner une seconde utilité.
Jean-Philippe Tessier tire plusieurs bienfaits de ce loisir. «J’ai beaucoup d’idées en tête et j’ai besoin de les extérioriser pour les laisser aller. Ça me fait du bien de sortir tout ça sur une page blanche. C’est plus fort que moi», exprime-t-il.
Jusqu’à présent, l’homme de 35 ans a produit une quinzaine d’œuvres. Il est fébrile à l’idée de les montrer au public. «Je me sens prêt. Ça fait longtemps que je n’ai pas lancé quelque chose et j’ai besoin d’un défi complémentaire à mon travail», indique-t-il, avec conviction.
L’artiste sera bientôt rendu à l’étape de la commercialisation. Il s’agit de l’une de ses forces et il ne s’en cache pas. «C’est un terrain connu pour moi.»
Esprit entrepreneurial
Jean-Philippe Tessier a toujours eu un vif intérêt pour l’entrepreneuriat, et ce, depuis un jeune âge. Il a eu la piqûre pour le milieu des affaires à l’âge de 18 ans, alors qu’il était gérant d’une boutique au centre-ville.
Du haut de ses 20 ans, il a lancé son premier commerce avec des amis, le 4011. «Après avoir ouvert le bar, on a inauguré la boutique Social Club, deux ans plus tard. Trois ans après, il a eu Duquartier. C’était un projet un peu plus ambitieux. C’était un bistro avec pignon sur rue. On avait deux étages. On pouvait accueillir des soupers pour les entreprises et des événements sportifs. On voulait quelque chose de grandiose pour être plus compétitif.»
Jean-Philippe Tessier était entre autres responsable du volet des ressources humaines et du marketing. «La créativité, c’est la variable du succès pour réussir en affaires. Je l’ai usé à bon escient, comme pour l’élaboration de concepts publicitaires qui sortaient de l’ordinaire», souligne-t-il.
Après sept ans à la tête d’entreprises, Jean-Philippe Tessier est allé à la conquête de nouveaux défis, en travaillant dans le domaine de la vente et de la représentation. Ensuite, il s’est dirigé vers le milieu communautaire. «Ça m’a permis de voir comment ça se passait à la Tablée populaire, chez Intro Drummond et au Carrefour d’entraide Drummond. J’ai adoré chacune de ces expériences.»
Aujourd’hui, le Drummondvillois fait partie de l’équipe de la Jeune Chambre de Drummond, à titre de responsable des communications. Jean-Philippe Tessier se sent dans son élément. «J’ai à cœur le succès des commerçants locaux. Ça me rappelle des souvenirs. J’ai la chance de travailler avec de jeunes professionnels qui sont très allumés.»
Implication politique
Le Drummondvillois a toujours caressé le rêve de s’impliquer en politique municipale. Il s’est lancé en 2021, au poste de conseiller municipal du district 6. «C’est une fierté d’avoir réalisé une campagne entièrement verte. J’ai beaucoup marché pour sillonner les rues du district. Je n’ai accroché aucune pancarte électorale», indique celui qui a été élu le 7 novembre.
Depuis qu’il est en poste, Jean-Philippe Tessier a mis sur pied des rencontres citoyennes dans son district. Les «matinées municiparles» ont pour but de créer un espace de discussion et de collaboration avec les résidents du quartier Saint-Jean-Baptiste, Faubourg Celanese et de la Commune. Cette activité se déroule une fois par mois.
Soulignons que ce dernier est dans plusieurs comités à la Ville de Drummondville, dont la délégation des arts et la culture. À ses yeux, il s’agit d’un privilège. «Les arts et la culture, ça représente l’âme d’une ville. C’est un secteur vraiment stimulant. Je me sens à ma place. En plus, je suis entouré d’une équipe dévouée et très compétente pour m’appuyer dans ce nouveau cheminement de carrière.»
Trois priorités pour son district
- Continuer les «matinées municiparles» dans les différents parcs
- Créer une équipe de bénévoles axée sur la sensibilisation et l’incitation à la plantation d’arbres
- Créer une petite épicerie solidaire dans le centre-ville pour informer et aider toutes personnes en situation de vulnérabilité.