NDLR: Huit élus municipaux de Drummondville ont entamé leur premier mandat en novembre dernier. L’Express va à la rencontre de ces nouveaux visages, de tous âges et de tous horizons, dans leur univers respectif.
POLITIQUE. De gestionnaire en hôtellerie, à agent de bord, à coiffeur, à conseiller municipal… Marc-André Lemire est sans contredit maître de son destin.
Après des études universitaires en gestion, Marc-André Lemire a eu envie de changement. «En mars 2020, j’ai été engagé par Air Canada. J’avais été sélectionné pour la formation à Vancouver. J’allais m’établir à Calgary», indique-t-il.
La pandémie est arrivée; les plans ont changé. Mais pas question de rester les bras croisés. Il s’est inscrit en coiffure. Pourquoi? «À cause de la pandémie, répond-il. Nos cheveux étaient épouvantables. Je me rappelle avoir trouvé très chanceux les chums et les blondes des coiffeuses et coiffeurs!»
Il s’est d’abord inscrit à une formation professionnelle en coiffure à Montréal. Les nombreuses vagues ont toutefois retardé les cours. «Finalement, je suis revenu vivre à Drummondville et je me suis inscrit ici», mentionne le trentenaire déterminé.
Intéressé par la politique municipale, celui qui s’est notamment impliqué plus jeune dans divers comités, dont les conseils d’établissements et les conseils étudiants, a annoncé sa candidature au poste de conseiller municipal du district 1 en juin 2021.
«L’école et la campagne électorale, c’était vraiment intense. Les cours étaient de 8h à 16h, du lundi au vendredi. Je finissais l’école, je mangeais et j’allais faire du porte-à-porte. À 19h, je devais arrêter parce que tout le monde écoutait District 31», lance-t-il, blagueur.
Une semaine avant les élections, il a reçu un coup de fil pour le moins inattendu. «Air Canada m’a appelé pour m’offrir un poste à Montréal. Je l’ai refusé. J’étais trop engagé. J’avais déjà fait la paix avec ce choix-là. Cette journée-là, en faisant le porte-à-porte, j’étais encore plus motivé, se souvient-il. Je ne regrette pas ma décision à ce jour.»
Marc-André Lemire a été élu le 7 novembre 2021. Il a dû conjuguer l’école et le début de son mandat comme élu municipal. «C’est là que ç’a été le plus difficile, mais j’ai eu des professeurs conciliants. Ils voyaient que je n’étais pas là pour perdre mon temps. Ç’a été toute une adaptation. J’ai fini l’école le 13 juin», dit-il.
Étant maintenant travailleur autonome chez Rustica Coiffure, il est maître de son horaire. Le salon de coiffure étant fermé les lundis, il peut assister aux ateliers de travail hebdomadaire en après-midi et aux séances publiques du conseil municipal qui ont lieu aux deux semaines.
Le conseiller municipal délégué à la Jeunesse et à la famille est également disponible pour chapeauter le conseil jeunesse, qui tient une séance un mardi soir par mois. Puis, le coiffeur arrive à s’absenter le temps d’une conférence de presse avant de revenir pour les rendez-vous.
Il lui arrive même d’adapter son horaire lorsqu’une cliente toute particulière fait appel à lui. «Quand la mairesse de Drummondville a pris les photos officielles à la Ville, elle m’a demandé si je pouvais la coiffer. J’avais un examen à 8h, donc j’y suis allé à 6h. Par la suite, je l’ai recoiffé et coupé les cheveux.»
D’ailleurs, il arrive que des clients lui parlent du conseil municipal. «Certains savent que je suis conseiller. Les gens veulent surtout savoir comment ça va avec la mairesse, comment est la dynamique», fait-il savoir.
Authentique
À 30 ans, Marc-André Lemire est le plus jeune conseiller municipal à Drummondville. «Quand je me suis présenté, je voulais apporter plus de jeunesse. Je suis content de faire partie de ce mouvement-là. Je pense que j’apporte un côté plus dynamique, plus décontracté», mentionne celui qui a été élu à 29 ans.
Malgré le côté protocolaire, hors de question pour lui de se dénaturer. «Jamais je ne vais porter un complet veston-cravate à l’hôtel de ville. Je choisis des morceaux chics, mais décontractés. Ou encore, je ne me gêne pas pour poser des questions très de bases pour bien comprendre les dossiers», dit-il, pleinement assumé.
Au cours de son mandat, il compte bien représenter les jeunes de sa génération, mais il veut aussi faire valoir les besoins des aînés drummondvillois.
Une autre de ses priorités est de s’assurer que la Ville de Drummondville démontre sa solidarité à l’égard de la communauté LGBTQ2+ afin de mettre fin aux préjugés et à la discrimination. «Pour moi, c’est important que la Ville soit représentée par toutes les communautés. Je suis tanné qu’on dise que les plus petites villes sont fermées sur la différence, c’est faux», soutient-il.
Le conseiller municipal a d’ailleurs profité de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mai dernier, pour réitérer son implication dans l’inclusion et les communautés LGBTQ2+ à la Ville.
«J’ai la chance de vivre dans une Ville où je peux tenir la main de mon copain et vivre dans un pays qui ne me torture pas parce que je suis homosexuel! Merci à la Ville de Drummondville pour son soutien sur la diversité sexuelle et de genres et son inclusion face à ses citoyens», avait-il écrit sur les réseaux sociaux.
En annonçant sa candidature, Marc-André Lemire voulait insuffler un vent de fraîcheur au sein du conseil municipal. Moins d’un an plus tard, il peut dire mission accomplie.
Trois priorités pour son district
- Améliorer la sécurité routière
- Bonifier la vie de quartier
- Le développement du secteur