SOCIÉTÉ. L’histoire de Roberta Bélanger Dobiecki sort de l’ordinaire. C’est le moins qu’on puisse dire. Il y a quelques mois, la Drummondvilloise a donné un château, dont elle a hérité en Pologne, à une maison de soins de ce pays reconnu pour son architecture médiévale.
Roberta Bélanger Dobiecki est née à Montréal en 1940. Puis, elle a vécu sa jeunesse à Drummondville, avant de quitter pour découvrir le monde. «J’ai commencé à voyager à 22 ans. J’ai visité l’Angleterre. J’ai vécu en Australie, à Londres, entre autres», raconte la femme de 81 ans.
Au total, elle a visité une cinquantaine de pays. C’est toutefois dans son pays natal, plus précisément à Vancouver, qu’elle a rencontré Eustache Dobiecki, un Polonais. «Le père de mon mari était un sénateur, un conte, un homme d’affaires. Eustache était fils unique. Quand on s’est rencontré, il m’a dit qu’il avait deux châteaux en Pologne», lance en riant Mme Bélanger Dobiecki.
Après avoir passé 30 ans aux États-Unis, où M. Dobiecki travaillait comme ingénieur civil, le couple est déménagé à Drummondville en 2012. Eustache Dobiecki est malheureusement décédé en 2014. «On était bien heureux tous les deux ensemble», se remémore l’octogénaire.
Avant de trépasser, Eustache Dobiecki a entrepris des démarches avec un avocat pour reprendre possession des deux châteaux habités par sa famille jusqu’en 1945. «Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands ont envahi la Pologne. Arthur Dobiecki, le père d’Eustache, s’est enfui en France avec sa femme et son fils. La famille possédait plusieurs propriétés en Pologne, dont les deux châteaux. Ils ont été confisqués. Si la famille voulait les ravoir, elle devait entreprendre des procédures», résume Guy Bélanger, le frère de Roberta Bélanger Dobiecki.
M. Dobiecki a réussi à récupérer l’un des manoirs. «Il s’appelait Cianowice. C’était celui qui servait de demeure d’été. On l’a vendu à un architecte dans le début des années 2000», mentionne la Drummondvilloise.
En ce qui concerne l’autre château construit en 1904-1905, les démarches se sont avérées plus longues et infructueuses. Transformée en maison de soins après le départ de la famille Dobiecki, la prise de possession a été contestée, et ce, bien qu’Eustache Dobiecki eût été l’héritier.
«Après plusieurs années de démarches, notre avocat a proposé de le donner. J’ai trouvé que c’était une bonne idée! Mon mari aurait été bien content, il était généreux», soutient Roberta Bélanger Dobiecki.
La donation du château s’est officialisée en 2022. Une plaque commémorative faisant mention du don par son héritière, Roberta Bélanger Dobiecki, a été installée sur le terrain.
Malgré son âge, la Drummondvilloise n’écarte pas la possibilité d’explorer le monde à nouveau l’an prochain. Une cérémonie pour souligner la donation est prévue en Pologne et elle pourrait bien y prendre part.