FESTIVAL. Avec des hauts et des bas, les organisateurs du festival JAIME dressent un bilan satisfaisant, mais lucide de l’événement. Ceux-ci souhaitent poursuivre l’aventure dès l’an prochain.
Directeur général de MURAL, l’entité chargée de l’organisation du festival, Pierre-Alain Benoît, s’est dit très heureux du déroulement de la fin de semaine d’activités. Il s’est réjoui de la bonne température qui a permis aux gens d’être au rendez-vous, particulièrement lors des activités en journée. Les organisateurs estiment que près de 6 000 personnes ont fréquenté le parc Woodyatt au cours du week-end.
Pierre-Alain Benoît cible comme moments forts le spectacle d’influence rap et hip-hop du vendredi soir ainsi que la parade de Cosplay du samedi après-midi. Ces deux activités sont celles qui ont attiré le plus de gens de l’extérieur de la région au festival, selon M. Benoît.
«Ça a été les moments les plus intenses lors desquels le public a le plus embarqué, autant en nombre que par leur enthousiasme. J’ai aussi été surpris par la course de voitures téléguidées du dimanche. Il y avait quelques centaines des personnes malgré un soleil plombant. On a senti l’intérêt à différents endroits», a commenté M. Benoît.
À l’opposé, le spectacle de musique électronique du samedi soir, mettant en vedette Misstress Barbara, a été moins couru des foules. Les organisateurs ont effectué ce constat, particulièrement lors des premières parties. «Il y a certainement quelque chose qui a à voir avec la façon dont la programmation a été faite et communiquée au public, a évoqué l’organisateur. Il est aussi vrai qu’il s’agit d’un style musical moins présent dans certaines régions du Québec, comparativement au rap par exemple. C’est assurément un point qu’on voudra travailler.»
MURAL est persuadé que Drummondville était un bon endroit pour organiser ce type de festival. L’audace historique des Drummondvillois quant aux différents projets culturels qui y ont lieu, en citant l’exemple du Mondial des cultures, et la présence de la culture geek, par certains commerces spécialisés, ont été deux éléments qui ont convaincu l’organisme de choisir l’endroit.
«Il y a toujours un apprentissage à faire concernant les intérêts d’un public dans un endroit précis. On travaille sur un nouvel événement qui commence et qui est lié à une thématique plutôt singulière qui est les internets et l’univers geek. Ce n’est pas quelque chose qui s’est souvent fait. Il y a énormément de choses qu’on peut et qu’on veut apprendre si l’on a la chance de revenir dans les prochaines années», a ajouté Pierre-Alain Benoît.
Le faire grandir
Pierre-Alain Benoît et MURAL souhaitent ardemment pouvoir présenter une deuxième édition de JAIME dès l’an prochain. Ils sont également conscients que des améliorations peuvent être faites afin de rehausser l’expérience des festivaliers.
«Notre intention est de continuer à développer le projet, de l’aider à grandir et à atteindre son plein potentiel, a élaboré M. Benoît. On adore travailler sur le concept. On adore la ville; les lieux de diffusions sont magnifiques, ils offrent un grand potentiel de développement. Le centre-ville offre plusieurs opportunités pour des événements. La suite va dépendre des discussions qu’on aura avec la Ville dans les prochaines semaines et prochains mois.»
Le directeur général affirme que son équipe a déjà ciblé quelques éléments qui pourraient être revus en prévision d’une seconde édition. Il souhaite prendre le temps de bien les analyser avant de s’avancer davantage sur les détails derrière ceux-ci. Cependant, la mobilisation de partenaires, l’organisation des bénévoles et des acteurs locaux afin de renforcer la présence du festival dans la communauté feront partie des points à réfléchir, selon M. Benoît.
De plus, le concept du festival n’a peut-être pas été bien saisi par l’ensemble de la population. Selon Pierre-Alain Benoît, il y a une certaine éducation qui se fera avec le temps quant à la culture qui entoure les thèmes mis de l’avant par JAIME.
«C’est clair qu’il reste du travail à faire. On devrait réaliser le même travail, peu importe où l’on aurait présenté l’événement. Ce n’est pas un festival classique qui suit un modèle comme peut le faire un festival de musique. À la base, la thématique s’adresse à une plus jeune génération, qui a entre 16 et 30 ans environ. La parade, d’un autre côté, a attiré des gens de tous les âges», a expliqué M. Benoît.
De son côté, la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, s’est dite heureuse de l’événement et satisfaite de la réponse des festivaliers, mais a tout de même demandé aux organisateurs qu’ils dressent un bilan. «Je suis allée sur les lieux samedi après-midi et en soirée. Il y avait beaucoup de monde. Il y a certainement des choses à retravailler cependant. C’est normal, c’était une première édition. On a demandé un bilan et on a demandé à la Société de développement économique de Drummondville de sonder nos commerçants pour les retombées. Après cela, on va regarder ce qu’on va faire et on va se poser des questions. Est-ce que ça vaut la peine de ramener l’événement l’an prochain et, si oui, qu’est-ce qu’on peut faire pour l’améliorer?», a-t-elle commenté en rappelant que l’accès à l’événement était gratuit.
Soulignons en terminant que JAIME a reçu une aide financière de 250 000 $ de la Ville de Drummondville et de 150 000 $ du ministère de l’Économie et de l’Innovation pour la tenue de l’événement.
(Avec la collaboration de Lise Tremblay)