MAGAZINE. L’humoriste Laurent Paquin trépigne d’impatience. Au cours des prochaines semaines, il se plongera corps et âme dans l’oeuvre du Dîner de cons et, surtout, dans l’univers du personnage de François Pignon, un con plus que parfait ou… plus que drôle.
Âgé de 50 ans, Laurent Paquin se dit prêt à faire rire les spectateurs qui ont tous ce besoin viscéral de sortir, de renouer avec la vie d’avant.
«J’ai le feeling qu’il va se passer quelque chose tous les soirs tellement que les gens vont être contents d’être là, et nous aussi. J’ai hâte d’entendre les gens se marrer! Je vais m’assurer d’être le meilleur possible et que les gens trouvent ça drôle. Peu importe le contexte, ce sera la première fois que je vais jouer un rôle aussi grand, important et agréable que le Dîner de cons. Jouer François Pignon, ce n’est pas rien! Ce sera un défi extraordinaire», a exprimé l’artiste, durant un généreux entretien téléphonique.
Pour bien incarner son personnage, il indique qu’il fera preuve d’humilité et qu’il se détachera de la performance de feu Jacques Villeret, cet acteur français qui l’a personnifié au cinéma dans les années 1990.
«À mes yeux, cette pièce est un chef-d’œuvre de comédie contemporaine. Villeret était vraiment exceptionnel. Je vais bien sûr m’approprier le rôle. Je trouve d’ailleurs que Normand D’Amour et moi, on fait un duo incroyable. Je pense que les gens vont vraiment sentir qu’on a du fun, parce que c’est vraiment très agréable de travailler ensemble. C’est la première fois que j’ai la chance de jouer avec lui. C’est lui qui va faire le personnage de Pierre Brochand. Je vous le dis : il est exceptionnel. Il rend mon personnage encore plus drôle à cause de ses réactions. C’est lui qui va faire en sorte que je serai drôle», a ajouté Laurent Paquin.
Bien qu’il s’agit d’une comédie, les spectateurs passeront par toute la gamme des émotions au fil des actes du Dîner de cons. «Le rire va prédominer, mais il y a un petit moment touchant vers la fin du spectacle où François Pignon va comprendre pourquoi il a été invité au dîner. On devient mal pour lui, car c’est un pauvre gars. Il va découvrir la supercherie, mais redeviendra con par la suite», a lancé M. Paquin en rigolant.
Mise en scène par André Robitaille, la pièce sera présentée dans une ambiance où le plaisir sera au rendez-vous. Hormis Laurent Paquin, les comédiens Normand D’Amour, René Simard, Gabrielle Fontaine, Bernard Fortin et Pascale Montreuil passeront pratiquement l’été à la Maison des arts de Drummondville.
«La façon de gérer d’André (Robitaille) est beaucoup au niveau du rythme. Il nous laisse beaucoup de liberté dans notre façon de jouer les personnages. C’est un metteur en scène très exigeant, mais il laisse les gens autour de lui s’exprimer, ce qui fait qu’on est dans une ambiance agréable, a communiqué l’humoriste. La comédie est réglée au quart de tour, mais il n’est pas dit que je ne changerai pas de ton d’un soir à l’autre. Je vais peut-être essayer parfois de dire une réplique d’une autre façon, ne serait-ce que pour me donner une drive différente ou pour surprendre mes collègues sur scène.»
Humour et musique
D’ici à ce que Laurent Paquin monte sur la scène drummondvilloise en compagnie de la bande de joyeux comédiens, il est possible dès lors de découvrir un autre angle de son talent artistique. C’est que pendant la pause de la vie culturelle, il a lancé un album de compositions. Baptisé «Et faire comme si», l’opus propose un son folk et country créé avec une panoplie d’instruments : banjo, mandoline, contrebasse, cuivre, guitare, ukulele, piano, cor français et batterie. «Il n’y a presque pas d’instruments électriques. Je voulais que ça me ressemble. Ça ne me tentait pas de faire trop d’artifice», a expliqué Laurent Paquin. Se décrivant comme un artiste polyvalent, il se plaît à faire ce qu’il veut, quand il le veut. «Je ne vois pas de raison pour laquelle je ferais juste une affaire. J’ai envie de penser que je suis un artiste avec plusieurs facettes. D’ailleurs, un jour, j’aimerais bien jouer un rôle dramatique ou quelque chose de plus sérieux», a-t-il fait savoir.
Entre la musique et le théâtre d’été, l’artiste travaille aussi à l’écriture d’un nouveau spectacle d’humour lequel devrait être prêt à faire le tour du Québec en 2023. «L’écriture est déjà commencée; le rodage aussi.» Questionné sur les sujets qu’il abordera, l’humoriste a partagé : «Je réfléchis à un certain nombre de choses. Je pense à la vie et au bonheur. Entre autres, je regarde le nombre d’années qu’il me reste et je me dis que je n’ai pas le goût de perdre du temps. Mon père est mort trois jours avant d’avoir 50 ans. Il avait le même âge que j’ai actuellement. J’ai donc écrit le spectacle en me disant « ça achève ». Je tourne ça évidemment d’une façon très drôle. Je réfléchis aussi à toutes les théories qui veulent nous apprendre à être heureux. Évidemment, j’ai un regard assez cynique et grisant par rapport à tout ça. Je vais sûrement aussi parler de mon enfance durant le spectacle.»
Son adolescence à Wickham
Il s’agit d’un fait peu connu, mais Laurent Paquin a vécu son adolescence à Wickham. Il a fréquenté une école à Acton Vale, mais il a complété son cinquième secondaire à l’école Marie-Rivier de Drummondville. Durant cette année-là, il a fait partie d’une chorale et, avec sa classe de musique, il a participé à un spectacle au Centre culturel. «Ce sont de beaux souvenirs pour moi. Je garde d’ailleurs un excellent souvenir d’un professeur que j’ai eu à Marie-Rivier. Il s’appelait André Huet. Il m’a beaucoup encouragé et grâce à lui, j’ai commencé à penser que le théâtre ou la comédie pourraient être de bons métiers pour moi», a-t-il terminé.
Le Dîner de cons en quelques lignes
Chaque semaine, Pierre Brochand et ses amis organisent un dîner où chacun doit amener un con. Celui qui trouve le plus spectaculaire est déclaré vainqueur. Ce soir, Brochant exulte : il a déniché la perle rare, un con de classe mondiale, François Pignon, un fonctionnaire au ministère des Finances et passionné des allumettes. Ce qu’il ignore, c’est que Pignon est passé maître dans l’art de déclencher des catastrophes. La comédie est signée par Francis Veber.