SANTÉ. Trois mois après le déploiement du projet pilote d’acupuncture auprès de la clientèle de l’organisme Le Tremplin, les acupuncteurs et intervenants constatent de nombreux bénéfices si bien qu’ils ont convenu de poursuivre leur collaboration.
En mars dernier, Sylvain Audet et quatre collègues acupuncteurs ont débuté des séances thérapeutiques de groupe à l’organisme Le Tremplin, qui accueille une clientèle ayant des problèmes de santé mentale. Ce projet pilote a été proposé à la suite d’une formation au protocole NADA (National acupuncture detoxification association), et ce, dans le but de mettre en application les acquis des cinq professionnels et faire bénéficier la population de cette approche.
Le traitement consiste en l’insertion de fines aiguilles sur cinq points précis de l’oreille permettant ainsi de rééquilibrer l’énergie du corps et de retrouver un calme intérieur, tout en améliorant la vitalité.
Vingt-sept sessions et 276 traitements plus tard, les résultats rencontrés sont satisfaisants.
«Ce que les gens ont rapporté, c’est qu’ils se sentaient plus calmes et que le niveau de l’anxiété était diminué. Il y a des gens qui souffrent d’insomnie qui nous ont dit qu’ils réussissaient à bien dormir jusqu’à trois nuits consécutives suivant le traitement. De plus, les sessions permettent un temps d’arrêt, donc ç’a permis à plusieurs de prendre des décisions importantes et faire des choix. Certains aussi ont vécu ce qu’on appelle un nettoyage émotionnel. C’est sûr que juste le fait de prendre le temps de s’écouter, ça fait ressortir des émotions», énumère Sylvain Audet.
De mars à mai, les séances se déroulaient à raison de deux fois par semaine dans un local de l’organisme. Les acupuncteurs demeuraient chaque fois deux heures. Le traitement suggéré est d’au moins 20 minutes par personne pour ressentir des bénéfices.
«Il y a des clients qui sont venus toutes les semaines! Certains restaient 20 minutes; d’autres deux heures, étonnamment!», se réjouit M. Audet.
Rappelons que les participants recevaient les traitements sur une base volontaire.
Devant une telle réceptivité, les acupuncteurs se sont engagés à se présenter une fois par semaine à l’organisme tout au long de la saison estivale.
«Si la demande est là, on va assurément poursuivre notre collaboration à l’automne.»
L’objectif de ce projet pilote, rappelons-le, est de développer l’approche NADA dans plusieurs autres ressources en santé mentale partout en province.
«Il y a actuellement six projets en cours, incluant le nôtre, en collaboration avec le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ). Ça équivaut à 100 traitements hebdomadaires. Une des bonnes nouvelles, c’est que les guides de pratique sont actuellement en rédaction. Si tout va bien, le conseil d’administration de l’Ordre des acupuncteurs du Québec devrait les voter en août, ce qui ferait en sorte que la pratique NADA serait enfin reconnue», conclut avec espoir M. Audet.