DRUMMONDVILLE. Le projet est unique en son genre. La Distillerie du 29 octobre, à la fois «chic et rustique», lèvera bientôt de terre en bordure de l’autoroute 20. Un investissement oscillant entre 10 et 12 millions de dollars.
«Ça va devenir le prochain arrêt obligatoire dans l’est du Canada. Je veux lancer quelque chose de différent à Drummondville», exprime Martin Ruel, l’homme d’affaires qui détient les trois supermarchés IGA de Drummondville et qui s’apprête à se lancer dans cette nouvelle aventure entrepreneuriale.
Pas question pour ce dernier de tourner les coins ronds avec ce qui deviendra la Distillerie du 29 octobre. Le bâtiment qui l’abritera occupera une superficie de 22 000 pieds carrés près de la rue Robert-Bernard et du boulevard René-Lévesque. Le bois et le verre seront à l’honneur. À l’intérieur, une mezzanine dotée d’une passerelle sera aménagée, laquelle permettra aux gens de lorgner les dizaines de cuves en stainless et les alambics cuivrés qui seront alignés et qui amèneront à maturité eau-de-vie, whisky, vodka, pastis, gin, brandy, tequila, mezcal et autres spiritueux. Un espace boutique est prévu de même qu’une zone dégustation et une salle de formation où des groupes pourront se réunir et fabriquer leur propre alcool. Pas moins de 1 000 barils de 237 litres pourront y être entreposés avant le processus d’embouteillage, généralement trois ans après la distillation.
«On travaille qu’avec des matériaux nobles pour le bâtiment. Ce sera à la fois chic et rustique. La distillerie sera plus qu’une entreprise : elle deviendra un attrait touristique, d’autant plus qu’on proposera des produits que personne ne fait. On va devenir un point de référence et mettre l’accent sur l’expérience client. Ultimement, ça va être bon pour le tourisme en région. Je pense au Village québécois d’antan qui est tout près et au Centrexpo Cogeco qui sera à trois minutes de route», exprime Martin Ruel. Ce dernier pilote le projet avec Davy Gallant, qui manie les alambics et crée les recettes, sa conjointe Julie Chapdelaine ainsi qu’avec le Groupe Chagall de Sainte-Julie. «Je travaille avec ce groupe depuis trente ans», précise M. Ruel.
Les travaux de préparation des sols s’amorceront dans quelques jours. L’automne prochain, le chantier sera lancé pour une ouverture officielle projetée le 29 octobre 2023, question de marquer cette date signature.
Actuellement, la Distillerie du 29 octobre produit trois alcools dans les locaux de Noroi situé à Saint-Hyacinthe. Dès qu’elle sera installée dans son propre environnement à Drummondville, d’autres seront lancés. «On a plusieurs recettes en banque, soit deux tequilas, trois gins et plusieurs whisky. On va aussi avoir des produits saisonniers. On va encourager les maraîchers locaux. Entre autres, on va lancer un spiritueux aux cerises de terre, lesquelles sont produites par un maraîcher du boulevard Tourville», exprime Davy Gallant non sans enthousiasme.
Fait particulier : l’entreprise est certifiée kasher depuis le tout début des opérations en 2019, ce qui viendra élargir considérablement ses possibilités de parts de marché.
Exportation et vin
Dans son horizon, la Distillerie du 29 octobre, qui emploiera 30 employés, exportera plusieurs de ses produits à l’étranger. «Tu sais, le Québec est perçu comme étant exotique. Regarde la scène à Vegas : 70 % des shows qui sont là sont donnés par des Québécois. On a une réputation d’excellence à l’échelle mondiale. Ce sera pareil pour nos produits. On souhaite un rayonnement international», lance Davy Gallant.
Qui plus est, Martin Ruel, qui est aussi maître-sommelier, entend installer dans ce bâtiment l’Agence PF spécialisée dans l’importation et l’exportation de vins, ce qui constituera une valeur ajoutée.
Une identité significative
Ce n’est pas un hasard si la Distillerie du 29 octobre a été nommée ainsi. L’homme d’affaires Martin Ruel et le créateur Davy Gallant étant tous deux nés à cette date, ils ont réalisé parallèlement que la fin de la prohibition est survenue un 29 octobre et… admis que le temps frais de l’automne accroît le plaisir de savourer un verre alcoolisé. «Ce sera un endroit qui fera sourire les gens», termine Martin Ruel.