ÉDUCATION. Le Centre national intégré du manufacturier intelligent, communément appelé CNIMI, a été inauguré mardi après-midi. Le deuxième pavillon du campus de l’UQTR à Drummondville accueillera des étudiants dès la rentrée scolaire en août.
En collaboration avec le Cégep de Drummondville, le CNIMI accueillera à la fois le programme de technique en génie mécanique que le baccalauréat. L’objectif de ce centre d’expertise est d’aider les entreprises du milieu manufacturier à entreprendre leur transition numérique en encourageant notamment le partage des connaissances entre les différents acteurs du milieu, des enseignants aux dirigeants d’entreprises en passant par la relève de demain.
«On est en train de bâtir l’avenir du manufacturier. Un domaine qui est souvent pris avec des problèmes qui parfois dépassent les capacités ou le nombre de ressources compétentes. Les industries doivent se tourner vers un écosystème qui n’est pas toujours facile à apprivoiser. Ici, ils se retrouvent finalement avec un point d’ancrage où ils sont capables de venir et où ils savent qu’ils seront bien accueillis», explique le directeur du Centre national intégré du manufacturier intelligent, aussi coordonnateur du projet depuis le début, Gerry Gagnon.
Composé de salles d’enseignement connectées, d’espaces collaboratifs, d’une usine-laboratoire intelligente et d’un atelier de fabrication à la fine pointe de la technologie, le pavillon du CNIMI sera au cœur de plusieurs projets de recherche appliquée, de formation et de démonstrations technologiques dans l’optique d’améliorer l’efficacité de l’industrie.
Le service d’accompagnement en industrie 4.0 ainsi que les conseils en entrepreneuriat manufacturier offerts par l’établissement se baseront sur les données des entreprises afin de proposer les meilleures solutions adaptées à leur situation.
«On a un centre qui est constitué de 75 chercheurs qui ont un intérêt pour le manufacturier, donc quand arrive une problématique d’un industriel, on fait un appel de candidatures d’ingénieurs, de mathématiciens ou de gestionnaires qui veulent venir collaborer au projet», indique M. Gagnon.
Le CNIMI est aussi composé de deux chaires de recherche où c’est plutôt les professeurs ou l’université qui ont l’intérêt de développer un projet et qui s’associent à diverses entreprises. La chaire de recherche de l’UQTR porte sur le manufacturier intelligent, dont la mission est de définir les critères de succès qui font qu’une entreprise est capable de se démarquer. La chaire de recherche en collaboration avec Noovelia sur l’usine-laboratoire en intelligence manufacturière (ULIM) ciblera quant à elle les meilleures méthodes de gestion dans une usine intelligente.
D’une valeur totale de 30 millions de dollars, le projet a reçu l’appui financier de 19 donateurs pour un total de 8,1 millions de dollars alors que le gouvernement du Québec a participé à la hauteur de 19 millions de dollars. Le Groupe Canimex et le Groupe Soucy sont tous les deux les principaux donateurs du milieu des affaires avec une somme de 1,5 million de dollars chacun.
Doté d’une douzaine de laboratoires spécialisés, près de 140 étudiants fouleront le sol bétonné de l’édifice à l’automne, dont une trentaine d’étudiants universitaires.
En tout, ce sont cinq professeurs universitaires spécifiques à Drummondville et trois professeurs de Trois-Rivières qui donneront les cours aux étudiants de l’UQTR. Un professeur en robotique s’ajoutera aussi à eux prochainement.
À court et moyen terme, le CNIMI devra trouver sa personnalité selon le directeur de l’établissement, Gerry Gagnon. Pour ce dernier, cette étape se fera par la recherche puisque cela permet de «développer des méthodologies et des approches qui vont nous permettre d’être encore plus pertinents avec les industries.»
M. Gagnon poursuit en mentionnant que les trois prochaines années serviront à l’implantation du CNIMI dans la région. «Je dirais que les trois prochaines années vont servir principalement à nous ancrer avec le milieu, à avoir une portée très régionale et à vraiment faire la différence en Mauricie et au Centre-du-Québec pour qu’éventuellement, on soit capable de développer des pratiques innovantes qui vont commencer à rayonner à travers la province et à travers le pays», souligne-t-il.
Le coordonnateur du centre d’expertise depuis ses balbutiements voit grand pour l’avenir. «J’ai l’ambition que d’autres génies se joignent à nous, tels que le génie industriel, le génie électrique et le génie informatique. Avec le génie mécanique, ce sont les piliers du 4.0 et de l’industrie. Je me croise les doigts pour qu’on ait des cohortes éventuellement dans ces autres domaines-là, mais c’est du long terme», espère en terminant M. Gagnon.
Certaines activités prévues à l’automne permettront à la communauté collégiale et universitaire, de même que l’ensemble de la population régionale de visiter la nouvelle infrastructure.