LOGEMENTS. La crise anticipée il y a quelques mois se concrétise. À quelques jours de la période des déménagements du 1er juillet, l’Office d’habitation Drummond (OHD) jongle avec pas moins de 159 demandes d’aide au logement.
David Bélanger, directeur général de l’OHD, et son équipe doivent composer avec cette crise qui frappe encore plus fort cette année. En 2021, on dénombrait 74 ménages sans logement au 1er juillet. Il s’agit d’une augmentation de près de 115 % en un an.
«On est dedans. Il y a plus ou moins 34 logements disponibles dans la dernière semaine pour 159 demandeurs. La crise est sévère, mais on a des mesures en place pour venir en aide aux gens qui vont se retrouver à la rue», a indiqué M. Bélanger.
Dans la semaine du 29 mai, l’OHD a recensé 121 offres de logements dans la MRC de Drummond. De ce nombre, 34 étaient offerts à moins de 800 $ par mois. «Si on considère que la majorité de nos demandeurs travaillent autour du salaire minimum ou même moins, le maximum qu’elles peuvent consacrer pour se loger est l’équivalent 30 % de ses revenus, soit 750 $ par mois. Sur le marché, il y en a très peu. Des 159 ménages qu’on accompagne, il y en a 139 qui gagnent moins de 30 000 $ par année. C’est notre principale clientèle et il n’y a pas de logements disponibles dans ces prix», a-t-il ajouté.
David Bélanger signale que des programmes d’aides gouvernementales existent pour accompagner les ménages vulnérables. Il cite en exemple le programme de supplément au loyer, le recours aux Habitations à loyer modéré (HLM), l’aide d’urgence de la Société d’habitation du Québec (SHQ) et de Revenu Québec.
«On les accompagne aussi pour voir quelles sont les possibilités dans leur entourage. Il peut y avoir quelqu’un qui peut leur venir en aide dans leur famille ou leur entourage proche. Dès que le demandeur arrive chez nous, on fait le tour avec lui des alternatives avant qu’il ne se retrouve à la rue», a poursuivi M. Bélanger.
Depuis quelques années, l’OHD constate que la proportion de gens en situation précaire augmente. Il en va de même pour les reprises de logements par des propriétaires qui souhaitent effectuer des rénovations ou pour différentes raisons.
«Le nombre de personnes qui dépensent plus de 30 % de leurs revenus pour leur loyer grandit de façon phénoménale. De plus, lorsqu’il y a une remise à niveau d’un logement, généralement, les gens ne sont pas capables de rester dans leur appartement. Chaque mois, il y a de plus en plus de reprises de logements», a-t-il remarqué.
L’organisme observe également que le revenu moyen des ménages qui font des demandes d’aide est plus élevé qu’auparavant. «C’est une situation difficile qui va prendre plusieurs années à se rétablir», a conclu David Bélanger.
Le taux d’inoccupation atteint actuellement 0,2 % à Drummondville selon le FRAPRU. Un chiffre qui est 15 fois plus bas que le pourcentage jugé équilibré.