EAU POTABLE. Le chantier de construction de la nouvelle usine de traitement de l’eau potable de Drummondville, qui s’est amorcé il y a six mois, se poursuit pour encore trois ans. Ce projet majeur nécessite des investissements de 108,5 M$.
«Nous pouvons vous confirmer que les travaux se poursuivent en respect de l’échéancier et du budget établi. L’usine actuelle, qui a été construite en 1928, approche sa fin de vie utile. C’est pourquoi il est nécessaire de procéder à son remplacement. La construction de cette nouvelle usine de traitement de l’eau potable est le plus important projet d’infrastructure de l’histoire de la Ville de Drummondville», a indiqué la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, tout juste avant la visite du chantier.
Au cours des derniers mois, les étapes de génie civil ont été réalisées. Les travaux de conduites d’alimentation, d’égout pluvial et de raccordements municipaux ont été complétés. «L’excavation est en cours et devrait se terminer sous peu», précise le directeur du service de l’ingénierie à la Ville de Drummondville, Jean-François Daigle.
Le bétonnage des planchers du bâtiment principal ainsi que des murs du poste de pompage situé aux abords de la rivière Saint-François s’amorcera sous peu.
Pour le poste de pompage, il est prévu que l’enveloppe du bâtiment soit terminée d’ici la fin de l’année 2022. Cette partie devrait être prête en début 2024.
Quant au bâtiment principal, les travaux de bétonnage du premier étage seront réalisés d’ici la fin de l’année en cours. Sa structure d’acier sera complétée en septembre 2023 et son enveloppe extérieure en décembre 2023.
Les équipements doivent être installés en 2024. La nouvelle usine devrait être en fonction à l’été 2025. «La mise en route va débuter en début 2025, mais devrait durer plusieurs mois. Avant de mettre à l’arrêt la vieille usine, on veut s’assurer que la nouvelle usine fonctionne 100 % du temps. C’est plusieurs mois d’essai pour s’assurer que ce soit totalement conforme et fonctionnel», indique Jean-François Daigle.
Plus de capacité
Quelques jours après avoir émis une interdiction d’utilisation extérieure de l’eau potable en raison d’une défaillance du système de traitement de l’eau potable, la Ville reconnaît que l’usine actuelle est «moins performante qu’une usine neuve».
«Il y a certains équipements qui sont en fin de vie utile. On ne s’inquiète pas, on produit de l’eau potable, mais on laisse parfois certaines flexibilités qu’on a de moins. Quand il arrive des événements comme ça, c’est un peu plus de travail pour remettre l’usine sur les rails. C’est pour ça qu’on demandait la collaboration des citoyens, pour nous aider à moins consommer pour être capables de reprendre le contrôle plus rapidement», explique Jean-François Daigle.
Actuellement, la capacité maximale de production de l’usine est de 58 000 mètres cubes par jour. Lorsqu’elle est dépassée, des mesures de mitigation doivent être mises en place, dont l’interdiction d’arrosage.
«L’usine est à sa fin de sa vie utile tant en qualité qu’en capacité. C’est sûr que quand il y a des périodes de canicules, on demande toujours la collaboration de la population via une réglementation municipale. Le surplus de consommation est à peu près toujours dû à l’arrosage. Quand les citoyens sentent le besoin d’arroser leur gazon, c’est vraiment le point majeur qui fait que la consommation de l’usine augmente. C’est pour ça qu’on fait de la sensibilisation», mentionne-t-il.
Une situation qui devrait se résorber une fois la future usine mise en fonction. «Ça va arriver beaucoup moins souvent, mais ce n’est pas une raison pour gaspiller notre eau et commencer à ne pas respecter la réglementation municipale», soutient M. Daigle.
La future usine permettra d’augmenter la capacité de production, avec un débit de près de 75 000 mètres cubes par jour, pour atteindre près de 90 000 mètres cubes par jour dans un horizon de 30 ans.
La nouvelle infrastructure offrira également une eau de meilleure qualité. En plus des étapes habituelles de traitement de l’eau, de nouvelles technologies à la fine pointe seront utilisées, dont l’ajout du procédé d’ozonation et la filtration biologique. Ces étapes permettront d’améliorer les odeurs et les goûts, en plus d’être utilisées pour le traitement des algues bleues. La désinfection UV s’ajoutera aussi aux procédés.
À lire également: Drummondville restreint l’utilisation de l’eau potable