JEUNESSE. «Souvent, les jeunes, on ne se sent pas impliqué seulement parce qu’on n’a pas de place autour de la table.»
C’est l’avis de Cédric Gauthier, qui a été nommé à la présidence du conseil jeunesse de Drummondville. Avec 12 autres jeunes âgés entre 12 et 17 ans, il fait partie de la première cohorte de jeunes élus.
«On nous a présenté le conseil jeunesse comme si on voulait vraiment nous donner une place. On va leur montrer que la jeunesse est là. Je suis certain que beaucoup d’adultes seraient surpris de voir que les jeunes sont plus allumés qu’ils le pensent. On a tous nos opinions. Ce n’est pas vrai que la politique ne nous intéresse pas. Mais, si on ne nous fait pas de place autour de la table, c’est sûr qu’on n’en fera pas partie et les gens vont continuer de dire que les jeunes ne s’impliquent pas», mentionne Cédric Gauthier.
Près de deux mois après avoir été assermentés, les membres du conseil jeunesse sont déjà au boulot. Les premières séances ont été occupées. «On est tous en train de s’accommoder à la formule qui est protocolaire. C’est de l’apprentissage pour tout le monde. On va grandir là-dedans. On en a vu qu’une infime partie, commente le jeune de 17 ans. Il faut qu’on réalise l’importance qu’on a et qu’on en fasse bon usage pour les années à venir. Il faut créer une base solide. Ce serait beau de dire que le conseil jeunesse n’est pas resté seulement deux ans, mais plutôt qu’on a été capable de commencer quelque chose et de le développer.»
Déjà, différents services au sein de l’appareil municipal leur ont présenté des projets sous embargo, question de connaître leur avis et conseiller les élus municipaux. «On nous demande nos recommandations. Les gens sont surpris, nous disent qu’ils n’avaient pas pensé à ça. Pourtant, pour nous, ça va de soi. Le fait qu’on en fasse part, on vient peut-être apporter quelque chose de plus», dit-il.
«C’est sûr que quand ça nous concerne directement, je pense qu’on est meilleur. S’ils nous demandent par exemple comment rejoindre les jeunes pour la tenue d’un festival, on va être en mesure de dire quel site web ou quelle application utiliser ou encore où mettre les affiches», poursuit-il.
Concrétiser des projets
Au cours de leur mandat, les jeunes élus bénéficieront d’une enveloppe annuelle de 50 000 $ pour réaliser des projets. «On n’a pas eu encore assez de temps pour mettre en place notre plan de match, nos valeurs, nos objectifs. Un coup qu’on va savoir quelle est la vision de tout le monde par rapport à Drummondville, on va pouvoir commencer à préparer quelque chose. C’est certain que des idées ont été mentionnées. Il y a moyen de partir avec quelque chose, changer en chemin et finir avec quelque chose de différent. C’est un peu la beauté de tout ça», soutient Cédric Gauthier.
«C’est sûr que, comme on nous a expliqué, au niveau de la Ville, 50 000 $ c’est peu. Par exemple, un parc peut coûter jusqu’à 500 000 $. Est-ce qu’au niveau de la Ville, ça va faire le plus grand des changements? Je ne pense pas, mais ça va nous permettre de venir rejoindre les jeunes. J’ai hâte de voir ce qu’on va faire avec ça, mais je n’ai aucun doute que ça va être incroyable», ajoute l’élève de cinquième secondaire du Collège Saint-Bernard.
Si l’initiative offre une tribune aux jeunes, le président du conseil jeunesse souligne également le volet éducatif. «C’est aussi de nous informer. On chiale trop vite, on parle trop vite. Des fois, on se questionne pourquoi la Ville fait ça, pourquoi la Ville ne règle pas ça, pourquoi il n’y a pas un parc ici, pourquoi il y a encore de la construction. Il y a une raison derrière tout. À la place d’avoir des questions, on va avoir des réponses», affirme-t-il.
L’objectif est de leur permettre de devenir des citoyens responsables. «On dit que Drummondville est la Capitale du développement. Ça m’a toujours un peu fasciné ce slogan. Ultimement, ça veut dire que c’est la ville du futur. Si on veut que Drummondville soit la Capitale du développement, comme on affirme que ce l’est, il faut que ce soit une ville où les jeunes veulent y vivre et y rester. Pour moi, ça, c’est vital. Et avec le conseil jeunesse, on s’en va dans la bonne direction», conclut Cédric Gauthier.
Parrainage
Les jeunes élus ont été jumelés aux membres du conseil municipal selon leur délégation sectorielle. Ceux-ci les accompagneront durant leur mandat. Voici les jumelages :
Stéphanie Lacoste et Cédric Gauthier, présidence et relations intergouvernementales
Julie Létourneau et Samuel Lemay, vice-présidence et emploi, économie et habitation
Daniel Pelletier et Jamie Barr, sécurité et circulation
Marc-André Lemire et Eliot Cusson, éducation et technologies
Alexandre Desbiens et Anys De Clerck, santé globale
Carole Léger et Évelyne Fournelle-Labrecque, famille et liens intergénérationnels
Catherine Lassonde et Jeanne Gagnon, loisirs et sports
Sarah Saint-Cyr Lanoie et Olivier Gailloux, environnement et mobilité durable
Jean-Philippe Tessier et Rosemarie Heine, arts et culture
Yves Grondin et Laurence Houle, engagement communautaire
Mario Sévigny et Cléanne Lampron, immigration, diversité et inclusion
Isabelle Duchesne et Matt Pétrin, reconnaissance civique et toponymie
Cathy Bernier et Eugénie Poirier, tourisme et événements