THÉÂTRE. L’ambiance était à la fête dans le hall d’entrée de la Maison des arts de Drummondville, alors que la troupe du Dîner de cons s’est rassemblée, le temps d’un repas improvisé. Après trois ans d’attente, les comédiens s’installeront pour de bon à la salle Léo-Paul-Therrien, du 8 juillet au 27 août.
Les comédiens ont pris place autour d’une table garnie de victuailles, mardi, lors de la conférence de presse. Les fous rires étaient au rendez-vous. La chimie était palpable entre tous les membres de la troupe. «L’événement d’aujourd’hui me confirme que la pièce va avoir bel et bien lieu. Elle a été reportée à plusieurs reprises et il y avait toujours un fond d’incertitude. C’était dur de s’emballer parce qu’on ne voulait pas être déçu. Enfin, on peut être ensemble et se serrer dans nos bras», a soutenu Laurent Paquin, dans le rôle de François Pignon.
Le Dîner de cons, présenté en formule théâtre d’été, a été reporté à deux reprises à cause de la crise sanitaire. Le metteur en scène, André Robitaille, a profité de l’occasion pour peaufiner la pièce, question de livrer le meilleur produit qu’il soit. Les décors, la musique, les costumes : tout a été passé au peigne fin. Malgré ces bouleversements, la troupe est restée soudée.
Le compte à rebours est maintenant lancé. Le rideau se lèvera dans cinq semaines. Les préparatifs vont bon train. «On est rendu au stade où on pratique la pièce, sans costume. Ça permet aux acteurs principaux (Laurent Paquin et Normand D’Amour) d’enchaîner leur texte et de faire des italiennes. Ça prend forme tranquillement. Deux semaines avant la première, on va pouvoir tout faire ça avec le décor dans la salle», a expliqué Bernard Fortin.
Au fil des mois, une complicité s’est développée entre les membres du groupe. «Le gros problème qu’on a, c’est de ne pas rire. On a une tonne de fous rires et on est en train de les régler, a soutenu René Simard. Normand D’Amour est un clown. Quand je regarde Laurent Paquin, pour certaines scènes, je dois me mordre les joues pour me retenir de rire. Il a une naïveté dans le regard, mais il est habité par une grande intelligence.»
René Simard est reconnaissant de partager la scène avec cette brochette de comédiens. Il se sent bien entouré, alors que c’est la première fois qu’il plonge dans une telle aventure. «Dans le passé, j’ai joué dans des comédies musicales. Avec Le Dîner de cons, c’est la première fois que je décroche un rôle sans connotation musicale. Pour moi, c’est incroyable. Je ne pouvais pas commencer à voguer dans cet univers théâtral sans l’aide de ces gens-là qui sont formidables. Cette pièce m’est arrivée comme un cadeau du ciel.»
Une trentaine de représentations sont inscrites au calendrier. Les comédiens se sentent d’attaque. Ils ont hâte de partager le fruit de leur travail avec le public. Ils sont prêts.
Normand D’Amour, dans le rôle de Pierre Brochant, se réjouit de retrouver la salle Léo-Paul-Therrien. «Je suis bien content de passer la saison estivale ici. Je vais avoir un gros été. Je vais aussi jouer dans la nouvelle quotidienne de Fabienne Larouche, STAT. Je vais travailler jusqu’à 17 h et je vais venir ici le soir pour jouer dans la pièce.»
Pour sa part, Laurent Paquin a un lien particulier avec la Maison des arts. Celui qui est natif de Wickham partage plusieurs souvenirs avec l’endroit. «Pour moi, c’est un retour aux sources. J’ai vu beaucoup de spectacles ici quand j’étais jeune, comme Rock et Belles Oreilles, Jean-Guy Moreau et Pierre Labelle. J’ai même chanté sur la scène une chanson de Paul Piché lorsque j’étais en cinquième secondaire à Marie-Rivier», s’est-il remémoré.
Le cabaret des cons
En plus de jouer dans la pièce, Pascale Montreuil et Gabrielle Fontaine assureront la première partie du spectacle. Au programme? Le cabaret des cons. «Pendant que les gens vont s’installer, on va mettre la table pour le dîner de cons. On va faire un cabaret d’une dizaine de minutes avec des chansons de cons. Il y a même une chanson originale qui a été composée par Frédéric Reddy, le compositeur sonore du spectacle», a souligné Pascale Montreuil.
Rappelons que Le Dîner de cons est une pièce de théâtre écrite par Francis Veber. Chaque semaine, Pierre Brochant et ses amis organisent un dîner où chacun doit amener un con. Celui qui trouve le plus spectaculaire est déclaré vainqueur. Brochant jubile lorsqu’il déniche la perle rare, un con de classe mondiale, François Pignon, un fonctionnaire au ministère des Finances et passionné de maquettes en allumettes. Ce qu’il ignore, c’est que Pignon est passé maître dans l’art de déclencher des catastrophes.
Jusqu’à présent, la Maison des arts a vendu environ 17 000 billets. La directrice générale, Marie-Pierre Simoneau, est heureuse de constater que les spectateurs sont au rendez-vous.
Le diffuseur compte poursuivre sa collaboration avec Monarque. À ses yeux, il s’agit d’une formule gagnante. «On a déjà la production de l’année prochaine. Il va y avoir de nouveaux comédiens qu’on n’a pas vus dans les autres productions. Ce sont des personnes très connues dans le milieu de la télévision et de l’humour. C’est une pièce où on va se sentir en hiver en plein été. Puis, pour 2024, on se prépare à accueillir deux productions. On a une vision à long terme», a-t-elle terminé.