POLITIQUE. Au sortir d’un entretien de 50 minutes avec le premier ministre du Québec, vendredi, la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, s’est dite emballée par cette première rencontre, surtout que François Legault a montré une ouverture pour la modernisation du centre Marcel-Dionne.
«J’ai trouvé qu’il était bien préparé, très réceptif et très à l’écoute de nos préoccupations», affirme d’entrée de jeu la mairesse, pour résumer la rencontre.
Après avoir brièvement brossé le portrait de Drummondville, Stéphanie Lacoste s’est entretenue avec le premier ministre du Québec sur deux projets d’importance pour la Ville, à commencer par la modernisation du centre Marcel-Dionne. On se souviendra que l’an dernier, la Ville s’est vu refuser d’Ottawa la subvention disponible dans le cadre du programme d’aide financière aux infrastructures récréatives et sportives. Vendredi, la mairesse en a donc profité pour sonder François Legault sur les alternatives qui pourraient convenir au projet.
«Actuellement, il est impossible d’avoir accès au programme fédéral-provincial existant, ce qui fait en sorte que l’aréna est considéré comme étant une infrastructure sportive professionnelle ou semi-professionnelle. J’ai donc expliqué à M. Legault que cette modernisation est nécessaire, d’abord parce que notre glace n’est pas réglementaire et qu’on n’a pas les bandes flex. Or, on n’est pas en mesure d’assurer une pleine sécurité à nos jeunes joueurs. Ensuite, je l’ai informé du fait qu’il y a également des jeunes évoluant au hockey mineur qui prenaient du temps de glace. J’ai aussi mentionné que les Voltigeurs étaient importants dans le sentiment d’appartenance de nos jeunes joueurs. Enfin, je lui ai souligné que c’était une infrastructure structurante pour la relance du centre-ville», a-t-elle énuméré.
M. Legault, passionné de hockey, a démontré une grande ouverture, selon la première magistrate.
«Je dirais que M. Legault n’a pas été difficile à convaincre! Il comprend parfaitement les enjeux et il va regarder ce qu’il peut faire pour nous donner un coup de main. Je l’ai senti extrêmement motivé à trouver une solution», a-t-elle fait savoir, d’un ton confiant.
Stéphanie Lacoste a par la suite présenté le second projet, soit le pôle innovant en gérontologie, une infrastructure projetée en plein cœur de la Fortissimo.
«Au cégep de Drummondville, il y a le Centre collégial d’expertise en gérontologie (CCEG) qui joue déjà un rôle de leader en matière de vieillissement dans l’écosystème québécois. Ce centre veut se relocaliser, donc ce serait l’occasion idéale de se greffer au pôle», a-t-elle indiqué.
Avec ce pôle innovant, où chercheurs, spécialistes et entreprises du milieu collaboreraient, la Ville veut favoriser le vieillissement actif de la population «pour faire en sorte de la garder contributive le plus longtemps possible», notamment, sur le marché du travail. Cela constituerait une solution à la pénurie de main-d’œuvre.
«Pour ça, il faut mettre en place des conditions gagnantes dans les entreprises pour attirer les jeunes retraités. Les chercheurs soutiendraient les entreprises dans ces démarches. La recherche servirait également à trouver des moyens pour maintenir l’autonomie à domicile via différentes actions et technologies. Je pense que plusieurs entreprises sur notre territoire pourraient tirer leur épingle du jeu à cet égard», a détaillé la mairesse.
Une demande pour procéder à la décontamination du terrain ciblé a récemment été envoyée. La Ville entrevoit déposer le projet au ministère de l’Économie et de l’Innovation à l’automne. Vendredi, le premier ministre s’est engagé à suivre le dossier «de près».
«Il a été très réceptif et s’est dit impressionné par le projet. Il nous a quand même challengés en nous demandant si nous avions tenu compte de tous les aspects qu’engendre un pôle innovant. Un pôle, c’est non seulement de la recherche, des entreprises, mais aussi un milieu de vie, et ça, ça cadre justement bien avec ce qu’on veut en faire et où on veut l’implanter, soit dans la Fortissimo, juste à côté de la future Maison des aînés. Bref, tout s’emboîte pour permettre ce genre de projet. On le sait que la population de Drummondville est vieillissante et on a des appuis, dont les chercheurs de l’UQTR, alors on pense qu’on a les ingrédients pour avoir ce pôle, d’autant plus que les entreprises diversifiées du territoire nous permettraient sûrement de nous associer à elles pour mettre le projet de l’avant», a-t-elle fait valoir.
Lors de cet échange, la mairesse en a également profité pour signifier l’urgence de construire un nouvel hôpital.
«Une infrastructure comme le pôle en gérontologie, ça doit être assortie d’un hôpital régional pour venir en support au projet. C’est un incontournable pour pouvoir bien développer cette expertise-là. J’ai souligné la désuétude du bâtiment et mentionné que certains services se sont exilés au fil des années. On a discuté longuement de l’hôpital, et il est conscient que ce n’est pas un caprice, mais une nécessité.»
En somme, Stéphanie Lacoste est ravie de cette première rencontre et est optimiste pour la suite.
«On ne se le cachera pas, il y a une campagne électorale qui s’en vient, mais si j’arrive à faire en sorte que ces projets-là soient mis de l’avant, je serai heureuse», a-t-elle conclu.
La Coalition avenir Québec tient son congrès national aujourd’hui et demain au Centrexpo Cogeco.