DRUMMONDVILLE. Des milliers de manifestants se sont rassemblés au Centrexpo Cogeco, samedi en avant-midi, dans le cadre du congrès national de la Coalition avenir Québec (CAQ). À coup de sirènes, de klaxons et de trompettes, ils ont fait vibrer les rues de Drummondville.
Les premiers manifestants sont arrivés à compter de 7 h. Les membres de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE) étaient postés en face du Centrexpo Cogeco, sur la rue Saint-Amant. Ils se sont rassemblés dans le but de faire avancer les négociations concernant le renouvellement de leur convention collective.
«On est sans contrat de travail depuis 2020. Les négociations ont commencé plus intensément depuis la dernière année et ça traîne en longueur. C’est important pour nous de venir ce matin pour signifier au gouvernement qu’on est toujours là et qu’on souhaite que ça se règle assez rapidement», a soutenu le président de la FQDE, Nicolas Prévost, qui vient de la région des Laurentides.
Patricia Eustache, directrice de l’école primaire à l’Orée-des-Bois dans le quartier Saint-Nicéphore à Drummondville, a participé à la manifestation afin de revendiquer une rémunération juste et équitable. «Les directions d’établissement méritent d’être reconnues. On a travaillé fort dans les deux dernières années. On a mis la main à la pâte pour la réussite des élèves. On n’a pas abandonné notre mission première malgré la pandémie», a-t-elle mentionné.
La FQDE représente des membres à travers la province. Pierre Goulet, directeur à l’école secondaire Le Tremplin, a fait la route de Sainte-Geneviève-de-Batiscan pour prendre part à l’événement. «On veut améliorer les conditions des jeunes directions. Souvent, ceux qui entrent en poste sont moins bien payés qu’un enseignant. On veut s’assurer que tout le monde soit bien traité et que les conditions soient bonnes», a-t-il souligné, en précisant que la pénurie de personnel dans les écoles touche aussi les directions.
Un peu plus loin, sur le boulevard Saint-Joseph, les klaxons et les sirènes se faisaient entendre. Des manifestants se sont rassemblés pour exprimer leur désaccord face à la gestion de la CAQ. Des drapeaux du Québec, du Canada et des patriotes étaient accrochés sur les véhicules. Ces derniers ont fait le choix d’arrêter dans le stationnement du Super C, à quelques pas du Centrexpo Cogeco. La Sûreté du Québec était sur les lieux, pour s’assurer du bon déroulement de l’événement.
Un rassemblement de masse pour le SFPQ
Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) a donné rendez-vous à ses membres sur un terrain vague, samedi matin, au coin des rues Hains et Robert-Bernard. Une scène et des tentes ont été aménagées. De la musique jouait à tue-tête. Des manifestants provenant de partout à travers le Québec sont débarqués à bord d’autobus. «On a des gens de partout, dont Chibougamau et de Val-d’Or. On attend plus de 2500 personnes, dont 77 autobus. On va marcher devant le Centrexpo et faire du bruit pour passer notre message», a expliqué Jean-François Sylvestre, vice-président national du SFPQ et responsable de la mobilisation.
«Ça fait presque deux ans qu’on discute avec le gouvernement pour avoir une nouvelle convention collective. Les offres qui sont sur la table sont ridicules. On s’est fait offrir 6% et on a un retard salarial de 12%, autant dans le privé, le municipal et le fédéral.»
«Nos membres qui habitent dans les grands centres ont de la difficulté à se loger, ils ont de la difficulté à se déplacer. Pour eux, le télétravail devient une option vitale. Ils sauvent sur l’essence. On a beaucoup de gens qui vont dans les banques alimentaires. On représente des techniciens et des employés de bureau dans les ministères et organismes québécois. Ces gens-là gagnent en moyenne 35 000$ par année. On a des gens qui sont à 18$ de l’heure et on a des gens qui sont à 27$ de l’heure. Nos plus hauts salariés gagnent 60 000$ par année, ça représente 200 personnes sur 27 000», a-t-il poursuivi.
La présidente régionale du SFPQ du Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie les Îles, Céline Bonneau, était ravie de constater que les membres étaient au rendez-vous. «L’union fait la force. Dans nos petites régions, il y a moins de personnes. On est quand même mobilisé. On se bat tous pour nos conditions de travail. C’était important pour nous de venir à Drummondville pour manifester et d’être avec nos collègues. On veut faire bouger le gouvernement qui fait la sourde oreille à nos demandes.»
Les manifestants ont paralysé une partie du secteur, lors de la marche. Ils sont arrivés devant le Centrexpo vers 11 h, en y restant pendant une heure, dans une cacophonie totale.
Mentionnons que d’autres rassemblements sont prévus au courant de la journée. Entre autres, le FRAPRU tiendra un point de presse à compter de midi.