ALIMENTATION. À l’occasion de la troisième rencontre annuelle des partenaires de la Politique bioalimentaire, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, en a profité pour faire le point sur cette politique en place depuis 2018. Ainsi, l’autonomie alimentaire du Québec passera par plus d’aliments produits ici et l’accroissement des cultures locales.
«Cette politique est la boussole que tout le secteur bioalimentaire a pour orienter ses actions. La rencontre permet de faire le point sur nos performances et comment on peut mettre en place notre plan d’action. Cette année, on se concentre surtout sur l’autonomie alimentaire durable», a lancé M. Lamontagne, également député de Johnson.
En 2019, il avait été estimé que 51 % du panier d’épicerie des Québécois était composé de produits du Québec. Maintenant, l’objectif est d’améliorer ce pourcentage à 56 % du panier, ce qui représenterait une augmentation de 10 %. «Si on atteint le chiffre de 56 %, c’est près de 1,2 milliard de dollars de plus, chaque année, pour les producteurs, les pêcheurs et les transformateurs de la province», a affirmé le ministre.
Pour atteindre cet objectif, le budget de l’organisme Aliments du Québec, qui a le mandat de certifier les produits du Québec et d’en faire la promotion, a été triplé. À l’heure actuelle, le ministre signale qu’un nombre record d’entreprises participantes et de produits sont enregistrés et que la notoriété de ces produits est en augmentation.
«Parallèlement à ça, on a mis en place des plans d’accompagnement sectoriel, pour toutes les régions du Québec, qui se mobilisent pour l’autonomie alimentaire et le secteur bioalimentaire. Récemment, j’étais dans le Bas-Saint-Laurent, où on a annoncé 3,5 millions de dollars pour accompagner toute l’industrie de la région, des producteurs jusqu’aux détaillants en passant par les transformateurs, et montrer comment ils sont tous mobilisés pour faire la promotion de l’autonomie alimentaire», a expliqué M. Lamontagne.
Un programme semblable n’existe pas au Centre-du-Québec actuellement, mais cela fait partie des priorités pour la région, selon le ministre.
Cependant, aucun échéancier n’a été établi quant à l’atteinte de cet objectif de 56 % du panier d’épicerie. Pendant ce temps, le secteur agricole a connu une de ses années les plus fastes, en 2021, selon André Lamontagne. Les revenus à la ferme, les livraisons manufacturières, la transformation alimentaire et les investissements dans le secteur bioalimentaire atteignent des niveaux records et sont en progression quant à la cible fixée par le gouvernement.
«Malgré les enjeux d’inflation et d’augmentation des prix des intrants, notre constat est qu’on est arrivé dans cette situation avec un secteur qui est en effervescence. Il y a de bonnes choses qui se produisent; les résultats sont au rendez-vous. Ça va nous aider si on veut traverser les turbulences», a renchéri le ministre.
Accroître la production
La zone agricole du Québec est demeurée stable ces dernières années. Le MAPAQ cherche donc à aider les entreprises agricoles à devenir davantage efficaces pour produire ou transformer plus d’aliments.
«On a cartographié en quatre quadrants toute la demande alimentaire du Québec. Le premier, qui inclut les secteurs où on est autosuffisant, le second où on ne l’est pas, mais qu’on est très compétitif, le troisième où on est moins compétitif et qu’on voudrait l’être plus puis le dernier où on ne l’est pas et qu’on ne le sera probablement jamais. Notre stratégie est d’investir dans ces entreprises pour les aider à en faire davantage», a indiqué André Lamontagne.
La culture en serre est une autre option qui est mise de l’avant par le ministère pour augmenter la production d’aliments québécois. En 2018, l’engagement de doubler la superficie de 123 hectares de production en serre avait été pris. La stratégie, pour arriver à cet objectif, a été déposée en novembre 2020. Depuis, 61 hectares supplémentaires se sont ajoutés au 123 hectares de culture en serre.
«Nous avons atteint 50 % de notre objectif en un an et demi et il nous reste encore trois ans et demi pour en faire autant. Je suis confiant que, non seulement, on va atteindre notre objectif, mais, puisqu’on a une erre d’aller, on a de bonnes chances de dépasser notre objectif. Ce qui veut dire que de plus petits agriculteurs vont pouvoir allonger leur saison, d’autres vont pouvoir amener leur production en serre à être active pendant 12 mois ou encore de produire plus de variétés», a ajouté le ministre.
Certaines serres peuvent également être construites sur de grands toits. Ce genre d’installations nécessitent une réglementation municipale qui le permet. Ainsi, le ministre Lamontagne était présent aux dernières assises de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) pour y présenter le plan de développement des communautés nourricières, qui englobe un ensemble de mesures que peuvent adopter les communautés pour améliorer leur autonomie alimentaire.
À la conclusion de cette rencontre annuelle des partenaires de la Politique bioalimentaire, André Lamontagne estime que le Québec est sur la bonne voie afin d’améliorer son autonomie alimentaire.
«Les gestes qui sont posés, aujourd’hui, au Québec, le sont pour faire en sorte que, demain, on sera plus autonomes. L’autonomie alimentaire est dépendante de nombreux facteurs hors de notre contrôle. Le Plan d’agriculture durable est là pour accompagner les producteurs afin qu’ils changent leur façon de faire et accroître notre autonomie par l’adoption de pratiques durables», a conclu le ministre André Lamontange.