MUNICIPAL. La Ville de Drummondville abandonne les procédures d’expropriation visant à mettre la main sur un terrain délimité par le boulevard Foucault, le chemin Terra Jet et le nord de l’autoroute 20, non loin du parc des Voltigeurs.
Environ un an et demi après avoir entamé des démarches d’expropriation pour ce lot zoné récréotouristique, la Ville a décidé de se désister. Le cabinet Bélanger Sauvé a été mandaté pour préparer ledit désistement et voir à son dépôt au Tribunal administratif du Québec, notamment.
La conseillère municipale du district 12, Cathy Bernier, a fait connaître son mécontentement face à cette décision lors de la séance du conseil municipal.
«À titre de conseillère municipale du secteur, j’aimerais exprimer ma profonde déception et ma préoccupation face à ce désistement. D’un point de vue légal, je comprends très bien que l’organisation municipale n’avait pas d’autres choix. Cependant, pour moi, en procédant de la sorte, mon avis est qu’on rend évident la fragilisation de ce secteur. Aussi, ce sera plus difficile de pouvoir travailler et développer une vision globale de ce terrain. Malgré la décision qui est prise aujourd’hui, je veux rassurer les citoyens qu’à titre de conseillère municipale du secteur, je vais me faire un devoir de rester au fait du dossier dans l’intérêt d’un développement qui puisse être structurant et en cohérence avec les orientations actuelles qui ont été mises sur la table pour ce secteur», mentionne-t-elle.
En novembre 2020, la Ville de Drummondville a entrepris des procédures d’expropriation pour acquérir cinq terrains en bordure de l’autoroute 20, dont celui situé au nord et zoné récréotouristique. Les autres lots déjà en zone industrielle et situés au sud de l’autoroute Jean-Lesage constituent le futur parc industriel Saint-Charles.
«Il y a le parc industriel Saint-Charles d’un côté, et on avait décidé d’exproprier l’autre côté de l’autoroute 20 aussi. Mais, il y a des règles dans l’expropriation. Entre autres, il faut avoir un projet qui est attaché. On n’a pas de projet en tant que tel, mais ce qu’on voudrait y voir, ce sont des projets récréotouristiques. On s’est rendu compte qu’on avait le bon zonage pour pouvoir voir ce genre de projet se concrétiser. L’expropriation et le zonage, ce sont des outils qu’une ville a pour contrôler son développement. On a décidé de miser sur le zonage pour continuer avec ce terrain», indique la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste.
«On a le bon zonage, il y a quelqu’un à qui le terrain appartient et on pourra toujours regarder avec la SDED s’il n’est pas possible d’aller voir s’il n’y a pas des projets qui pourraient s’y implanter. Si le propriétaire voulait développer du résidentiel ou autres, il faudrait qu’il demande un changement de zonage, mais nous on a le droit de refuser», ajoute-t-elle.
Au moment d’entamer les procédures d’expropriation, le conseil municipal qui était alors en poste avait indiqué vouloir conserver le zonage récréotouristique pour ce lot situé à proximité du parc des Voltigeurs.
«On avait un comité qui s’appelait le comité de la rivière Saint-François, dont faisaient partie la promenade Rivia, le parc des Voltigeurs et ce terrain-là. En même temps, on développait le parc industriel Saint-Charles, avec lequel on est allé de l’avant. Pour le reste, on s’est rendu compte que le zonage actuel correspond à ce qu’on voudrait sur ce terrain», soutient Stéphanie Lacoste.
«On le savait [que c’était un zonage récréotouristique avant les démarches d’expropriation]. On avait une vision du conseil qui regardait pour le récréotouristique et il y en a d’autres qui pouvaient penser à d’autres [développements]. Ça aurait pu être plein d’autres choses et encore aujourd’hui, ça pourrait être le cas si un nouveau conseil municipal décidait de changer le zonage. Mais, le conseil municipal actuel veut du récréotouristique, le zonage est approprié et on va aller de l’avant avec ça», poursuit-elle.
La mairesse soutient qu’aucun projet n’a été proposé pour ce secteur «depuis [qu’elle est] en poste».