DÉPENDANCES. La wax pen a fait son apparition dans les cours des écoles secondaires de Drummondville. Il s’agit d’un dispositif qui contient du wax de cannabis, une drogue qui représente un fort risque de surconsommation et de dépendance.
«Ça ressemble à une vapoteuse. Le liquide à l’intérieur est d’une couleur orangée. C’est un dérivé du cannabis. Les effets sont beaucoup plus puissants que la nicotine. La concentration en THC peut aller jusqu’à 98%. En comparaison, le plus haut taux de THC vendu à la SQDC est de 30%», explique Bianca Gallant, intervenante en prévention des dépendances chez Action toxicomanie.
Un total de quatre intervenantes d’Action toxicomanie travaillent dans les écoles secondaires du territoire, afin de promouvoir les saines habitudes de vie et de prévenir les dépendances chez les adolescents via des ateliers de groupe et des rencontres individuelles.
Élodie Salvail-Sylvestre et Bianca Gallant oeuvrent respectivement aux écoles Marie-Rivier et La Poudrière. Elles constatent que l’usage du wax pen est répandu auprès des élèves de troisième, quatrième et cinquième secondaires. «Il s’en passe beaucoup en secondaire un et deux. Les jeunes ont entre 13 et 14 ans. C’est très inquiétant», soutient Bianca Gallant.
Contrer la désinformation
Audrey-Ann Lecours est responsable du programme Dévelop-action pour l’organisme. Elle considère qu’il est important d’informer les jeunes sur les risques liés à la consommation d’une telle drogue. «La désinformation est préoccupante. Il y a des adolescents qui vont consommer de la wax pen sans savoir ce que c’est. Ils le réalisent par les effets secondaires qui sont particulièrement puissants. Ce n’est pas une substance banale. Certains jeunes se font même hospitaliser», mentionne-t-elle.
Cette dernière précise que la wax pen est illégale au Québec. Ainsi, il y a aucun contrôle sur la qualité du produit. Une personne intoxiquée peut être prise de nausées, d’étourdissements, de vomissements et vivre un sentiment de désorganisation.
En plus de présenter un fort taux de surconsommation et de dépendance, la wax pen a un impact sur la santé physique et psychologique du consommateur. Règle générale, les adolescents ont le réflexe de consommer de telles drogues pour apaiser leurs angoisses. «Pourtant, ça contribue à développer d’autres problématiques, comme l’anxiété, des troubles dépressifs ou de santé mentale», soutient-elle.
Amorcer la discussion
À la fin des ateliers donnés en classe, Action toxicomanie envoie une infolettre aux parents afin d’outiller ces derniers. Audrey-Ann Lecours invite les adultes à lire cette documentation, tout en amorçant la discussion avec leur enfant, en faisant preuve d’ouverture.
«S’ils ont des questions, ils peuvent aussi se référer à nos intervenants dans les écoles. Ils peuvent appeler directement dans les établissements d’enseignement et il y a un expert qui peut répondre à leurs questions. Ils peuvent travailler en amont en leur donnant des outils.»
Mentionnons que les établissements scolaires sont dotés de protocole d’intervention en matière de dépendance. Une formation est donnée au personnel enseignant pour qu’ils sachent comment agir en présence d’une personne intoxiquée.
Action Toxicomanie travaille en collaboration avec des partenaires clés comme la santé publique de la Mauricie et du Centre-du-Québec, ainsi que la Sûreté du Québec, par l’entremise des policiers intervenant en milieu scolaire.