SANTÉ. Le double de citoyens a contracté la maladie de Lyme en 2021 comparativement à l’année précédente, dans la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
Précisément, 13 cas de maladie de Lyme ont été déclarés dans la région. Sur ce nombre, huit personnes l’ont possiblement acquise dans la MRC de Drummond.
La surveillance des cas de maladie de Lyme, causée par la bactérie Borrelia burgdorferi qui se transmet par la piqûre d’une tique à pattes noires infectée, se fait via le système des maladies à déclaration obligatoire (MADO) depuis novembre 2003. C’est ce qui permet de savoir que le nombre d’infections est en progression.
À savoir si les tiques seront plus nombreuses cette année, la Santé publique indique qu’il est plutôt difficile de le savoir.
«Certains vecteurs peuvent venir influencer leur présence, par exemple la température et le parcours des animaux migrateurs. Chose certaine, la tique à pattes noires est présente partout en province», explique Julie Michaud, agente d’information au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.
D’autres bactéries gagnent du terrain
Si la maladie de Lyme est la plus connue, il n’en demeure pas moins que les tiques peuvent transmettre de nombreuses autres maladies. D’ailleurs, certaines bactéries gagnent du terrain au Québec, telles que l’Anaplasma phagocytophilum et la Borrelia miyamotoi. La première a été responsable de six cas d’anaplasmose en 2021 en Estrie, les premiers répertoriés au Québec. Selon, Mme Michaud cette infection n’a touché aucune personne dans la région jusqu’à maintenant.
«L’anaplasmose n’est pas encore une maladie à déclaration obligatoire, donc il est difficile de recenser les cas», tient-elle à préciser.
D’autre part, Météo Média rapportait récemment que la Borrelia miyamotoi a été trouvée dans des échantillons de sang en Nouvelle-Angleterre, d’après une nouvelle étude. Celle-ci est transmise par les mêmes tiques à pattes noires qui peuvent être porteuses et transmettre la maladie de Lyme.
Rester vigilant
Le CIUSSS MCQ tient à rappeler aux citoyens l’importance de prendre les précautions nécessaires afin de prévenir les piqûres de tiques. Bien que la majorité des personnes infectées ne présentent pas de symptômes, dans certains cas, ces maladies peuvent avoir de sérieuses conséquences sur la santé à long terme si elles ne sont pas diagnostiquées et traitées à temps.
Julie Michaud souligne qu’il est important d’être vigilant en tout temps, de se protéger et de s’inspecter lors du retour à la maison après une activité extérieure.
Si une tique est accrochée à la peau, la retirer immédiatement avec une pince à écharde ou un tire-tique. Il existe une technique pour la retirer que l’on peut consulter sur le site Internet du CIUSSS MCQ. Il ne faut également pas hésiter à appeler les professionnels d’Info-Santé au 811.
Notons que dans certaines circonstances, un médicament permettant de prévenir l’apparition de la maladie de Lyme pourrait être recommandé, selon différents critères. Pour le recevoir, il faut que la personne ait été piquée dans un secteur identifié comme à risque significatif, comme c’est le cas pour la MRC de Drummond, de même que dans certaines municipalités des régions de l’Estrie, de la Montérégie ou de l’Outaouais. La personne doit alors contacter Info-Santé pour vérifier son admissibilité. Les personnes résidant dans la MRC de Drummond peuvent également se rendre directement dans une pharmacie communautaire afin qu’un pharmacien procède à l’évaluation de la situation et prescrive le médicament, si requis.
Symptômes
Les premiers symptômes de la maladie de Lyme apparaissent généralement entre 3 et 30 jours après la piqûre de la tique infectée. Le plus courant est une rougeur sur la peau à l’endroit de la piqûre, laquelle s’agrandit de jour en jour et s’étend rapidement pour atteindre 5 centimètres. Généralement, elle est sans douleur et ne pique pas. Sa durée est d’au moins 48 heures.
D’autres symptômes peuvent accompagner cette rougeur, comme la fièvre, la fatigue, les maux de tête, la raideur à la nuque ainsi que les douleurs musculaires et articulaires.
La maladie de Lyme se traite bien avec des antibiotiques prescrits par un médecin. Pour certaines personnes non traitées, la maladie peut évoluer pour atteindre d’autres organes ou parties du corps, par exemple les articulations, le cœur ou le système nerveux, dans les semaines, les mois ou les années suivant la piqûre.
Les personnes infectées par la bactérie l’Anaplasma phagocytophilum responsable de l’anaplasmose ont pour la plupart de la fièvre et des symptômes non spécifiques bénins, comme des frissons, des maux de tête et des douleurs musculaires. Dans la plupart des cas, l’anaplasmose est une infection bénigne, mais les personnes âgées ou dont le système immunitaire est affaibli peuvent être atteintes plus gravement et nécessiter une hospitalisation. L’anaplasmose se traite aussi par antibiotiques.
